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Louis Bréhier, La civilisation byzantine - Les Classiques des ...

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<strong>Louis</strong> <strong>Bréhier</strong>, <strong>La</strong> <strong>civilisation</strong> <strong>byzantine</strong> (1950) 48<br />

dans une curieuse conversation que Peró Tafur, à son retour d’Orient,<br />

eut à Ferrare avec Jean VIII (fin de 1437), le basileus reprocha à<br />

l’Espagnol d’avoir rasé la barbe qu’il avait laissé pousser pendant son<br />

voyage, en lui disant qu’elle était pour un homme un signe de dignité<br />

et d’honneur 220 .<br />

Costume féminin. — Depuis la période ancienne, le costume féminin<br />

a moins changé que celui <strong>des</strong> hommes, bien qu’il n’ait plus la<br />

même ampleur et accuse moins les formes du corps. <strong>Les</strong> monuments<br />

figurés sont rares, car on ne connaît guère que <strong>des</strong> portraits<br />

d’impératrices et de princesses dans leur costume officiel. <strong>Les</strong> deux<br />

pièces essentielles sont toujours la tunique (sticharion) à bordure plus<br />

ou moins riche et un manteau (himation), de forme variable : tantôt<br />

une pièce carrée ou rectangulaire, tantôt un segment de cercle (paenula),<br />

dont on plaçait le bord supérieur sur l’épaule en le laissant retomber<br />

par devant. S’il y avait assez d’étoffe, on faisait passer le pan de<br />

l’épaule gauche sur l’épaule droite et inversement, le bord supérieur<br />

couvrant la tête. Cette ordonnance devint la marque de l’honnête<br />

femme et fut employée pour représenter la Vierge. Un autre genre de<br />

manteau, semblable à la chlamyde masculine, était attaché sur une<br />

épaule avec une fibule 221 .<br />

Sur la couronne envoyée par Constantin Monomaque à un roi de<br />

Hongrie sont représentées deux Vertus, l’Humilité et la Vérité, ainsi<br />

que deux danseuses en mouvement, agitant une écharpe au-<strong>des</strong>sus de<br />

leur tête. Ces quatre figures portent le même costume : un manteau<br />

court serré à la taille par une ceinture gemmée et une jupe longue<br />

tombant jusqu’aux pieds. Le justaucorps <strong>des</strong> danseuses est plus court<br />

et leur jupe d’une plus grande ampleur, mais les pièces du costume<br />

sont les mêmes, les couleurs aussi chatoyantes, les ornements aussi<br />

riches 222 .<br />

Tous ces vêtements étaient en soie, dont on connaissait plusieurs<br />

variétés, mais les élégantes employaient aussi le lin, venu d’Égypte,<br />

219 ANNE COMNENE, Alexiade, XII, 7, III, 77.<br />

220 DIEHL, Un voyageur espagnol à Constantinople, Peró Tafur, 119-120.<br />

221 H. WEISS, Kostümkunde. Geschichte der Tracht und <strong>des</strong> Geräthes im Mittelalter, II, 76. Cf.<br />

Naomi MITCHISON, Anna Comnena (portrait d’Anne Cornnène restitué d’après les textes;<br />

voile semblable à celui <strong>des</strong> Madones).<br />

222 L. BREHIER, <strong>La</strong> Sculpture et les Arts mineurs byzantins, pl. LXV; DUTHUIT-VOLBACH, Art<br />

byzantin, pl. 60.

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