Rapport d'évaluation 2ème volet vallon sourn - Conseil Général du ...

L’analyse floristique montre que l’impact du kayak sur la végétation aquatique (pour un niveau de pratique tel
qu’observé en 2008) apparaît comme négligeable et concerne seulement une centaine de m², soit 0,3% de la surface
totale, même pour un débit de 0,6 m 3 /s. De plus, la végétation terrestre n’apparaît pas menacée par la pratique du
kayak, les zones d’accès étant d’ores et déjà anthropisées, et les zones de débarquement principalement minérales
(plages de graviers).
L’étude conclue que la pression exercée par l’activité canoë-kayak lors de la saison 2008 apparaît comme
tout à fait acceptable. Mais elle précise que l’impact deviendrait par contre potentiellement fort en cas de
développement inconsidéré de l’activité sur ce secteur, et avec le développement d’une pratique commerciale
sur tout le linéaire du Vallon Sourn, comme ce fut le cas sur la saison précédant l’étude (saison 2007).
Par ailleurs l’étude permet de situer le débit devenant critique en dessous de 1,2 m 3 /s. Sur la période de
pratique du kayak, entre avril et septembre, on passe sous ce débit en moyenne 55,4% du temps depuis les
10 dernières années. Sur juillet-août, qui correspond à la haute saison touristique, on passe sous les 1,2 m 3 /s
en moyenne 80,4% du temps si l’on se réfère aux relevés de ces 10 dernières années.
L’analyse juridique a montré qu’en l’état actuel du droit, la réglementation de la navigation sur les cours d’eaux
tant domaniaux que non domaniaux relève de la compétence quasi exclusive du Préfet, au titre de ses pouvoirs de
police des eaux, et après concertation avec les propriétaires de terrains riverains.
Après avoir analysé les impacts de la pratique du kayak sur la faune et la flore du Vallon Sourn et
fait le point sur l’ensemble du contexte juridique pouvant encadrer cette pratique, l’étude a
proposé 2 séries de mesures de gestion propres au Vallon Sourn :
- des mesures concertées avec les usagers, de manière à les responsabiliser et à les impliquer
dans le développement durable de leur activité :
Concerter les usagers du kayak dans le cadre de l’élaboration du DOCOB Natura 2000 ;
Faire signer la charte du site par les loueurs ;
Limiter les capacités d’accueil des structures à pratique commerciale sur ce milieu qui n’est pas adapté
à la pratique de masse ;
Mieux organiser la pratique : départs en petits groupes, espacement des groupes, grands groupes à
proscrire ;
Proposer une initiation technique sur le plan d’eau avant le départ en autonomie ;
Sensibiliser les pratiquants aux bonnes pratiques et consignes concernant le comportement général ;
Délimiter une zone de quiétude en berge pour la tortue cistude, qui profiterait également aux oiseaux
aquatiques ;
Mettre en place des panneaux explicatifs à l’intention de l’ensemble des usagers (notamment les
baigneurs), expliquant les principales sensibilités du milieu et indiquant les conduites à tenir.
- des mesures réglementaires, efficaces et pouvant être imposées en derniers recours :
Réglementer la pratique commerciale de l’activité canoë-kayak en dessous d’un certain débit par arrêté
préfectoral, de façon à préserver les habitats sensibles. Cet arrêté pourra s’appuyer sur le risque de remise
en cause d’objectifs du SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau) Rhône-
Méditerranée 2010-2015 ;
Edicter un arrêté préfectoral de protection de biotope (APB) de manière à protéger les radiers de la zone
d’étude, qui représentent des zones de reproduction pour le barbeau méridional et le blageon, 2 espèces
protégées. Il s’agirait alors de réglementer toutes les pratiques se tenant dans le lit mineur et menaçant la
reproduction des espèces visées, spécialement entre mai et août.
Ces résultats ont été présentés aux membres du comité de pilotage le 28 avril 2010 afin de juger de
l’opportunité d’interdire le canoë-kayak et de solliciter le cas échéant les services préfectoraux pour
acter d’un arrêté de réglementation qui consisterait à interdire la pratique à partir de 1,2 m 3 /s.
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