NISAN-IYAR/5772 AVRIL-MAI/2012 - Hevrat Pinto
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Zoom sur le Gaon Rabbi ‘Haïm Chemouel Lopian<br />
zatsal<br />
Rabbi ‘Haïm Chemouel Lopian était le fils du célèbre<br />
Rabbi Eliyahou Lopian. J’ai eu le mérite de l’assister pendant<br />
trois ans, jusqu’au moment où j’ai quitté la Yechiva.<br />
J’ai pu observer de près le moindre de ses faits et gestes et<br />
je me souviens m’être émerveillé du fait qu’à chaque fois<br />
qu’il prenait un livre pour le consulter, celui-ci s’ouvrait<br />
immédiatement à la page désirée !<br />
Un grand Rav m’a un jour raconté que ce phénomène<br />
n’avait pas manqué d’émerveiller et de susciter des questions<br />
dans son entourage, mais le Rav zatsal n’en faisait<br />
pas grand cas. « Et alors, est-ce un miracle ? Il n’y a vraiment<br />
pas de quoi s’émerveiller ! disait-il avec modestie.<br />
L’essentiel, c’est d’étudier et de comprendre. »<br />
Lorsqu’il pénétrait dans la salle d’étude, il passait entre<br />
les élèves d’une démarche feutrée, pour ne pas les déranger.<br />
Si l’un des élèves faisait mine de se lever devant lui,<br />
il lui ordonnait vivement : « Reste assis ! Ne te lève pas et<br />
continue à étudier ! »<br />
Dans le domaine de la lutte contre les désirs, il se distinguait<br />
également. Il ne terminait jamais son café ou son<br />
gâteau, tâche dont je m’acquittais systématiquement.<br />
Et la famille ?<br />
A une certaine période, j’ai pensé interrompre mes activités<br />
communautaires pour me consacrer à l’éducation<br />
de mes enfants. Etant très proche du Gaon Rabbi Moché<br />
Soloveitchik de Zurich, puisse son mérite nous protéger,<br />
je l’ai consulté.<br />
Voici la réponse qu’il m’a donnée : « Rabbi David, si<br />
tu ne fais pas tout ce travail, nul autre le fera. » « Et mes<br />
enfants ? » lui ai-je demandé. « Si tu te consacres aux<br />
enfants du Saint béni soit-Il, D. Lui-même Se consacrera<br />
à tes enfants ! C’est ce que le ‘Hatam Sofer disait. »<br />
C’est donc ce que j’ai fait. J’ai continué à<br />
prendre en charge les enfants du Saint béni soit-Il,<br />
grâce à l’appui et au dévouement de ma femme,<br />
la Rabbanite, puisse-t-elle jouir d’une longue<br />
vie. Je peux reprendre à son adresse les paroles<br />
de Rabbi Akiva à ses élèves : « Tout ce qui est à<br />
moi et à vous, c’est à elle que nous le devons. »<br />
Dans le cadre de mon entreprise de diffusion du<br />
Judaïsme, je voyage parfois pendant un mois ou<br />
deux, et c’est elle qui s’est toujours occupée de<br />
l’éducation de nos enfants. Par son mérite, puissions-nous<br />
vivre l’accomplissement de la promesse<br />
du ‘Hatam Sofer : « Celui qui se consacre<br />
aux besoins de la communauté, le Saint béni soit-<br />
Il se consacre Lui-même à ses enfants. »<br />
Etudier sans privilèges<br />
Lorsque mes fils eurent l’âge d’entrer à la Yechiva,<br />
je pris conseil des Grands de la génération<br />
– le Rav Steinmann Chelita, le Rav Mikhel Yehouda Lefkovitz<br />
zatsal, le Rav Kaniewsky Chelita. J’envisageai de<br />
monter m’installer en Israël pour une période de trois ans,<br />
afin qu’ils y étudient sans tracas, sans perturbations extérieures.<br />
En Israël, nul ne les connaissait, les Rabbanim ne<br />
les connaissaient pas. Ils n’étaient pas privilégiés, étaient<br />
anonymes…<br />
Je ne regrette pas d’avoir franchi ce pas mais je me<br />
souviens encore que, parmi les chefs de ligne de la génération,<br />
certains se prononcèrent pour tandis que d’autres<br />
me déconseillèrent cette option. Les tenants du pour me<br />
dirent : « Tu peux continuer à diffuser la Torah même ici<br />
en Israël. » A la question : « Que deviendront les Juifs en<br />
France ? », ils me répondirent : « Lorsqu’ils verront que<br />
tu t’installes ici, ils te suivront. »<br />
D’autres me firent part de leur inquiétude concernant<br />
ceux qui resteraient en France et s’opposèrent donc à mon<br />
alya.<br />
D’aucuns me dirent : « Peut-être ne te suivront-ils pas.<br />
Que vont-ils alors devenir ? »<br />
De fait, de retour en France, je dus énormément m’investir<br />
pour restaurer l’œuvre de longues années de travail<br />
mais j’ai bénéficié dans cette tâche de l’aide divine.<br />
A propos des fils du Rav<br />
Ils ont reçu une éducation très ouverte : j’évoque sans<br />
tabou les cas auxquels je suis confronté – maladies, souffrances<br />
(sans mentionner les noms). Depuis leur enfance,<br />
je leur ai enseigné quels étaient les maux de l’époque. Je<br />
leur ai fait prendre conscience des faiblesses de la génération<br />
afin qu’ils sachent les surmonter. Grâce à D., je suis<br />
heureux d’avoir agi ainsi car nombre de jeunes viennent à<br />
présent les consulter, et cette connaissance du terrain leur<br />
est précieuse (concernant les questions les plus sensibles,<br />
ils me les adressent).