Variabilité spatio-temporelle de la chlorophylle en surface de la mer ...

Dynamique récente de la végétation du Moyen-Atlas central (Maroc) à
partir de photographies aériennes (1962) et d’images satellites SPOT XS
(2002)
Sébastien LEBAUT 1 , Mohamed LABHAR 2 , Luc MANCEAU 1
1 Centre d’Etudes Géographiques de l’Université de Metz, France.
2 Département de Géographie de la Faculté Dhar El Marhaz de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdelah de Fès, Maroc.
lebaut@univ-metz.fr, labhar1@hotmail.com, manceau@univ-metz.fr
1. Problématique :
Les forêts du Maroc sont localisées pour une grande partie dans la montagne, espace dont
elles constituent une des principales composantes naturelles. L’aménagement des ces
ressources naturelles est relativement ancien puisqu’il a commencé au début du 20 ème Siècle,
mais l’approche strictement conservatrice du patrimoine forestier s’est vue contrariée par des
conditions parfois contraignantes (pression anthropique croissante, aggravé par une
sécheresse qui a marqué les 2 décennies précédentes) qui ont entraînées des dégradations
irréversibles voir le recul des superficies initiales. Ainsi chaque année le Maroc perd environ
31000 ha de forêt.
Les ressources forestières du Moyen-Atlas central, patrimoine naturel fragile, s’inscrivent
dans ce schéma national. Dans le cadre d’un développement durable de cette moyenne
montagne marocaine, l’analyse de la dynamique récente (40 dernières années) au regard des
modes de gestion des espaces est d’un intérêt majeur. A partir de trois secteurs témoins de
physionomie différente, la cartographie diachronique des formations forestières et préforestières
par la télédétection est présentée et son analyse commentée en fonction de l’impact
humain et des caractéristiques écologiques spécifiques à chaque secteur.
2. Données de base et méthodologie :
Ces travaux s’appuient sur des photographies aériennes prises au 1/25000 environ par
l’IGN en 1962 et sur des images SPOT XS d’une résolution de 10 mètres pour 2002. Les deux
couvertures sont acquises en fin de « saison sèche », en octobre.
Les images satellitaires récentes ont fait l’objet d’une classification supervisée reposant sur
un échantillonnage de valeurs seuils dans les canaux et néo-canaux pour établir les classes
principales de végétation. La carte définitive des faciès forestiers et pré-forestiers est obtenue
par un zonage manuel s’appuyant sur des relevés de terrains (campagnes GPS et
photographies orientées). Au final, une dizaine de classes sont obtenues en fonction de la
physionomie d’ensemble de la formation végétale, le recouvrement globale et l’espèce
dominante.
3. Résultats :
La cartographie de la végétation de 1962 repose sur les photographies IGN numérisées à
600 dpi soit une résolution spatiale de 1 mètre environ. En l’absence de certificat de vol
l’étape d’orthorectification s’est avérée délicate ; Néanmoins une RMSE comprise entre 5 et
15 unités pixel rend acceptable la comparaison surfacique avec l’image de 2002. Les types
d’occupation du sol sont dérivés à partir des mosaïques de photographies par un zonage
manuel s’appuyant sur les techniques de la photo-interprétation et sur des données exogènes.
Les légendes harmonisées des deux cartographies permettent l’analyse diachronique de la
végétation.
La confrontation des deux cartes sur chacun des secteurs a permis de mettre en évidence
une transformation profonde de la végétation tant dans sa répartition spatiale que dans sa
structure. Le trait dominant est une diminution des surfaces végétalisées (jusqu’à 15% de
perte dans un secteur) et une matorralisation importante des formations restantes (le matorral
élevé pouvant augmenter de plus de 50%). Cette régression touche particulièrement les
cédraies qui ont perdu 37,5% de leur surface, dans un secteur, entre les deux dates.
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