NISAN-IYAR/5772 AVRIL-MAI/2012 - Hevrat Pinto
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nète pour y donner des cours, des conférences et recevoir<br />
le public à toute heure du jour ou de la nuit. Mais<br />
pour dresser un tableau encore plus précis et complet de<br />
la situation, nous avons fait appel au témoignage du Rav<br />
Moché Mirally, principal collaborateur du Rav dans la<br />
diffusion de ses nombreux livres et brochures de Torah<br />
: « Le Rav a passé le Chabbat aux Etats-Unis ; de là, il a<br />
voyagé directement vers Israël pour une “escale” extrêmement<br />
chargée de vingt-quatre heures, après quoi il doit<br />
continuer en direction de l’Europe. Nous sommes à présent<br />
aux petites heures de la nuit du dimanche et le Rav<br />
n’a toujours pas trouvé les quelques minutes nécessaires<br />
pour retirer son costume du Chabbat. » Témoignage ô<br />
combien éloquent !<br />
Et le Rav Moché Mirally d’ajouter qu’à sa connaissance,<br />
au cours des dernières vingt-quatre heures, le Rav<br />
n’a disposé que d’une demi heure de repos !<br />
« Je me sentais fatigué, nous explique le Rav lors de<br />
l’entretien qu’il nous a accordé. Mais Rabbi Mikhel Yehouda<br />
n’a pas donné son accord à la pause demandée.<br />
“Ceux qui mettent leur espoir en D. acquièrent de nouvelles<br />
forces” (Isaïe 40:31), a cité le Roch Yechiva pour<br />
m’encourager, puis il a ajouté avec un large sourire : « Regarde-moi,<br />
je suis âgé et fatigué moi aussi, mais, est-ce<br />
que je me suis jamais arrêté ? Tu es encore jeune… »<br />
Mon père aurait été heureux<br />
« Je suis certain que si mon Maître et père était encore<br />
en vie, il aurait été très heureux de me voir consulter ainsi<br />
le Rav Lefkovitz zatsal. J’avais besoin d’un Rav et l’ai<br />
trouvé en la personnalité rayonnante et si particulière de<br />
Rabbi Mikhel Yehouda Lefkovitz zatsal.<br />
« Nos Maîtres nous enseignent que le secret de la réussite<br />
réside dans l’impératif “Fais-toi un Maître” : il incombe<br />
à tout homme, petit ou grand, de prendre un Rav,<br />
qu’il doit consulter et interroger à chaque étape.<br />
« J’ai eu le mérite d’avoir comme Rav et guide Rabbi<br />
Mikhel Yehouda Lefkovitz zatsal. Je lui demandais<br />
conseil dans tous les domaines, tant concernant le rapprochement<br />
de nos frères de la Torah, ces milliers de<br />
Juifs auxquels nous<br />
nous consacrons, que<br />
sur des points plus personnels,<br />
sur des “détails”<br />
de la vie quotidienne.<br />
Il répondait à<br />
tout. Il se penchait sur<br />
chaque question et,<br />
après mûre réflexion, y<br />
apportait une réponse<br />
lumineuse. »<br />
Au cours de cet entretien<br />
riche en révélations<br />
inédites, certains<br />
autres points ont été évoqués, qu’il vaut mieux garder<br />
pour l’instant sous silence, car ils touchent au domaine du<br />
confidentiel. Mais, alors que l’entretien va bientôt prendre<br />
fin, la voix du Rav laisse percer une nostalgie personnelle,<br />
celle d’un fils pour son père spirituel. Puis le Rav garde le<br />
silence pendant de longues minutes, dont je profite pour<br />
graver ces instants dans mon cœur.<br />
Soudain, le Rav émerge de ses pensées et ajoute :<br />
« Aujourd’hui, je regrette de ne pas lui avoir rendu<br />
visite plus fréquemment, de ne pas avoir fait davantage<br />
d’efforts pour venir le voir et jouir de l’éclat de son visage,<br />
de ne pas l’avoir honoré davantage. »<br />
Tandis que le Rav évoque ainsi le respect pour son<br />
Maître, je me souviens soudain des descriptions que<br />
l’on m’a faites des visites du Rav chez le Roch Yechiva.<br />
A l’issue de chacune d’elles, Rabbi Mikhel Yehouda se<br />
levait et, faisant fi de son grand âge, de son exceptionnel<br />
niveau en Torah, de sa personnalité hors normes, de ses<br />
incommensurables mérites de dirigeant de la génération,<br />
il prenait la peine de raccompagner le Rav à pas mesurés<br />
jusqu’à la porte de sa maison, passait le seuil avec lui et,<br />
en dépit des véhémentes protestations du Rav, l’escortait<br />
jusqu’à sa voiture. « J’honore celui qui honore la Torah »,<br />
avait-il coutume de dire, un doux sourire illuminant son<br />
saint visage.<br />
« C’est une perte incommensurable, conclut le Rav. La<br />
véritable humilité a disparu avec lui. Je ne sais pas ce que<br />
je ferai à partir d’aujourd’hui. Que D. m’aide. Tout homme<br />
a besoin d’un Rav auquel demander conseil. Le Tsadik<br />
et Gaon Rav ‘Haïm Kaniewsky Chelita a lui-même dit :<br />
Tant que Rabbi Mikhel Yehouda Lefkovitz était en vie,<br />
je savais que j’avais un Rav. » Si le Rav Kaniewsky a pu<br />
prononcer des paroles aussi fortes, que puis-je dire ?<br />
« Rabbi Mikhel Yehouda zatsal m’offrit quelques uns<br />
de ses précieux ouvrages. J’ai l’intention de continuer à les<br />
étudier, de m’y plonger fréquemment et d’y puiser sagesse<br />
et clairvoyance. Son sourire m’accompagne à chaque pas,<br />
je le vois, je ressens à chaque instant, je sens sa main qui<br />
étreint la mienne, comme lors de notre première rencontre<br />
et de toutes celles qui l’ont suivie, cette main ferme qui<br />
me guide sur les sentiers<br />
de la diffusion de<br />
notre héritage auprès<br />
de nos frères, mission à<br />
laquelle je me consacre<br />
toute la journée –<br />
jusqu’à la venue du<br />
Machia’h, où nous mériterons<br />
de revoir le lumineux<br />
visage de notre<br />
saint Maître, puisse son<br />
souvenir être source de<br />
bénédiction. »