26.06.2013 Views

Chroniques des Elfe..

Chroniques des Elfe..

Chroniques des Elfe..

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— Ça, ce n’est pas ce qui manque, messire ! Vous voulez du<br />

jambon et de la bière ?<br />

— Ce sera parfait.<br />

L’archer dut attendre que le banneret Dragan et le chevalier<br />

Gorlois aient rejoint la plate-forme supérieure pour dévaler<br />

l’échelle à la recherche de ses trésors. Pellehun était penché audehors<br />

pour examiner la ville et ses environs. Autour du donjon,<br />

ce qu’il prit tout d’abord pour un entassement de pierres était<br />

une masse compacte de cadavres d’orcs, aussi noirs et déformés<br />

qu’une concrétion de lave. Il y en avait plein les rues, gisant<br />

dans les positions les plus grotesques, et <strong>des</strong> loups, aussi, et <strong>des</strong><br />

hommes, ces derniers immanquablement nus ou en chemise,<br />

dépouillés de tout. Plus de la moitié <strong>des</strong> maisons étaient<br />

réduites en cendres et la plupart <strong>des</strong> autres ne valaient guère<br />

mieux. La porte principale et une large partie <strong>des</strong> remparts<br />

s’étaient effondrées. De tout cela suintaient <strong>des</strong> fumerolles de<br />

suie noires que le vent dissipait aussitôt. Le bourg tout entier<br />

était baigné de cette noirceur grasse. L’incendie avait fait fondre<br />

la neige et ruisseler la boue. Tout était gris, sale, calciné,<br />

effondré, humide. Au-dehors, à une portée de flèche, la plaine<br />

étincelait de blancheur. On se serait cru sur une île de cendres<br />

prise au milieu <strong>des</strong> glaces. Plus le regard s’éloignait, moins on<br />

apercevait de cadavres et plus la neige était pure. De l’armée <strong>des</strong><br />

monstres, on ne voyait rien.<br />

— Ils sont partis ?<br />

— C’est ce que j’ai cru, répondit Dragan derrière lui, mais<br />

leurs tambours et leurs maudites trompes résonnent toutes les<br />

heures, et de tous les côtés ! Non, je crois qu’ils jouent avec nous<br />

comme un chat avec une souris. Ils nous gardent pour plus tard,<br />

cette nuit sans doute…<br />

— Non…<br />

Pellehun quitta son poste d’observation et se porta au sud,<br />

dans la direction de Loth.<br />

— J’ai envoyé Abbon pour quérir <strong>des</strong> renforts, murmura-t-il.<br />

C’est ça qu’ils attendent. Nous ne sommes pas une souris, nous<br />

sommes un appât.<br />

139

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!