25.06.2013 Views

Louis Bréhier, La civilisation byzantine - Les Classiques des ...

Louis Bréhier, La civilisation byzantine - Les Classiques des ...

Louis Bréhier, La civilisation byzantine - Les Classiques des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Louis</strong> <strong>Bréhier</strong>, <strong>La</strong> <strong>civilisation</strong> <strong>byzantine</strong> (1950) 28<br />

(pallia), légués à <strong>des</strong> diacres et à <strong>des</strong> civils 107 (0107). Sa fortune mobilière<br />

consistait en 135 sous d’or partagés entre plusieurs légataires,<br />

mais cette somme n’en représentait qu’une faible partie, comme le<br />

montrent les rentes léguées à sa parente Ressina et <strong>des</strong>tinées à lui<br />

permettre de vivre avec deux jeunes filles dans une maison rurale 108 .<br />

<strong>La</strong> préface d’une novelle de Justinien montre ce que pouvait être au VI e siècle<br />

la fortune d’un membre de la classe sénatoriale 109 . Il s’agit du testament<br />

d’Hiérius, vir gloriosissimus, dont l’exécution donna lieu à <strong>des</strong> difficultés entre<br />

héritiers. Ceux-ci sont ses quatre fils, Constantin, Anthemius, Callipius, Alexandre,<br />

qui portent le titre de vir clarissimus. L’aîné, Constantin, est avantagé et reçoit<br />

la maison paternelle de Constantinople, une autre maison à Antioche et le<br />

domaine suburbain In Copariis. <strong>Les</strong> trois autres ne reçoivent que <strong>des</strong> domaines<br />

suburbains, villas de plaisance de caractère rural, avec leurs appartenances : maisons<br />

<strong>des</strong> maîtres (praetoria), bâtiments d’exploitation (ae<strong>des</strong>), boutiques et ateliers<br />

(officinae), jardins, citerne, manège (hippodromus). Il leur est défendu<br />

d’aliéner ces domaines qu’ils devront transmettre à leur postérité et, si l’un d’eux<br />

meurt sans enfants, sa part reviendra à ses frères. En outre, par codicille, Hiérius<br />

décide que le domaine de Coparia, légué à Constantin, reviendra au fils de celuici,<br />

Hiérius, qui sera émancipé à la mort du testateur. On peut voir dans ces dispositions<br />

le désir d’assurer à une famille <strong>des</strong> biens perpétuels et inaliénables.<br />

Au VIII e siècle, une famille riche était celle de Théophanes le<br />

Confesseur. Ses parents, Isaac et Théodote, possédaient une île de la<br />

mer Égée avec de nombreux serfs. Il avait trois ans à la mort de son<br />

père, qui avait été créé stratège du thème de l’Égée. A dix ans, suivant<br />

la pratique signalée plus haut, il fut fiancé à une riche héritière, Mégalo,<br />

qu’il épousa, âgé de dix-huit ans, pour obéir à sa mère. Mais les<br />

deux époux entrèrent chacun dans un monastère et Théophanes se retira<br />

dans celui de Polichnion, qui faisait partie de son héritage, puis en<br />

fonda un autre à Kalonymos, sur une terre qui avait appartenu aussi à<br />

son père. Nous avons là un exemple d’une fortune familiale fondée en<br />

partie sur la sécularisation de monastères à titre de charistikia 110 .<br />

D’autres fortunes familiales, surtout après la renaissance du commerce<br />

maritime aux X e et XI e siècles, étaient dues à <strong>des</strong> spéculations.<br />

107 <strong>Les</strong> évêques n’avaient pas encore de costume distinctif. Voir L. CRISTIANI, Origines du costume<br />

ecclésiastique, Misc. J., I, 69 et s.<br />

108 Testament de saint Grégoire de Nazianze.<br />

109 C.I.C.I., nov. 159.<br />

110 Sur cette pratique M.B.E.H. (Institutions), 1970, p. 538; Vie de saint Théophanes le Confesseur;<br />

LOPAREV, Vizantiiskiia Jitii Sviatuik, 1910, 92-98; Vie de saint Théophanes (panégyrique),<br />

par saint THEODORE LE STUDITE, 11-23.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!