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Cahier pédagogique "Fourmis" - Relais d'sciences

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En échange de cette protection rapprochée, elles bénéficient d’une nourriture<br />

très appréciée : des petites boules appelées “corps de Müller”. Cette sécrétion<br />

perlant le long des nervures sous la face intérieur des feuilles, est riche en<br />

hydrates de carbone, sous forme de glycogène, en lipides et en acides animés,<br />

mais ne dure que quelques heures de la fin de la journée jusqu’au crépuscule.<br />

Les fourmis élèvent également des hémiptères qu’elles installent à l’intérieur des<br />

chambres.<br />

Plusieurs colonies dans différents nids coexistent au sein du même arbre, c’est la<br />

même fourmilière. Certaines espèces d’Azteca construisent des cloisons en<br />

carton dans les cavités naturelles de l’arbre mais pas toutes les espèces.<br />

Certaines espèces de fourmis peuvent cohabiter au moment de la prise en<br />

possession de l’arbre, de nombreuses reines meurent dévorées par des insectes<br />

parasites qui colonisent déjà l’arbre ou par d’autres espèces de fourmis déjà<br />

présentes. Très souvent ce sont les entre-nœuds du haut qui seront colonisés<br />

par les reines Azteca. Au final, il ne restera qu’une colonie.<br />

JARDIN DE FOURMIS<br />

En Guyane française, il existe ce qu’on appelle des jardins de fourmis. Il est<br />

fréquent de rencontrer ce type de construction dans les chablis en bordure de<br />

ruisseaux forestiers et surtout assez haut dans la canopée. Ces constructions<br />

globuleuses de 20 à 60 cm sont habitées par un petit nombre d’espèces de<br />

fourmis et par des plantes épiphytes qui s’y développent, surtout des<br />

broméliacées. On a constaté que dans la nature ces plantes ne se développent<br />

qu’avec l’aide des fourmis.<br />

Ces deux êtres vivants se rendent des services : Les fourmis protègent les<br />

plantes contres les insectes végétariens, elles disséminent les graines et<br />

enrichissent le nid en matières organiques améliorant le substrat favorable à la<br />

croissance des plantes. Elles ramènent des déchets de matière organique et<br />

d’azote : terre, pulpe de bois en décomposition, excréments d’oiseaux et proies<br />

surtout des insectes.<br />

En échange, les fourmis reçoivent des plantes nourriture et abri : Nourriture<br />

puisqu’elles ont accès à des réserves d’eau stockées dans les plantes, à des fruits<br />

ou du nectar voire même des espèces à miellat qui cohabitent sur les plantes.<br />

Abri, grâce à un système racinaire qui solidifie la structure du nid en formant<br />

une armature, tandis que les feuilles jouent un rôle de parapluie.<br />

Les fourmis choisissent des rameaux terminaux ou une petite fourche. Ce sont<br />

les reines qui fabriquent des loges, mélange de terre et de carton venant de<br />

matière végétale et de salive. Puis dès l’apparition des premières ouvrières, de<br />

nouvelles loges sont créées et des graines d’épiphytes y sont plantées.<br />

Accrochée aux arbres, une plante épiphyte stocke des nutriments par<br />

l’accumulation de débris végétaux appelé aussi humus.<br />

Le carton est riche en matière suffisamment humique pour permettre la pousse<br />

des plantes épiphytes.<br />

Peu à peu, le jardin prend forme, se développe. Sa composition dépend de<br />

l’espèce de fourmi qui le plante. Certaines choisissent même des plantes à<br />

nectar ou à fruits pour les récolter.<br />

Plusieurs espèces à plusieurs reines peuvent cohabiter dans un ou plusieurs<br />

jardins. Elles conservent un couvain dans des chambres distinctes mais elles<br />

peuvent s’échanger de la nourriture par trophallaxie. Elles partagent les mêmes<br />

pistes chimiques et exploitent les mêmes sources de nourriture.<br />

D’autres espèces comme les Mélipones, abeilles sans dard, ont leur nid<br />

totalement inséré dans les racines des plantes et dans celui des fourmis.<br />

Jardin de fourmis<br />

(crédits : http://amap.cirad.fr)<br />

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