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Louis Bréhier, La civilisation byzantine - Les Classiques des ...

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Retour à la Table <strong>des</strong> Matières<br />

<strong>Louis</strong> <strong>Bréhier</strong>, <strong>La</strong> <strong>civilisation</strong> <strong>byzantine</strong> (1950) 12<br />

2. <strong>Les</strong> fiançailles et le mariage<br />

L’origine légale de la famille est le mariage, transformé par le<br />

christianisme, qui a donné au consentement mutuel <strong>des</strong> deux époux la<br />

valeur d’un sacrement. On sait avec quelle difficulté l’Église a imposé<br />

sa conception de l’indissolubilité du nœud ainsi contracté aux peuples<br />

germaniques établis en Occident, tandis que l’Asie conservait la polygamie.<br />

A Byzance, la loi civile, qui reconnaissait le divorce par<br />

consentement mutuel, était en désaccord avec la législation ecclésiastique,<br />

qui finit par l’emporter dans la pratique. Sur un papyrus du VI e<br />

siècle on lit un contrat de divorce entre Fl. Callinicus et Aurelia Cyra,<br />

qui attribuent leur désaccord à un méchant démon et conviennent<br />

d’avoir en commun la garde de leur fils, Anastase 16 ; mais dans la<br />

suite la loi civile mit de nombreux obstacles à cette pratique 17 .<br />

L’innovation la plus importante, due à l’Eglise, fut la valeur légale<br />

donnée aux fiançailles bénies par un prêtre. Leur rupture injustifiée<br />

par l’une <strong>des</strong> parties était punie d’amen<strong>des</strong> pécuniaires et de peines<br />

spirituelles 18 . De là naquirent d’étranges abus : <strong>des</strong> familles fiançaient<br />

<strong>des</strong> enfants en bas âge pour <strong>des</strong> raisons d’intérêts et il fallut<br />

même que la loi civile défendît de fiancer un enfant avant l’âge de<br />

sept ans, tandis que l’âge légal du mariage était de douze ans pour les<br />

filles, de quatorze ans pour les garçons 19 . L’accord était conclu par<br />

chartes écrites, s’il s’agissait de mineurs. A Chypre, les fiancés prê-<br />

taient serment sur <strong>des</strong> reliques devant témoins ; ils échangeaient aussi<br />

<strong>des</strong> croix ou de petits reliquaires, γκόλπια, en garantie de leur<br />

ac-<br />

20<br />

cord .<br />

Ce qui ressort <strong>des</strong> sources, c’est d’abord que, suivant le conseil de<br />

saint Jean Chrysostome, les parents étaient pressés de marier leurs enfants<br />

21 , c’est ensuite que les unions librement consenties par les deux<br />

16 J. B. BURY, History of the later Roman Empire, II, 407, 1; M.C., XI, 981-984.<br />

17 H. MONNIER, <strong>Les</strong> novelles de Léon le Sage, 83-84.<br />

18 R.P.B., 832; R.K.O R., 116; MONNIER, op. cit., 73-75.<br />

19 LEON VI (empereur), Discours et œuvres diverses, 109; C.J., V, 60, 3; KOUKOULES, Usages<br />

relatifs aux fiançailles et au mariage, 10 et s.<br />

20 KOUKOULES, op. cit., 13 et s.; Jean CANTACUZENE, Histoire, II, 108, 19.<br />

21 Saint JEAN CHRYSOSTOME, Homélies, V, P.G., 72, 426.

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