Rapport d'évaluation 2ème volet vallon sourn - Conseil Général du ...

Les observations de l’agriculteur en charge de l’exploitation des vignes du Vallon Sourn :
En 1997, les 2 ha du Vallon Sourn représentaient une part essentielle de son activité agricole et lui ont
permis de pérenniser son exploitation. Aujourd’hui, la production issue des plants de l’ENS équivalent
entre 10 et 15% de l’ensemble de son activité en termes de superficie exploitées et de chiffre d’affaire.
L’agriculteur rencontre toutefois des difficultés dans la gestion courante de ces vignes liées
essentiellement à la complexité des démarches administratives qui interdit toute réactivité.
En effet, pour toute opération d’entretien ou d’exploitation courante (tel que le dessouchage ou
l’arrachage de plantes concurrentes des vignes), l’agriculteur est tenu d’en informer le Conseil général
pour validation avant d’intervenir. Or, la décision peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années
avant d’être entérinée (la période suivant le décès du premier gestionnaire du site a été singulièrement
laborieuse car elle a vue se succéder 3 techniciennes différentes avant l’arrivée de l’actuelle
gestionnaire).
Ce manque de réactivité a été particulièrement néfaste pour les vignes du bas situées au niveau des
restanques qui ne sont pas arrivées à maturité faute d’avoir effectué des travaux d’apports de terres et
d’enlèvement des plantes concurrentes à temps. Le résultat est une mortalité des plants de l’ordre de 20%,
sachant que sur des parcelles saines la mortalité n’est que de 2% environ sur une période de 10 ans.
Désormais, la production est non seulement déficitaire quantitativement sur cet hectare, mais elle est par
ailleurs déclassée de par sa faible qualité car elle ne parvient pas au seuil des 11% de degré d’alcool
nécessaire au classement en AOC Côte de Provence. Après avoir effectué à ses frais des analyses de
sarment 23 et de pétiole 24 , l’agriculteur a mis en œuvre des mesures afin de sauver cette parcelle :
plantation d’autres types de vignes et travaux de sous-solage notamment (le sol est creusé en profondeur
de manière à ce que les racines s’implantent le plus loin possible dans le sol). Toutefois, il estime qu’il
sera peut-être nécessaire de prévoir l’arrachage complet des plans de cette parcelle si une amélioration
n’est pas constatée dans les 2 ans.
Conscient des impératifs réglementaires et des nécessités administratives, et nonobstant les qualités
professionnelles et humaines des techniciens départementaux œuvrant sur l’ENS (gestionnaire et équipe
des éco-gardes), l’exploitant souhaiterait néanmoins voir s’améliorer l’efficacité du mode
organisationnel en :
- octroyant plus d’autonomie décisionnelle à la gestionnaire de manière à gagner en réactivité ;
- l’associant complètement lors de l’élaboration de documents ou de procédures concernant son
activité, de manière à prendre en compte son expertise et éviter toute erreur d’ordre professionnel (la
convention de partenariat serait ainsi rédigée à 2 mains) ;
- définissant ses propres marges de manœuvres de manière à effectuer les travaux courants et
basiques de culture des vignes, notamment pour tout ce qui est relatif aux manquants ;
- pérennisant le plus possible les techniciens départementaux en charge des sites de manière à
éviter un turn-over des personnels qui peut induire un temps conséquent d’adaptation, de prise de
connaissance des paramètres du site et d’échanges explicatifs sur les pratiques ;
- améliorant la fréquence des contacts avec le Département de manière à éviter tout quiproquo ou
malentendu et hiérarchiser en commun les priorités.
23 Les informations recueillies lors d’une analyse de sarment permettent de faire le point sur la nutrition de la vigne avec une
analyse reflétant son état exact, d’adapter le mode de conduite de l’année et de proposer des niveaux de fertilisation,
d’appréhender les problèmes de floraison et nouaison (coulures), d’anticiper les risque de dysfonctionnement minéral
(chloroses, déficit magnésien…) et de raisonner globalement la nutrition et l’équilibre du végétal.
24 L’analyse de pétiole permet de déterminer les éléments chimiques constitutifs du végétal afin d’en améliorer sa nutrition.
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