Tchad: Les victimes de Hissène Habré toujours en attente de justice
Tchad: Les victimes de Hissène Habré toujours en attente de justice
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cadre <strong>de</strong> la Sûreté Nationale (nommé par <strong>Hissène</strong> <strong>Habré</strong> le 25 octobre 1983). Il a <strong>en</strong>suite<br />
occupé les postes d’Adjoint à la DDS et <strong>de</strong> Directeur adjoint <strong>de</strong> la DDS.<br />
Une anci<strong>en</strong>ne victime a déclaré à Human Rights Watch et à la FIDH qu’<strong>en</strong> 1987 elle a été<br />
arrêtée et interrogée par <strong>en</strong>tre autres Ahmat Allatchi. Elle a <strong>en</strong>suite été « gravem<strong>en</strong>t<br />
torturée: électrochocs, torturée à l’eau, matraquée, attachée à l’ « Arbatachar » à plusieurs<br />
reprises.<br />
Une autre victime arrêtée <strong>en</strong> 1989 <strong>en</strong> République C<strong>en</strong>trafricaine a confié à Human Rights<br />
Watch et à la FIDH avoir été interrogée à la DDS <strong>de</strong>vant Mahamat Bidon et Ahmat<br />
Allatchi. Ces <strong>de</strong>rniers l’aurai<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acée <strong>de</strong> tortures.<br />
Un anci<strong>en</strong> ag<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la BSIR a déclaré à Human Rights Watch et à la FIDH que Ahmat<br />
Allatchi, lorsqu’il était Chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong> la DDS, a fait « disparaître » un commerçant<br />
dont il avait volé le véhicule. L’ag<strong>en</strong>t a ajouté que dans ce g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> règlem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> compte,<br />
les fiches n’étai<strong>en</strong>t pas toutes transmises à <strong>Hissène</strong> <strong>Habré</strong>.<br />
Une personne interrogée par Human Rights Watch et la FIDH explique qu’elle et sa<br />
famille ont été forcées d’être prés<strong>en</strong>tes lors <strong>de</strong> l’exécution <strong>de</strong> son père, un anci<strong>en</strong> partisan<br />
du GUNT. Pour cette opération, Ahmat Allatchi serait v<strong>en</strong>u accompagné <strong>de</strong> 8 ou 9<br />
personnes.<br />
Abdoulaye Hassan a déclaré à la Commission d’Enquête qu’Allatchi était prés<strong>en</strong>t lors du<br />
transfert <strong>de</strong> Hassane Djamous, alors blessé et sans soins, à la prison <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce, où il<br />
sera plus tard exécuté. Al Hadj Tobou Djimé a quant à lui déclaré à la Commission<br />
d’Enquête que Ahmat Allatchi était prés<strong>en</strong>t lorsque <strong>Hissène</strong> <strong>Habré</strong> a donné l’ordre<br />
d’arrêter la sœur <strong>de</strong> Djimé, Che<strong>de</strong>ï.<br />
Rohoua Bourdje Bekonyo, un dét<strong>en</strong>u victime <strong>de</strong> torture sous <strong>Habré</strong>, a confié à la<br />
Commission d’Enquête avoir été interrogé le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main <strong>de</strong> son arrestation le 8 août 1990<br />
par Allatchi. Allatchi voulait lui faire avouer le nom <strong>de</strong> l’auteur d’un tract qui critiquait les<br />
pratiques du gouvernem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>Hissène</strong> <strong>Habré</strong>.<br />
Selon la Commission d’Enquête, alors qu’il était Directeur adjoint <strong>de</strong> la DDS, Ahmat<br />
Allatchi faisait prêter serm<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la DDS <strong>de</strong> gra<strong>de</strong>r le secret sur leurs<br />
agissem<strong>en</strong>ts afin qu’aucune fuite d’information sur les activités <strong>de</strong> la DDS ne puisse avoir<br />
lieu.<br />
HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 10(A) 48