part1 - Hassidout
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PARLER À D.IEU<br />
A ce sujet le saint Ari décomposait Pessa’h en<br />
deux mots : Pé et Sa’h qui signifie une bouche<br />
qui parle. L’importance de la récitation de la<br />
Haggadah est une illustration du fait que la liberté<br />
dépend de l’utilisation de notre bouche et<br />
nos sages enseignent que plus on s’étend sur<br />
le récit de la sortie d’Egypte , plus on est<br />
digne de louanges. Car comme les enfants<br />
d’Israël qui eurent besoin de crier vers D.ieu<br />
pour être libérés, nous devons encore aujourd’hui<br />
prendre l’habitude de nous tourner vers<br />
Lui et Lui parler régulièrement afin de pouvoir<br />
bénéficier de Sa délivrance. Ainsi on s’isolera<br />
chaque jour pendant un moment afin de Lui<br />
raconter tout ce que nous endurons. Et les<br />
réponses ne tarderont pas, avec un peu de<br />
persistance on verra le quotidien s’améliorer<br />
et on apprendra à remettre chaque valeur à sa<br />
place afin de la contrôler au lieu d’en être la<br />
victime.<br />
Car de la même manière qu’une relation<br />
humaine n’est réussie que grâce à l’utilisation<br />
de la parole, notre relation avec D.ieu, source<br />
du véritable épanouissement, ne peut être<br />
réussie qu’en lui parlant régulièrement.<br />
On peut ainsi comprendre l’importance de la<br />
nourriture de Pessa’h, étant donné que ce qui<br />
sort de notre bouche est lié à ce qui y entre.<br />
La matsa est un pain pour lequel on a éliminé<br />
le gonflement. Ce gonflement représente<br />
le défaut d’orgueil qui pousse l’homme à<br />
croire qu’il peut s’en sortir seul et qui le fait<br />
invariablement tomber sous le joug des<br />
autres dépendances, ne dit-on pas « se gonfler<br />
d’orgueil ». Ainsi en évitant de consommer<br />
du ‘hamets à Pessa’h, on extirpe de soi<br />
ce défaut et on devient apte à chercher secours<br />
et refuge chez le seul qui désire vraiment<br />
notre bien, le seul qui puisse nous<br />
libérer de la situation d’esclavage : D.ieu.<br />
C’est la raison pour laquelle le soir du Seder,<br />
on mange et on boit, accoudés comme des<br />
hommes libres, parce qu’en cette merveilleuse<br />
soirée, nous devons nous souvenir<br />
de la sortie d’Egypte afin de la vivre personnellement,<br />
en attendant la délivrance collective<br />
qui ne saurait tarder, amen !<br />
Eliahou Haviv, ancien rabbin de Dollard des<br />
Ormeaux, est titulaire d’un MBA. Il dirige<br />
actuellement un bet hamidrach à Raanana.<br />
Courriel : berechit@hotmail.fr,<br />
tél :011 972 52 392 19 54