Chroniques des Elfe..
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supérieure à celle <strong>des</strong> meutes qui vivent d’ordinaire sous la<br />
forêt.<br />
— Je sais. Il y en a d’autres dans les collines, qui rôdent<br />
autour <strong>des</strong> villages <strong>des</strong> hommes, menés par <strong>des</strong> kobolds. Nos<br />
faucons les ont…<br />
— Menés par quoi ? intervint Morvryn.<br />
— Des kobolds, soupira le vieux Gwydion d’un ton alarmé.<br />
C’est ainsi que les monstres <strong>des</strong> Terres Noires nomment les<br />
hommes-chiens qui s’occupent de leurs loups de guerre. Je m’en<br />
doutais, à la façon dont Lliane les a décrits.<br />
La jeune elfe sursauta en s’entendant nommer et regarda<br />
fixement ses pieds, de peur que l’un d’eux ne lui fasse signe de<br />
s’en aller. Mais l’heure n’était pas de se soucier de ses états<br />
d’âme.<br />
— À ce qu’en a dit Lliane, ils n’avaient pas l’air bien<br />
dangereux, grommela Morvryn.<br />
— Toutes les légen<strong>des</strong> qui parlent <strong>des</strong> loups évoquent les<br />
kobolds, intervint un elfe d’allure juvénile, dont les longs<br />
cheveux noirs étaient tressés en trois grosses nattes.<br />
C’était l’un <strong>des</strong> signes auxquels on reconnaissait les<br />
ménestrels, qui se coiffaient ainsi pour que leurs cheveux ne<br />
tombent pas sur les cor<strong>des</strong> de leur instrument pendant qu’ils<br />
jouaient (bien sûr, le signe le plus évident était la harpe d’une<br />
coudée et demie dont ils ne se séparaient jamais).<br />
— Les kobolds sont l’âme noire <strong>des</strong> loups, poursuivit-il de sa<br />
voix douce. Ils sont la voix de Celui-qui-ne-peut-être-nommé, et<br />
leur souffle est un venin qui corrompt toute bête qui se laisse<br />
approcher par eux.<br />
— Olwenn dit vrai, reprit Gwydion. En eux-mêmes, ils ne<br />
sont pas plus redoutables qu’un chien ou qu’un renard, mais ce<br />
sont <strong>des</strong> êtres intelligents et non <strong>des</strong> animaux. Leur présence est<br />
la preuve que les loups qui ont attaqué Llandon et les siens<br />
n’étaient pas une meute égarée.<br />
Gwydion suspendit sa phrase, le temps de penser aux<br />
répercussions de ce qu’il allait dire.<br />
— … Tous les récits anciens qui parlent <strong>des</strong> guerres menées<br />
par les monstres commencent de cette façon. Des attaques de<br />
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