23.06.2013 Views

catalogue en pdf - Bibliorare

catalogue en pdf - Bibliorare

catalogue en pdf - Bibliorare

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

40<br />

rumeur se propage que la France n’intervi<strong>en</strong>dra pas, malgré la déclaration de Bastide à l’Assemblée ; Dino se plaint des « chieurs<br />

de paroles v<strong>en</strong>us prêcher à des troupes qui n’<strong>en</strong> peuv<strong>en</strong>t plus de se battre »… Alessandria 17 août, analyse approfondie du<br />

Risorgim<strong>en</strong>to et de la guerre : « Pour bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre la question itali<strong>en</strong>ne […], il faut d’abord se rappeler une chose capitale.<br />

C’est que la domination autrichi<strong>en</strong>ne n’a jamais été lourde que pour les intellig<strong>en</strong>ces, que l’administration était parfaite, que la<br />

protection la plus éclairée était donnée aux intérêts matériels […] La Lombardie plus rapprochée de la France échauff ée par les<br />

rayons de liberté qui s’échapp<strong>en</strong>t à fl ots de notre sol, s<strong>en</strong>tait plus vivem<strong>en</strong>t ses souff rances. Le Véniti<strong>en</strong> plus rapproché de<br />

l’Autriche, plus cajolé parce qu’il était moins soupçonné, s’attachait plus fortem<strong>en</strong>t au gouvernem<strong>en</strong>t protecteur de ses intérêts<br />

matériels. D’ailleurs la Lombardie convoitée par la Maison de Savoie depuis tant d’années, se trouve naturellem<strong>en</strong>t attirée par<br />

Gênes, ville ard<strong>en</strong>te, impérieuse dans ses désirs véritable femme galante aimant d’arg<strong>en</strong>t et voyant dans le Milanais un<br />

<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>eur riche et magnifi que fort agréable, à se donner à la barbe de son mari le Piémont. Aussi les intrigues Génoises<br />

Piémontaises, revêtues du manteau du libéralisme ne fi r<strong>en</strong>t que développer de plus <strong>en</strong> plus le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’indép<strong>en</strong>dance chez<br />

les Lombards »… Suiv<strong>en</strong>t des réfl exions sur les maladresses et provocations du gouvernem<strong>en</strong>t autrichi<strong>en</strong>, l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> lutte du<br />

Piémont, l’eff roi provoqué par le parti républicain établi à Gênes… « Quant au Roi, toujours maître de lui et prud<strong>en</strong>t il favorisait<br />

le mouvem<strong>en</strong>t, imposant sil<strong>en</strong>ce au parti monarchiste au nom même de ses doctrines, et voyait avec la plus vive satisfaction<br />

s’approcher le mom<strong>en</strong>t où il pouvait <strong>en</strong>fi n se v<strong>en</strong>ger du mot cruel du général Bubna. Ce fut alors que fut poussé sur tous les<br />

points de l’Italie le fameux mot Unità »… Tous les princes tremblèr<strong>en</strong>t… Selon Dino, ce mot fut une faute : il livra aux partisans de<br />

l’Autriche l’oreille des cabinets, des intérêts compromis et des partisans de la gloire du clocher, alors que le mot indép<strong>en</strong>dance<br />

r<strong>en</strong>dait le véritable s<strong>en</strong>s du mouvem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong>… Il faut aussi compr<strong>en</strong>dre que nombre de libéraux sincères préfèr<strong>en</strong>t la domination<br />

autrichi<strong>en</strong>ne à la « prépondérance française »… 12 août, il recommande que la République française se place à une grande hauteur<br />

aux yeux de l’Europe, et analyse l’eff et qu’eût produit l’abdication de Charles-Albert avant les revers militaires, et maint<strong>en</strong>ant…<br />

18 août, ses eff orts auprès de Lamartine, puis Cavaignac, pour obt<strong>en</strong>ir l’autorisation à servir <strong>en</strong> Piémont sans perdre ses droits<br />

de citoy<strong>en</strong> français ont été infructueux… 22 août, réfl exions sur la médiation off erte à l’Autriche par l’Angleterre et la France, avec<br />

des considérations sur le sort de V<strong>en</strong>ise, les intérêts de la France et les « principes proclamés d’une façon imprud<strong>en</strong>te par Mr de<br />

Lamartine »… L’<strong>en</strong>nemi « a la pointe de son épée appuyée sur la gorge de la victime, et c’est les pieds dans le sang des vaincus<br />

que les Autrichi<strong>en</strong>s recomm<strong>en</strong>cerai<strong>en</strong>t une lutte nouvelle avec notre pays ; aussi quelque soit la bonne volonté des<br />

plénipot<strong>en</strong>tiaires français d’aller vite <strong>en</strong> besogne je ne puis croire que la diplomatie autrichi<strong>en</strong>ne si habile dans la politique des<br />

temporisations ne trouve pas moy<strong>en</strong> de prolonger le statu quo »… 31 août. Une conversation confi d<strong>en</strong>tielle avec Amédée à Casale<br />

lui révéla la duplicité de l’Autriche, et fournit l’occasion de parler d’une abdication : « En voyant sa chaleur au sujet des aff aires<br />

publiques j’<strong>en</strong>trai dans cette voie-là j’applaudis à ce réveil du lion, à ce noble orgueil, et cherchai, comme transition, à appuyer sur<br />

les diffi cultés de l’av<strong>en</strong>ir […] je cherchai à lui démontrer que dans l’état actuel de l’Italie son devoir, son patriotisme exigeait de sa<br />

part plus d’ambition personnelle, plus de ferme volonté d’asseoir sur de fortes bases le système constitutionnel », etc. Dino est<br />

