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12<br />

« L’ordre que l’on doit observer dans une Galere pour la mettre <strong>en</strong> état de se deff <strong>en</strong>dre et d’<strong>en</strong>lever celle de l’<strong>en</strong>nemi, consiste<br />

uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux chefs ; le premier est de retrancher la Galere le mieux qu’il est possible, sans toutefois l’embarrasser,<br />

<strong>en</strong> sorte qu’elle puisse se remuer facilem<strong>en</strong>t, faire toutes sortes de manœuvres et naviguer <strong>en</strong> cas de besoin. Le second est<br />

de partager égalem<strong>en</strong>t ses forces et ses armes tant off <strong>en</strong>sives que deff <strong>en</strong>sives, <strong>en</strong> sorte qu’il n’y ait aucun <strong>en</strong>droit dans la<br />

Galere qui ne soit disposé à estre deff <strong>en</strong>du par lui-même »… Ce mémoire r<strong>en</strong>voie fréquemm<strong>en</strong>t à sa grande illustration, pour<br />

le placem<strong>en</strong>t des offi ciers, marins et ouvriers, et celui de l’aumônier, du chirurgi<strong>en</strong>, et de l’écrivain du Roi (auquel il souhaite<br />

« un poste plus honorable », que celui de garde aux poudres dans la taverne). « On ne laisse jamais p<strong>en</strong>dant le combat aucun<br />

mousse, forçat, ni Turc dans les chambres »…<br />

* « Quatrieme Mémoire. Signaux avec un Projet pour les faciliter » (8 p.), orné d’un bandeau non signé : un phare s’élève<br />

au large d’une rive où att<strong>en</strong>d un navire, avec deux groupes d’hommes sur le quai ; à gauche, une fontaine aux armes royales.<br />

Une grande planche hors-texte, à double page, par Corne, représ<strong>en</strong>te les pavillons, fl ammes et gaillardets pour les signaux<br />

généraux et particuliers des galères. Barras de La P<strong>en</strong>ne fait plusieurs propositions pour améliorer la lecture des signaux :<br />

l’adoption d’une seule couleur, « diversifi ée avec le blanc », le choix judicieux des <strong>en</strong>droits pour arborer les pavillons et les<br />

fl ammes, l’emploi de fl ammes, plus commodes et visibles, pour les ordres généraux, et de gaillardets pour les particuliers…<br />

* « Cinquieme Mémoire. Refl exions critiques sur quelques erreurs ou est tombé le comm<strong>en</strong>tateur de Polybe dans ses<br />

observations sur les Batailles Navales des Romains et des Carthaginois aussi bi<strong>en</strong> que sur la Forme et la dep<strong>en</strong>se de leurs<br />

prét<strong>en</strong>dus Batim<strong>en</strong>s à divers Rangs de Rames » (105 p.), orné d’un bandeau par Jacobus Coelemans d’après un dessin de<br />

l’auteur : il représ<strong>en</strong>te sept hommes <strong>en</strong> costume moderne, autour d’une table, avec des emblèmes de la géographie et de la<br />

navigation. Ce mémoire, de loin le plus long du volume, est une attaque <strong>en</strong> règle contre le Père de La Maugeraye, jésuite<br />

et comm<strong>en</strong>tateur de Polybe avec lequel le marin polémique depuis plusieurs années dans Le Journal des savants et les<br />

Mémoires pour l’histoire des sci<strong>en</strong>ces et des beaux-arts ; il cite ici, avec indignation, un article que La Maugeraye vi<strong>en</strong>t de<br />

publier dans le numéro de janvier 1729 du Journal de Trévoux. Son adversaire l’a traité avec « une infi nité de traits satyriques<br />

et <strong>en</strong>v<strong>en</strong>imez », qu’il n’imitera pas, mais il espère que les savants ouvriront <strong>en</strong>fi n les yeux… L’écrivain s’est déchaîné contre lui<br />

à l’occasion de sa Lettre critique sur les trirèmes, et avec « sa petulante humeur », a prét<strong>en</strong>du qu’à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre l’auteur de « la<br />

brochure », « toutes les forces de la France, et son salut sur mer sont r<strong>en</strong>fermées dans le port de Marseille »… Certes, « c’est<br />

principalem<strong>en</strong>t par l’<strong>en</strong>vie qu’il a de tomber sur moy qu’il aff ecte icy de mépriser si mal à propos les Galeres de France »,<br />

et les histori<strong>en</strong>s sav<strong>en</strong>t à quoi s’<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir quant aux combats de galères des temps modernes. Mais tout s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t contraire<br />

