Variabilité spatio-temporelle de la chlorophylle en surface de la mer ...

Etude de l’évolution de la végétation de l’arganeraie (Sud-ouest du Maroc)
à partir de données de télédétection multisources
Bernard LACAZE 1 et Ahmed EL ABOUDI 2
1 CNRS-UMR8586, Pôle Image & Campus Spatial, Université Paris Diderot-Paris7, Paris, France
2 Faculté des Sciences, Département de Biologie, Rabat-Agdal, Maroc
lacaze.bernard@gmail.com, elaboudi@gmail.com
1. Problématique :
L'arganier [ Argania spinosa (L.) Skeels] est un arbre endémique du Sud-ouest marocain,
s'étendant actuellement sur une superficie d'environ 800 000 ha dans des zones semi-arides et
arides, où il joue un rôle crucial dans l'économie agro-sylvo-pastorale et constitue un rempart
contre la désertification. Malgré la labellisation de la région en réserve de Biosphère
UNESCO (1998), l'arganier est en régression continue en raison d'une surexploitation
(surpâturage, exploitation excessive du bois, etc.), et, pour les zones de plaine, par l’extension
des surfaces agricoles irriguées. En l’absence de cartographie précise de l’arganeraie et
d’évaluation des changements survenus dans la période récente, nous proposons de tester
l’utilisation de données de télédétection multisources pour la cartographie de l’utilisation du
sol et l’analyse diachronique de la densité du couvert arboré.
2. Données de base et méthodologie :
La zone d’étude est située dans la région de Ait-Baha (30° 4’ 18’’ Nord ; 9° 9’ 42’’Ouest) qui
a fait l’objet d’une cartographie des groupements végétaux (El Aboudi et al., 1992). Les
images-satellite utilisées sont les suivantes :
- photographie panchromatique KH-9 du 18 mai 1978 (imagerie satellite U. S.
déclassifiée)
- images SPOT panchromatiques et multibandes de 1989, 1993 et 2006
- images ASTER de 2002
-images IKONOS de 2003
- images récentes figurant dans Google Earth
Les méthodes utilisées sont celles de la visualisation en compositions colorées, du
calcul d’indices de végétation, de filtrages passe-haut de type laplacien, de classifications
dirigées pixel par pixel et de classifications-objets à l’aide du module Feature Extraction
du progiciel ENVI Zoom (ITTVIS).
3. Résultats :
La cartographie de l’utilisation du sol repose essentiellement sur la détection des cultures
au moment de leur croissance printanière : la comparaison des indices de végétation SPOT ou
ASTER obtenus au printemps et en été permet une évaluation de l’extension de la
céréaliculture pluviale et une éventuelle comparaison pluriannuelle. La cartographie du
couvert arboré effectuée à partir du seuillage du résultat du filtrage des images SPOT
panchromatiques de résolution spatiale 10m et 5m a donné des résultats satisfaisants dans le
cas de surfaces peu accidentées et de diamètre de couronnes d’arbres du même ordre de la
résolution des images. Cependant, il est nécessaire de compléter les résultats par le recours à
des opérateurs de morphologie mathématique pour éliminer les objets non arbres retenus par
le filtrage (bords de routes, haies de figuiers de barbarie, etc.), et la détermination du seuil à
appliquer reste délicate. Une solution beaucoup plus efficace est le recours à la classificationobjet
des images à très haute résolution spatiale de type IKONOS (voir figure 1). L’analyse
diachronique reste difficile en raison de la diversité des images utilisées ; néanmoins on peut
conclure à une relative stabilité du couvert arboré, confirmant ainsi les résultats de El Aboudi
(2000) et contrastant avec la rapide diminution du couvert arboré constatée dans d’autres
secteurs (El Yousfi & Benchekroun, 1992). Compte-tenu du besoin de surveillance du couvert
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