reparti <strong>en</strong>chanté : « Cet homme a du bon et même du grand c’est Mars dev<strong>en</strong>ant raisonnable. Dîtes à Mr de Cavour que son parti<br />

trouvera là un point d’appui »… 1er septembre. Il lui confi e l’ess<strong>en</strong>tiel de sa lettre à S.A.R. à propos de l’abdication qu’il fera pour le<br />

bi<strong>en</strong> du pays : « le gd acte ne doit s’accomplir qu’après la paix quelle qu’elle soit. Dans la victoire votre valeur saura se faire une<br />

part assez belle pour être certain de ne ri<strong>en</strong> perdre de l’aff ection que vous port<strong>en</strong>t les peuples »… Arona 19 septembre : « Plus je<br />

réfl échis plus je s<strong>en</strong>s qu’il me serait impossible de rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> Piémont. La guerre seule m’y ramènera »… Alessandria 8 novembre.<br />

Il a vu « V. », qui se dit convaincu « que la médiation est une blague qu’elle n’amènera ri<strong>en</strong> et qu’au printemps nous aurons la guerre<br />

générale »… 13 novembre. « Le métier que je fais est abrutissant, la vie que je mène est absurde, mais tout cela ne serait ri<strong>en</strong> si<br />

j’avais <strong>en</strong>core un peu d’illusion dans le cœur. J’ai reçu une lettre de ma mère, par laquelle il est établi que d’ici à plusieurs années<br />

elle ne désire pas me revoir »… 30 novembre. « Il y a des g<strong>en</strong>s <strong>en</strong>chantés du départ du Pape, selon eux voilà l’Italie délivrée d’un<br />

de ses plus lourds fardeaux, mais je p<strong>en</strong>se qu’elle touche à ses plus grands périls […]. L’ordre ou plutôt l’organisation des sociétés<br />

est défi nitivem<strong>en</strong>t brisée de fonds <strong>en</strong> comble. La société europé<strong>en</strong>ne à force de progresser retourne au 13ème siècle, l’Italie à son<br />

Frédéric Barberousse et ses guelfes et gibelins, une féodalité municipale t<strong>en</strong>d à s’implanter <strong>en</strong> France et nous replongeons dans<br />

un vrai cachot »… 19 décembre : « Voici donc le v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plein dans les voiles de Louis-Napoléon, que va faire votre ministre ? Et<br />

Gioberti fera-t-il la guerre ? »… 25 décembre. L’élection de Bonaparte est une revanche sur Février… 1850. Val<strong>en</strong>çay 11 octobre.<br />

« On disait des émigrés qu’ils n’avai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> appris, on peut appliquer les mêmes paroles à l’école libérale actuellem<strong>en</strong>t aux<br />

aff aires <strong>en</strong> Piémont, Louis XVI sur l’échafaud, 1848 leur passant sur le corps etc. sont des leçons perdues. […] Je reste stupéfait<br />

<strong>en</strong> voyant le pays qui compte un Joseph de Maistre parmi ses p<strong>en</strong>seurs, <strong>en</strong>gagé dans une lutte contre nature »… Remarques sur<br />

la politique incompréh<strong>en</strong>sible d’Azeglio… 7 décembre. D’Azeglio « se fl atte de grandir moralem<strong>en</strong>t le Piémont <strong>en</strong> <strong>en</strong> faisant<br />

l’étoile du Berger du libéralisme itali<strong>en</strong>, et <strong>en</strong> faisant rayonner de Turin l’esprit d’indép<strong>en</strong>dance et de liberté sur tous les points<br />

de la péninsule. Ce rôle diffi cile est bi<strong>en</strong> dangereux mais je compr<strong>en</strong>ds qu’il ait t<strong>en</strong>té un esprit souple fi n et poétique. Notre ami<br />

Cavour ayant plus de solide dans l’esprit m’a inspiré plus de confi ance lorsque je l’ai vu <strong>en</strong>trer dans le cabinet sarde, et voici que<br />

j’appr<strong>en</strong>ds que les m<strong>en</strong>ées démagogiques démocratiques etc. ont leur siège principal à Gênes ! Que la Garde nationale quitte le<br />

chiff re du Roi sur ses képis et l’écharpe bleue vi<strong>en</strong>t d’être remplacée par l’écharpe tricolore ! »… 1851. 22 avril. Ses Souv<strong>en</strong>irs de la<br />

guerre de Lombardie ont un succès inespéré ; il a reçu hier des lettres gracieuses du duc de Gênes, de La Marmora et de<br />

Cavour… Val<strong>en</strong>çay 27 mai, il se montre peiné du mutisme du Roi, alors que son livre « a fait une bonne impression pour le<br />

Piémont »… Orléans 19 novembre. Réfl exions sur la vaillante lutte de l’Église contre la déliquesc<strong>en</strong>ce des idées (Hegel), le<br />

communisme, le voltairianisme : « Ce spectacle porte à croire que la société ne périra pas »… 11 décembre. Approbation donnée<br />

au coup d’État « sous le rapport de l’escamotage », sinon du point de vue politique. « C’est le cas ou jamais pour les hommes d’État<br />

du Piémont de montrer qu’ils n’ont ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> commun avec la révolution. Je dois vous dire que par mes correspondances je vois<br />

que le discours de votre ami Cavour a fait un déplorable eff et <strong>en</strong> Europe. On le juge très sévèrem<strong>en</strong>t et je ne sais plus comm<strong>en</strong>t<br />

le déf<strong>en</strong>dre »… Etc. On joint 2 L.A.S. de sa femme Val<strong>en</strong>tine.<br />

Reproduction page 37

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!