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NISAN-IYAR/5772 AVRIL-MAI/2012 - Hevrat Pinto

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14<br />

Tu aimeras ton prochain comme toi-même<br />

(De Rabbi David Hanania <strong>Pinto</strong> Chlita)<br />

Dans le Midrach (Yalkout Chimoni §41),<br />

on nous relate comment, après la création<br />

d’Adam Harichon, le Saint béni soit-Il fit<br />

défiler devant ce dernier chaque génération<br />

et ses maîtres respectifs, lui dévoilant le rôle<br />

et le sort spécifiques de chaque Juif. Lorsqu’ils arrivèrent à<br />

l’époque du roi David, le premier homme constata que cette<br />

âme si précieuse était appelée à mourir le jour de sa naissance.<br />

Conscient de la valeur de cette personnalité de choix, il<br />

demanda à savoir ce que réaliserait celui-ci s’il avait le mérite<br />

de vivre. Le Maître du monde lui révéla que, le cas échéant,<br />

David serait nommé roi d’Israël. Il Le louerait et Le glorifierait<br />

au travers de ses hymnes et cantiques. De plus, il étudierait<br />

la Torah jour et nuit, comme il en témoignera lui-même<br />

dans les Psaumes : « Combien j’aime Ta Torah ! Tout le jour,<br />

elle est l’objet de mes entretiens. »<br />

Cette étonnante affirmation peut paraître contestable.<br />

Comment David Hamelekh pouvait-il s’entretenir, à longueur<br />

de journée, uniquement de Torah ? Ne dirigeait-il pas un<br />

important royaume, ce qui le contraignait<br />

certainement à évoquer des<br />

sujets liés à l’administration de<br />

celui-ci ?<br />

En vérité, le roi David<br />

était tellement plongé dans<br />

l’étude et imprégné de<br />

Torah, que même ses<br />

paroles profanes<br />

étaient teintées<br />

de Torah.<br />

Ainsi, même<br />

lorsqu’il devait<br />

traiter des<br />

affaires liées à<br />

la gestion de son<br />

royaume, il ne détournait<br />

pas un seul instant<br />

ses pensées de la Torah.<br />

Voilà pourquoi il put à juste<br />

titre prétendre que tous ses propos<br />

gravitaient autour de celle-ci.<br />

Lorsque Adam vit combien cette<br />

âme pourrait réaliser de grandes choses si elle venait au<br />

monde, il prit une décision sans appel : faire don de soixantedix<br />

ans de sa propre vie à David, afin que celui-ci puisse réaliser<br />

dans ce monde l’extraordinaire potentiel qui était le sien.<br />

Le Créateur convoqua l’ange Gabriel et lui intima l’ordre<br />

d’entériner la promesse du premier homme par un contrat en<br />

bonne et due forme afin de s’assurer que, le moment venu,<br />

Adam tiendrait son engagement et céderait les années promises<br />

à David.<br />

Or, voilà qu’arrivé à l’âge de neuf cent trente ans, nous<br />

relatent nos Maîtres, lorsque le Créateur vint reprendre son<br />

âme, Adam s’écria : « Ne m’as-Tu pas promis mille ans de<br />

vie ? Pourquoi devrais-je mourir maintenant ? » Aussitôt, le<br />

Maître du monde appela l’ange Gabriel à comparaître, lui<br />

demandant de produire devant Adam l’acte sur lequel il avait<br />

apposé sa signature et par lequel il donnait soixante-dix ans<br />

de sa propre vie au futur monarque.<br />

Cette dénégation ne laisse de nous étonner, et ce, pour plusieurs<br />

raisons : neuf cent trente ans de vie ne suffisaient-ils<br />

pas à Adam Harichon, pour qu’il réclame les soixante-dix<br />

années supplémentaires dont il avait promis de se défaire au<br />

profit de David ? En outre, qui, plus que lui, était conscient<br />

de la grandeur et de la noblesse de l’âme de David ? Dès lors,<br />

pourquoi a-t-il voulu reprendre sa parole ?<br />

De fait, lorsque Adam Harichon prit son engagement,<br />

il n’était pas encore conscient de la valeur de la vie. Mais,<br />

après avoir vécu sur Terre neuf cent trente ans, il réalisa combien<br />

l’existence est précieuse, existence qui peut être emplie<br />

d’étude de la Torah et d’actes charitables. Dès lors, il lui devint<br />

très difficile d’accomplir sa promesse et de renoncer à ces<br />

soixante-dix ans.<br />

Cet épisode est porteur d’un message<br />

fondamental pour nous : la vie<br />

est le plus extraordinaire don que<br />

nous a fait le Créateur. Remplir<br />

celle-ci de Torah et de<br />

mitsvot, exploiter chaque<br />

instant pour servir son<br />

Créateur, c’est mettre<br />

à profit ce cadeau<br />

de la meilleure<br />

manière possible.<br />

Adam<br />

Harichon, ce<br />

« géant parmi les<br />

géants », est sans<br />

aucun doute l’homme<br />

qui, le mieux, fit fructifier<br />

chaque seconde de<br />

son existence, totalement<br />

consacrée au service divin.<br />

De ce fait, il mérita de prendre<br />

conscience de la beauté et de la<br />

valeur inestimable de ce don. Cependant,<br />

le Saint béni soit-Il lui reprocha de se dédire, ce qui<br />

équivalait à une transgression du commandement : « Tu aimeras<br />

ton prochain comme toi-même. »<br />

Car si Adam avait ressenti à l’égard de David un amour<br />

et une sollicitude aussi forts que ceux qu’il se portait à luimême,<br />

il n’aurait pas cherché à reprendre sa parole. Aussi,<br />

cet amour, qui est l’un des fondements essentiels de la Torah,<br />

était-il défaillant. L’un des commentateurs va même jusqu’à<br />

affirmer que, du fait du blâme qui pesait sur Adam, le Saint<br />

béni soit-Il lui retira ces soixante-dix années de vie sans toutefois<br />

les donner à David. D’après cet exégète, les Patriarches<br />

auraient fait ce don.

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