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%4 HISTOIRE DE LA (}UERRE DU PÉLOPONNÈSE<br />
vint les rejoindre ; les troupes débarquèrent, défirent<br />
l'adversaire et investirent la ville au moyen de trois murs,<br />
la bloquant également par mer . A la nouvelle qu'une<br />
flotte phénicienne venait à la rescousse, Périclès, avec<br />
soixante vaisseaux qui coopéraient au blocus, se porta<br />
en toute hâte vers Kaunos et la Karie . Effectivement,<br />
Stésagoras et d'autres Samiens étaient partis avec cinq<br />
vaisseaux de Samos pour rejoindre la flotte phénicienne .<br />
CXVII . - <strong>La</strong> flotte des Samiens fit alors une sortie<br />
inatten<strong>du</strong>e, tomba sur le camp ennemi non retranché,<br />
détruisit les vedettes placées en observation, livra<br />
combat à celles qui s'avancèrent à sa rencontre et les<br />
défit . Les Samiens, pendant quatorze jours, furent<br />
maîtres de la mer aux alentours de l'île ; ils importèrent<br />
et exportèrent tout ce qu'ils voulurent . Mais, au retour<br />
de Périclès, ils furent de nouveau bloqués par la flotte<br />
athénienne . De plus Athènes envoya par la suite un<br />
renfort de quarante vaisseaux avec Thucydide, Hagnôn<br />
et Phormiôn vingt autres encore avec Tlépolémos et<br />
Antiklès ; trente vinrent de Khios et de Lesbos . Les<br />
Samiens livrèrent un bref combat naval, mais ne pouvant<br />
résister ils <strong>du</strong>rent capituler après neuf mois de<br />
siège . Ils s'engagèrent par une convention à détruire<br />
leurs murailles, à donner des otages, à livrer des vaisseaux,<br />
à rembourser à échéances fixées les frais de la<br />
<strong>guerre</strong> . Les Byzantins eux aussi acceptèrent de devenir<br />
sujets, comme ils l'étaient auparavant a~<br />
CXVIII. - C'est peu d'années après ces événements<br />
que se placent les faits que nous avons déjà relatés<br />
les affaires de Corcyre et de Potidée et toutes celles qui<br />
servirent de prétexte à la <strong>guerre</strong> <strong>du</strong> <strong>Péloponnèse</strong> . Toutes<br />
ces luttes des Grecs entre eux et contre le Barbare se<br />
placent dans la période de cinquante années qui va de<br />
la retraite de Xerxès au début de la présente <strong>guerre</strong> .<br />
Les athéniens la mirent à profit pour affermir leur<br />
domination et développer leur puissance . Les <strong>La</strong>cédémoniens,<br />
tout en constatant le fait, ne s'y opposèrent<br />
que faiblement ; ils demeurèrent la plupart <strong>du</strong> temps<br />
LIVRΣ Ι 75<br />
dans l'inaction, car il était dans leurs habitudes de ne<br />
pas se décider facilement à la <strong>guerre</strong> ; ils n'y recouraient<br />
que sous la contrainte des événements . De plus, ils<br />
étaient empêchés par des <strong>guerre</strong>s intestines . Mais enfin,<br />
voyant les Athéniens étendre nettement leur domination<br />
et s'attaquer à leurs alliés, ils jugèrent qu'ils n'en<br />
pouvaient tolérer davantage et décidèrent d'employer<br />
toutes leurs forces à détruire cette puissance, s'il était<br />
possible, et ils recoururent à la <strong>guerre</strong> .<br />
Aίnsi les <strong>La</strong>cédémoniens eux-mêmes étaient-ils résolus<br />
à rompre la trêve et à attaquer les Athéniens . Its<br />
envoyèrent à Delphes demander au dieu si la <strong>guerre</strong> se<br />
terminerait heureusement pour eux . Le dieu leur répondit,<br />
à ce qu'on rapporte, qu'en combattant avec énergie,<br />
ils seraient victorieux. Il ajouta que lui-même les aiderait,<br />
qu'ils l'invoquassent ou non .<br />
CXIX . -- Ils convoquèrent donc de nouveau leurs<br />
alliés dans l'intention de les consulter sur la nécessité<br />
de la <strong>guerre</strong> . Les alliés envoyèrent des députations et<br />
l'assemblée se réunit . Chacun exprima son avis ; la<br />
plupart accusèrent les Athéniens et furent d'avis de<br />
recourir aux armes . Quant aux Corinthiens, ils avaient<br />
déjà demandé à chaque cité en particulier de voter la<br />
<strong>guerre</strong>, car ils craignaient que dans l'intervalle Potidée<br />
ne fût anéantie . Arrivés à <strong>La</strong>cédémone, ils s'avancèrent<br />
les derniers et s'exprimèrent ainsi qu'il suit<br />
CXX. - « O alliés, nous ne saurions plus reprocher<br />
aux <strong>La</strong>cédémoniens de ne pas avoir déclaré la <strong>guerre</strong>,<br />
puisque c'est précisément dans cette intention qu'ils<br />
nous ont rassemblés aujourd'hui . Ils ont eu raison, car<br />
il faut que les chefs, tout en réglant sur un pied d'égalité<br />
les intérêts particuliers de chaque cité, veillent à l'intérêt<br />
commun, puisque tous s'accordent à les honorer<br />
d'une manière spéciale . Tous ceux d'entre naus qui ont<br />
déjà eu affaire aux Athéniens n'ont pas besoin de consuls<br />
pour se tenir sur leurs gardes . Mais il faut que ceux<br />
qui sont installés au milieu des terres et non au bord de<br />
la mer sachent bien ceci : en reîusant leur aide aux