Tchad: Les victimes de Hissène Habré toujours en attente de justice
Tchad: Les victimes de Hissène Habré toujours en attente de justice
Tchad: Les victimes de Hissène Habré toujours en attente de justice
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Un docum<strong>en</strong>t, issu <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> la Sûreté Nationale et daté <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> durant<br />
laquelle Touka Haliki était Chef du service c<strong>en</strong>tral <strong>de</strong>s R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts Généraux, donne<br />
une liste <strong>de</strong>s personnes proches <strong>de</strong> Hassan Djamouss et d’Idriss Déby ayant été arrêtées.<br />
Le nom <strong>de</strong> Ismael Hachim, ex-Directeur du Cabinet <strong>de</strong> l’Intérieur et <strong>de</strong> l’Administration<br />
du Territoire et aujourd’hui Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s Victimes <strong>de</strong>s Crimes et<br />
Répressions Politiques (AVCRP), figure sur cette liste. Selon la plainte déposée par<br />
Monsieur Hachim, ce serait sur ordre <strong>de</strong> Touka Haliki que le 2 avril 1989, il a été arrêté et<br />
embarqué, sans chaussures ni vêtem<strong>en</strong>ts, pour le Commissariat c<strong>en</strong>tral. Ismael Hachim<br />
aurait <strong>en</strong>suite été torturé et dét<strong>en</strong>u dans différ<strong>en</strong>tes prisons, dont la « Piscine ».<br />
Une anci<strong>en</strong>ne victime a dit à Human Rights Watch et à la FIDH avoir été interrogée par<br />
Touka Haliki lors <strong>de</strong> son transfert à N’Djam<strong>en</strong>a <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance d’une autre prison. Lors <strong>de</strong><br />
chaque interrogatoire, soit chacun <strong>de</strong>s 27 jours <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>tion à N’Djam<strong>en</strong>a, elle a été<br />
torturée.<br />
Une autre victime arrêtée <strong>en</strong> 1983 a confié à Human Rights Watch et à la FIDH avoir été<br />
frappée à la jambe avec <strong>de</strong>s crosses par Touka Haliki et Mahamat Djibrine durant un<br />
interrogatoire, après qu’elle ait dém<strong>en</strong>ti <strong>de</strong>s accusations portées contre elle.<br />
Un anci<strong>en</strong> préfet a déclaré à Human Rights Watch et à la FIDH que les exécutions qui<br />
avai<strong>en</strong>t lieu dans les prisons étai<strong>en</strong>t le fait <strong>de</strong> Touka Haliki.<br />
Un ex-dét<strong>en</strong>u a déclaré à Human Rights Watch et à la FIDH avoir été arrêté sur ordre <strong>de</strong><br />
Touka Haliki et pillé <strong>de</strong> ses bi<strong>en</strong>s, dont une voiture neuve d’une valeur <strong>de</strong> 3.800.000 Frs<br />
CFA (5,793.06 Euro), par Haliki, Mahamat Djibrine et Absakine.<br />
Mahadjoub Djouma, Chef <strong>de</strong> Service pour la ville <strong>de</strong> N’Djaména à l’Ag<strong>en</strong>ce Nationale<br />
<strong>de</strong> Sécurité (ANS).<br />
Sous <strong>Hissène</strong> <strong>Habré</strong>, Mahdjoub a été Ag<strong>en</strong>t du service <strong>de</strong> la Sécurité fluviale <strong>de</strong> la DDS,<br />
membre <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> la Sécurité intérieure et extérieure, et a fait partie du service<br />
Espionnage et Contre-Espionnage qui avait pour mission <strong>de</strong> surveiller les ambassa<strong>de</strong>s<br />
accréditées à N’Djaména, surtout celle <strong>de</strong> Libye.<br />
Ngarto Rangan Ngaï<strong>de</strong>t, ex-Directeur Général <strong>de</strong> la Sûreté Nationale, actuel Conseiller<br />
du Ministre <strong>de</strong> la Sécurité Publique.<br />
69 HUMAN RIGHTS WATCH VOL. 17, NO. 10(A)