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part1 - Hassidout

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La mort n’est visible que si elle frappe des populations étrangères, à plusieurs<br />

dizaines de milliers de kilomètres de la France, et si possible devant les<br />

caméras du 21h00.<br />

Mais la mort au quotidien, celle qui nous attend tous, n’a pas, ou plus<br />

d’existence, puisqu’on la lui refuse. Dans cet univers d’occultation de la mort,<br />

le judaïsme fait de la résistance et s’obstine à garder ses rites funéraires<br />

partagés par la famille et la communauté.<br />

34<br />

LA VIE ET LE BIEN AVANT TOUT<br />

Lorsque la Thora nous engage à « choisir la vie », cela ne peut se faire que<br />

face à la présence de la mort. Mais cette obstination à vouloir oblitérer la<br />

mort est une façon détournée de lui céder, et de ne pas « choisir la vie ».<br />

Chaque instant de la vie est primordial, et qualifier tel ou tel moment de<br />

premier ou de dernier est une erreur.<br />

En effet le Talmud affirme que l’homme ne doit pas avoir confiance en lui<br />

avant son dernier souffle. C’est-à-dire que si un homme voue sa vie au bien<br />

et qu’à la fin de sa vie il change, c’est l’image du Mal qui restera de lui.<br />

Inversement, un homme ayant fui le bien tout sa vie, et se repentant dans<br />

son dernier souffle, sera considéré par D. comme un juste. C’est la totalité de<br />

la vie d’un homme qui éclaire son parcours sur terre et donne de lui sa vérité.<br />

Toute sa vérité.<br />

Même si nous sommes seuls face à notre mort, il y a la force de la réflexion<br />

de nos Maîtres et la capacité que peut avoir notre entourage à nous accompagner<br />

dans ces chemins où, chaque homme, découvre une nouvelle façon<br />

d’être lui-même, sans tricher, sans possibilité de refaire.<br />

Dans l’acte religieux de l’accompagnement des maladies puis des mourants,<br />

si intense qu’il est placé au-dessus de tous les autres, il y a un retour sur le<br />

temps réel, celui de la vie. C’est bien le temps qui rythme la mort qui nous<br />

replace dans un temps à échelle humaine. Comme si le temps du Chabbat,<br />

celui de l’arrêt de la création, qui définit le temps de la semaine : « Six jours<br />

tu travailleras, et le septième, tu arrêteras ». Dans le flou que notre société<br />

entretient sur la réalité de la mort, nous prenons le temps d’accompagner<br />

celui qui vit sa mort pour pouvoir préparer notre fin et y réfléchir.<br />

LA QUESTION DE LA SOUFFRANCE<br />

Mais lorsqu’on aborde la question de la fin de la vie, au-delà des termes techniques<br />

aussi abscons que passe-partout, comme soins palliatifs, phase terminale,<br />

ou acharnement thérapeutique, tous porteurs de si peu d’humanité qu’il<br />

est nécessaire de les traduire et de les expliquer aux familles, il y a une réalité<br />

toute simple à rappeler : il n’y a pas de vocation à la souffrance<br />

chez l’homme.<br />

Moïse pose la question à D. : Pourquoi ne supprimerais-tu pas la souffrance?<br />

Et il préfère se voiler la face plutôt que d’en venir à juger D. avec des critères<br />

humains.<br />

MARS - AVRIL 2006 MAGAZINE J<br />

LA VIE D’UN BOUT À L’AUTRE

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