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Louis Bréhier, La civilisation byzantine - Les Classiques des ...

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<strong>Louis</strong> <strong>Bréhier</strong>, <strong>La</strong> <strong>civilisation</strong> <strong>byzantine</strong> (1950) 42<br />

manteau pelucheux à l’intérieur et à longs poils à l’extérieur 176 . Certains<br />

manteaux (pallia sigilliona) étaient ornés de figures brodées ou<br />

tissées, dont les sujets étaient empruntés aux Écritures, comme la toge<br />

d’un sénateur du VI e siècle, dans laquelle était tissé le cycle entier de<br />

la vie du Christ 177 .<br />

Un manteau d’origine ancienne est la planète, vaste couverture<br />

ronde, percée au centre d’un trou pour passer la tête, tandis que les<br />

bords étaient relevés par les bras. Elle est d’origine romaine, mentionnée<br />

par Pline l’Ancien et Varron et désignée sous les noms divers de<br />

paenula, casula, infula, planeta, phenolion. Avant de devenir la chasuble<br />

ecclésiastique, elle fut un vêtement civil, vêtement de pluie ou<br />

de voyage, munie parfois d’un capuchon. Elle était portée par les gens<br />

du peuple et même, d’après Procope, par les esclaves 178 . C’est le vêtement<br />

<strong>des</strong> personnages figurés sur les mosaïques de Saint-<br />

Apollinaire-le-Nouveau à Ravenne dans le cycle de la Vie publique et<br />

<strong>des</strong> Miracles du Christ.<br />

Le costume féminin consiste dans la longue tunique talaire à manches<br />

souvent brodées, sur laquelle est quelquefois jeté un voile (palla).<br />

Sur la mosaïque de Yakto ce voile est rouge et posé sur une coiffe<br />

blanche. Une autre femme porte une longue robe jaune à ceinture<br />

basse et un voile rougeâtre retombant en plis sur l’épaule droite. Elle<br />

tient à la main un enfant vêtu d’une tunique à manches, serrée à la<br />

taille et ornée de clavi comme les tuniques d’Antinoé 179 .<br />

<strong>Les</strong> splendi<strong>des</strong> mosaïques de Ravenne montrent ce qu’était le costume<br />

de cour au temps de Justinien et de Théodora. A Saint-<br />

Apollinaire-le-Nouveau, les martyrs, qui se dirigent en procession<br />

vers la Vierge, portent une longue tunique blanche ornée de deux<br />

rangs de feuillages et, entre ceux-ci, d’une large bande de pourpre et<br />

d’or aux <strong>des</strong>sins variés et un manteau broché d’or à manches courtes,<br />

drapé de biais pour laisser voir la tunique et bordé de perles séparées<br />

par <strong>des</strong> émerau<strong>des</strong>. <strong>Les</strong> perles et les pierreries sont semées à profusion<br />

176 Testament de saint Grégoire de Nazianze, 250-263.<br />

177 D’après un sermon de Théodoret, évêque de Cyr, † 458, P.G., 83, 617; BREHIER, L’Art chrétien.<br />

Son développement iconographique, 60; Testament de saint Grégoire de Naztanze; cf.<br />

l’Adoration <strong>des</strong> Mages sur la robe de Théodora à Saint-Vital de Ravenne.<br />

178 PROCOPE DE CESAREE, De Bellis, Vand. II, 26; D.A.C.L., III, 1914; DIEHL, Ravenne (« Villes<br />

d’art célèbres »).<br />

179 J. LASSUS, op. cit., 132 et s., 154 n os 10, 18, 45.

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