à cet écrivain « luy paroit un att<strong>en</strong>tat »… Barras de La P<strong>en</strong>ne cite de nombreux extraits du comm<strong>en</strong>tateur qui s’apprête à<br />

dev<strong>en</strong>ir « Docteur <strong>en</strong> Marine », et il use à son égard de qualifi catifs cinglants : « grotesque », « téméraire », « aveugle », auteur<br />

d’« imaginations » et de « fausses et absurdes idées »… Il souhaite à cet « oracle de la vérité » de changer de langage, « s’il n’est<br />

le plus prév<strong>en</strong>u et le plus opiniatre de tous les hommes », mais il y a déjà plusieurs années que La Maugeraye donne « à coûp<br />

perdu dans la vision d’un faux système sur les bâtim<strong>en</strong>s à rames des Anci<strong>en</strong>s, il l’a publié, il l’a vanté, et s’<strong>en</strong> est aplaudi bi<strong>en</strong><br />

des fois »... Barras de La P<strong>en</strong>ne oppose aux chimères de Sa Révér<strong>en</strong>ce des exemples de batailles navales sous Sémiramis et<br />

Louis le Grand ; il survole la belle histoire des galères <strong>en</strong> citant Diodore, Thucydide, Pline, Virgile et l’Écriture, le R.P. Laval,<br />

Aubin et ses propres écrits ; il ridiculise l’ignorance pratique et les expressions impropres de l’« habile marin » qui pourtant<br />

a voyagé <strong>en</strong> mer jusqu’à Malte… Il termine <strong>en</strong> fi lant abondamm<strong>en</strong>t et ironiquem<strong>en</strong>t la métaphore du « festin surabondant »<br />

que le comm<strong>en</strong>tateur a donné à ses lecteurs : c’est un « ragoût » dont la saveur n’a pas « l’aprobation des couteaux », et<br />

dont le gibier fut emprunté à tout le monde : « si les cuisiniers rev<strong>en</strong>diquoi<strong>en</strong>t tout ce qui leur aparti<strong>en</strong>t, et si l’on suprimoit<br />

tous les hors-d’œuvres de medisances, de calomnies et toutes les absurdes observations touchant les Batailles Navales des<br />

romains, des Carthaginois, et des Modernes, aussi bi<strong>en</strong> que ce qu’on dit de leurs Vaisseaux à Rames, ce grand repas, ce Festin<br />

surabondant devi<strong>en</strong>droit bi<strong>en</strong> petit, il est vrai qu’il seroit de meilleur gout, plus exquis et tiré de son cru »…<br />

Reproductions page précéd<strong>en</strong>te et page ci-contre<br />

20. Frédéric BASTIAT (1801-1850) économiste, déf<strong>en</strong>seur du libre-échange. L.A.S., Mugron 1 er septembre 1835, à son<br />

cher Charles ; 2 pages et demie in-8. 300/350<br />

Il le remercie de pr<strong>en</strong>dre sous sa protection le malheureux Polonais qu’il lui recommande. « J’ai cru préférable de t’adresser<br />

la pétition de M r Michalowsky. J’y ai joint un certifi cat du maire de S t -Sever & un autre de l’ingénieur de l’arrondissem<strong>en</strong>t »…<br />

M. Michalowsky avait trouvé une place ici grâce à la recommandation du directeur général des Ponts et Chaussées. « En<br />

arrivant à Paris, il aura à se loger, à se préparer pour l’exam<strong>en</strong> qui a lieu le 5 9 bre . Le voyage à pied est un peu long. Toutes les<br />

considérations le décideront j’espère à profi tter immédiatem<strong>en</strong>t des dispositions bi<strong>en</strong>veillantes de M r de Gasparin »…<br />

21*. Simone de BEAUVOIR (1908-1986). L.A.S., à une dame ; 1 page et quart in-4. 300/400<br />

Sur la Guerre d’Algérie : « Ne vous étonnez pas d’avoir ignoré les scandales – innombrables – de la guerre d’Algérie. La<br />

presse a tout fait pour les étouff er. Les coupables n’ont pas été dénoncés, nul ne les a condamnés. On a même décoré de la<br />

légion d’honneur le capitaine qui a assassiné Maurice Audin. Le juge de Ca<strong>en</strong> a été réduit à l’impuissance par les autorités<br />

militaires. J’ai longuem<strong>en</strong>t parlé de la guerre d’Algérie et de ses horreurs dans La Force des choses : lisez ce livre si vous <strong>en</strong><br />

avez le temps »…

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