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Tirana, bâtir la marge de l'Europe - EPFL

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3.2.6<br />

46<br />

Affectation du sol<br />

Dans <strong>la</strong> vision <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns régu<strong>la</strong>teurs du passé, <strong>Tirana</strong> figurait<br />

comme centre institutionnel, culturel et industriel. Aujourd’hui,<br />

il semble essentiel à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> conserver une forte mixité<br />

programmatique. hormis dans le périmètre <strong>de</strong> l’unaza et sur les<br />

couloirs pour Durres, <strong>Tirana</strong> montre une mixité programmatique<br />

intéressante, comme le montre <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> l’affectation du sol.<br />

on remarque que le secteur primaire, qui avant se trouvait<br />

dans <strong>la</strong> périphérie <strong>de</strong> l’unaza, s’est dép<strong>la</strong>cé actuellement dans <strong>la</strong><br />

périphérie externe <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. une partie <strong>de</strong> ses zones industrielles<br />

<strong>de</strong> l’époque communiste sont aujourd’hui privatisées et utilisées<br />

comme telles, d’autres sont transformés en logements. Il est aussi<br />

intéressant <strong>de</strong> voir comment ce secteur s’est agglutiné surtout à<br />

l’est et au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, sur les routes <strong>de</strong> Durres et Elbasan.<br />

Les secteurs secondaires et tertiaires eux, s’éparpillent<br />

dans toute <strong>la</strong> ville, mais se <strong>de</strong>nsifient vers les axes principaux,<br />

notamment vers ceux pour Durres. on remarque aussi un grand<br />

centre qui se développe au nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, dans <strong>la</strong> bordure est<br />

<strong>de</strong> notre site. Il s’agit d’une zone industrielle communiste et<br />

du grand marché multifonctionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. on peut aussi<br />

remarquer quelques « archipels » en périphérie, notamment <strong>de</strong>s<br />

satellites industriels et <strong>de</strong>s complexes universitaires construits<br />

pendant le régime communiste en périphérie.<br />

La ville <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> a peu d’espaces verts et les concentre sur<br />

quelque petits jardins en ville, mais surtout sur sa périphérie<br />

<strong>de</strong> collines en grands parcs publics. Les zones autours <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs<br />

ainsi que les berges <strong>de</strong>s rivières sont les gran<strong>de</strong>s zones vertes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. La majeure partie <strong>de</strong>s espaces libres à <strong>Tirana</strong> sont<br />

voués au développement rési<strong>de</strong>ntiel, malgré que les services<br />

et infrastructures nécessaires à <strong>la</strong> viabilité n’ont pas suivi ce<br />

développement. Il est alors fondamental <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong>s terrains<br />

vierges pour augmenter <strong>la</strong> mixité programmatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

En ce qui concerne le domaine public et institutionnel,<br />

<strong>la</strong> répartition dans <strong>la</strong> ville a été influencée par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> sa<br />

croissance. Tout se <strong>de</strong>nsifie vers le centre pour atteindre son<br />

point culminant dans le « boulevard ». Sorte d’épine dorsale, ou<br />

<strong>de</strong> « bâton à moules », le boulevard est le centre institutionnel <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville.<br />

Les loisirs à <strong>Tirana</strong> sont concentrés notamment dans <strong>la</strong> zone<br />

<strong>de</strong> Blloku au sud <strong>de</strong> ce boulevard, ancien quartier contrôlé <strong>de</strong>s<br />

dirigeants communistes. C’est ici où <strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se<br />

rencontre entre cafés, bars et concerts divers. Les autres grands<br />

lieux <strong>de</strong> loisir <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville sont le Luna Park et le grand parc vers<br />

le Lac.<br />

Un <strong>de</strong>s grands problèmes qui se pose dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong><br />

projets d’envergure lié à l’affectation du sol est <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong><br />

ce dit sol. A cause <strong>de</strong>s changements politiques du siècle passé,<br />

plusieurs processus non synchronisés ont agi sur <strong>la</strong> propriété<br />

privée. Actuellement les terrains se trouvent dans une situation<br />

<strong>de</strong> « superposition conflictuelle ». Se croisent les intérêts <strong>de</strong> trois<br />

groupes <strong>de</strong> personnes, l’Etat, les « propriétaires habitants » qui<br />

sont les personnes vivant sur <strong>la</strong> parcelle, et les « propriétaires<br />

originaires » qui parfois possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> faux documents <strong>de</strong><br />

propriété ou qui ont acheté non officiellement le terrain. Après<br />

<strong>la</strong> chute du communisme, et avec l’actualisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété<br />

privée, c’est <strong>la</strong> loi 7501 <strong>de</strong> 1991 qui vise à <strong>la</strong> redistribution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

terre. Mais une fois <strong>de</strong> plus, <strong>la</strong> situation est compliquée par <strong>la</strong><br />

distribution partielle et abusive <strong>de</strong>s terrains, alimentée par <strong>la</strong><br />

corruption<br />

Le chevauchement <strong>de</strong> ces prétentions donne naissance à<br />

différents cas conflictuels. Cette situation concerne surtout les<br />

ex - terrains agricoles et les terrains côtiers mettant un frein<br />

à l’économie et aux investissements étrangers. un autre effet<br />

négatif est que le territoire national est tellement fragmenté<br />

qu’il est presque impossible <strong>de</strong> penser à <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

envergure sans mettre en p<strong>la</strong>ce une stratégie autre puisque<br />

convaincre chaque propriétaire est impossible. L’Etat ne peut<br />

plus imposer son choix par <strong>la</strong> force, <strong>la</strong> querelle du sol doit se<br />

résoudre par une entente, une compensation <strong>de</strong>s propriétaires<br />

d’origine, processus pas encore mis en p<strong>la</strong>ce.<br />

Pour contourner ce fait, urbap<strong>la</strong>n propose pour <strong>de</strong>s grands<br />

projets <strong>de</strong> penser à une « caisse commune », un système <strong>de</strong><br />

concentration parcel<strong>la</strong>ire où les différents propriétaires unissent<br />

leurs propriétés au nom d’un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> quartier où ils trouveront<br />

après leur partie redistribuée dans un site urbanisé. Il s’agit<br />

donc d’une entente compliquée, mais qui peut marcher. Si<br />

l’on leur propose aux différents propriétaires <strong>la</strong> même quantité<br />

<strong>de</strong> surface à <strong>bâtir</strong>, mais dans un site qui offre un c<strong>la</strong>ir système<br />

<strong>de</strong> distribution, <strong>de</strong>s infrastructures, écoles, etc ... on aura <strong>de</strong>s<br />

chances <strong>de</strong> rentrer en matière.

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