NISAN-IYAR/5772 AVRIL-MAI/2012 - Hevrat Pinto
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de nous unifier mais lorsque, du Ciel, on voit que nous<br />
n’œuvrons pas dans ce sens, le Juste nous est retiré.<br />
« Quitter Elad pour un autre ville n’est pas une solution.<br />
Je pense que cela n’a aucune utilité. Chacun, là où<br />
il se trouve, doit entreprendre de s’améliorer, de changer,<br />
et non pas de déménager. En Israël, lorsqu’on trouvait un<br />
mort sans en connaître le meurtrier, les hommes de la ville<br />
la plus proche devaient amener sur le lieu du crime une<br />
génisse, lui briser la nuque et réciter un rituel. Avaientils<br />
l’obligation de quitter la ville ? Nullement ! On leur<br />
demandait seulement de faire techouva !<br />
« Le mode de vie pour lequel avait opté ce Tsadik était<br />
extrêmement saint et élevé ; un tel service divin n’est pas<br />
donné à tous. C’était le fruit d’un travail personnel. Rabbi<br />
Eleazar était tout à la fois un Tsadik dévoilé et caché. De<br />
même, mon père zatsal ne sortit pas de sa maison pendant<br />
40 ans. Existe-t-il, dans notre génération, des hommes<br />
capables de cela ? Pourquoi est-ce<br />
que nous n’avons pas entendu<br />
de son vivant tout ce que nous<br />
entendons aujourd’hui le<br />
concernant ? N’y avaitil<br />
alors personne pour<br />
nous le dire ?<br />
« Il faut savoir<br />
que quand un<br />
Tsadik est en<br />
vie, il se<br />
trouvera<br />
certes des<br />
personnes qui<br />
rapporteront sur<br />
lui des choses extraordinaires,<br />
mais le<br />
mauvais penchant – le<br />
Satan – nous rend sceptiques.<br />
Il est très puissant<br />
et combat de toutes ses forces<br />
pour nous empêcher de nous<br />
rapprocher du Juste et de bénéficier<br />
de l’extraordinaire influx spirituel qu’il peut déverser<br />
sur nous. Après la mort du Juste, le Satan s’efface car<br />
son seul but était de nous empêcher de nous rapprocher<br />
de cette source spirituelle de son vivant. A présent, il n’a<br />
plus aucun intérêt à contrer l’influence du Tsadik, et c’est<br />
pourquoi nous entendons soudain tous ces récits qui en<br />
soulignent la grandeur.<br />
« En marge, nous devons nous poser la question suivante<br />
: la grandeur du Tsadik était-elle moindre à cause<br />
de toutes ces guerres alimentées par le mauvais penchant,<br />
le Satan ? Nous avons tous vu les photos prises lors de<br />
ses obsèques ! Elles montrent qu’il s’agissait d’un homme<br />
entier, sincère ; la vérité se fait jour. Après sa disparition,<br />
le monde entier est en état de choc, du fait que le Satan<br />
a cessé le combat. Le Méiri compare les justes à des<br />
étoiles (cf. la première page du traité Pessa’him) : l’étoile<br />
n’éclaire pas lors de la journée, à la lumière solaire. De<br />
même, du vivant des justes, nous ne discernons pas leur<br />
éclat dans toute son ampleur. Ce n’est qu’après leur mort<br />
que nous distinguons réellement cette lumière. A présent,<br />
nous percevons l’extraordinaire rayonnement du Tsadik<br />
Rabbi Eleazar. »<br />
Ces quelques mots sont suivis d’un lourd silence et<br />
soudain nous parvient, à l’autre bout de la ligne, un bruit<br />
de sanglots étouffés. Par la suite, le fidèle assistant du<br />
Gaon Rav <strong>Pinto</strong> Chelita, le Rav Moché Mirally, devait<br />
nous confirmer qu’au cours de ces instants de silence, le<br />
Rav se mit effectivement à pleurer. Après quelques instants,<br />
nous entendons de nouveau la voix du Rav, brisée :<br />
« Nous avons assisté de nos jours, à la destruction du<br />
Temple ! Même lors de la mort de<br />
mes oncles, je n’ai pas ressenti<br />
une telle peine ; je ne saurais<br />
dire pourquoi. »<br />
A notre dernière question,<br />
plus personnelle,<br />
le Rav répond : « J’ai<br />
fait connaissance<br />
avec Rabbi Eleazar<br />
zatsal lors<br />
du mariage<br />
de mon<br />
frère, le<br />
Gaon et<br />
Tsadik Rabbi<br />
‘Haïm Chelita,<br />
grand rabbin<br />
d’Ashdod, avec la<br />
sœur de Rabbi Eleazar.<br />
Lors de chacune de nos<br />
rencontres, j’avais l’habitude<br />
de lui offrir des cadeaux<br />
de l’étranger, mais il mettait un<br />
point d’honneur à toujours me<br />
les rembourser, car il ne voulait pas recevoir de présents.<br />
Au cours de l’année passée, de nombreux membres de la<br />
famille m’avaient fait part de la volonté de Rabbi Eleazar<br />
de me rencontrer, mais malheureusement, cela ne s’est<br />
pas fait. A une certaine occasion, une entrevue avait été<br />
prévue à Paris, mais elle n’a finalement pas eu lieu. Pendant<br />
de longues années, nous ne nous sommes plus vus et<br />
jusqu’à ce jour, je n’en comprends pas la raison. Peut-être<br />
que du Ciel on voulait empêcher cette rencontre. Voilà<br />
pour ce qui est du point de vue personnel. Mais d’un point<br />
de vue général, nous avons perdu un très grand homme. »