repères - Le Matin
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<strong>Le</strong>s relations maroco-ivoiriennes, qui se<br />
caractérisent par un important échange<br />
de visites de hautes personnalités,<br />
sont régies par un cadre juridique<br />
important, comportant plusieurs<br />
accords et conventions, couvrant divers<br />
domaines.<br />
La première visite historique qu’effectue S.M. le Roi<br />
Mohammed VI en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une<br />
tournée africaine, devra donner un coup d’accélérateur<br />
à la coopération bilatérale dans le domaine économique. Par<br />
cette visite royale, le Souverain entend accompagner la relance<br />
économique et le repositionnement diplomatique entamé par<br />
le Président ivoirien, Alassane Ouattara. Sachant que les deux<br />
pays entretiennent des relations politiques riches et diversifiées,<br />
marquées par la solidarité, la compréhension et le respect mutuel.<br />
Établies depuis le 16 août 1962, les relations diplomatiques maroco-ivoiriennes,<br />
qui se caractérisent par un important échange<br />
de visites de hautes personnalités, sont régies par un cadre juridique<br />
important, comportant plusieurs accords et conventions,<br />
couvrant divers domaines. Avec l’arrivée du Président Ouattara<br />
au pouvoir, le Maroc retrouve en lui un Chef d’État qui soutient<br />
l’intégrité territoriale du Royaume et se met à sa disposition<br />
pour un retour à l’Union africaine. De même, le gouvernement<br />
ivoirien a toujours soutenu les candidatures du Maroc dans<br />
les diverses instances internationales, notamment l’élection du<br />
Sommaire<br />
■ Entretien avec Youssef Amrani, ministre délégué au<br />
ministère des Affaires étrangères<br />
■ Perspectives : «<strong>Le</strong> Maroc, un pilier important de<br />
l’Afrique»<br />
LE MATIN • LUNDI 18 MARS 2013 • 6 JOUMADA I 1434 • 13 2963 • 7 NISSAN 5773<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : MOHAMED JOUAHRI<br />
N° 14 984 • PRIX : 4,00 DH - 1,00 EURO<br />
Maroc-Côte d’Ivoire<br />
Solidarité, compréhension<br />
et respect mutuel<br />
LE SENS DU DEVOIR DES CONTINGENTS MAROCAINS<br />
Présents au sein de l’Opération des Nations unies en Côte<br />
d’Ivoire (ONUCI) depuis l’année 2004, les contingents marocains<br />
successifs ont acquis une confiance grandissante auprès<br />
de l’instance onusienne grâce à leur professionnalisme et à<br />
leur sens du devoir, au service de la paix et de la réconciliation<br />
nationale du pays hôte, a affirmé à Duékoué (Ouest) l’Organisation<br />
des Nations unies (ONU). Dans un message adressé<br />
au 17 e contingent marocain (Moroccan Battalion-MORBATT),<br />
à l’occasion d’une cérémonie de remise de médailles de l’ONU,<br />
le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte<br />
d’Ivoire, Albert Gerard Koenders, a indiqué que les Casques<br />
bleus marocains présents en Côte d’Ivoire «ont confirmé les<br />
aptitudes du soldat marocain à s’adapter à des situations de<br />
Royaume, en 2012-2013, en tant que membre non permanent<br />
au Conseil de sécurité de l’ONU et au Conseil des droits de<br />
l’Homme pour un mandat de deux ans.<br />
Sur le plan politique, donc, la visite officielle de S.M. le Roi en<br />
Côte d’Ivoire s’inscrit dans le cadre de la démarche du Maroc<br />
soutenant la stabilité et l’unité de ce pays. <strong>Le</strong> Royaume est fortement<br />
engagé en faveur de la consolidation de la paix en Côte<br />
d’Ivoire par sa participation dans le cadre des Nations unies aux<br />
opérations de maintien de la paix (ONUCI), en place depuis<br />
2004. Dernièrement, le Maroc a totalement pris en charge à<br />
Benguérir la formation d’une unité spéciale composée de plus de<br />
700 militaires ivoiriens. <strong>Le</strong>s tâches et les missions confiées à cette<br />
unité font d’elle un corps d’élite qui devra jouer un rôle décisif<br />
dans la consolidation de la paix et la sécurité en Côte d’Ivoire.<br />
<strong>Le</strong>s relations économiques et commerciales entre les deux pays<br />
sont marquées par la présence, en Côte d’Ivoire, d’un certain<br />
nombre d’opérateurs économiques marocains, notamment dans<br />
les domaines des banques, du transport aérien, de la pharmacie,<br />
des études en génie civil, des travaux publics et des nouvelles technologies.<br />
Dans ce cadre, il a été question du rachat de la majorité<br />
du capital du groupe Colina (Assurance et travaux divers) par le<br />
groupe marocain Saham. Il a aussi été question du rachat par<br />
Attijari Wafa Bank de 51% du capital de la Société ivoirienne de<br />
banque et du rachat par la BCP de 50% du capital de la Banque<br />
Atlantique de Côte d’Ivoire, ainsi que du rachat par la BMCE<br />
Bank de plus de 51% du capital de Bank of Africa. À noter que<br />
la BMCE Bank International participe au financement d’un<br />
toute délicatesse, au risque même d’atteinte à leur intégrité<br />
physique, sans jamais oublier que leur présence ici est d’abord<br />
justifiée par un idéal de paix». Opérant dans une zone des<br />
plus instables et marquée par la violence, a ajouté le diplomate<br />
onusien, le contingent marocain a fait preuve d’un «engagement<br />
sans faille dans la préservation des acquis de l’ONUCI<br />
dans la région de l’Ouest, en matière de sécurité, de soutien<br />
humanitaire et de promotion de la paix entre les composantes<br />
rivales». <strong>Le</strong> patron de l’ONUCI a adressé ses vives félicitations<br />
aux éléments du contingent marocain pour «l’engagement et<br />
le professionnalisme dont ils ont toujours fait montre, notamment<br />
lors des élections législatives partielles du 3 février<br />
dernier au niveau de la circonscription de Bangolo».<br />
PII. PIII. PIV.<br />
■ Entretien avec Mozou Kanga, premier conseiller<br />
et chargé d’affaires à l’ambassade de la Côte d’Ivoire<br />
au Maroc<br />
■ La presse ivoirienne se focalise sur la visite royale<br />
en Côte d’Ivoire<br />
projet de construction, exploitation et entretien du pont Henry<br />
Konan Bédié, troisième pont d’Abidjan, la capitale ivoirienne,<br />
d’un coût global de 272 millions euros. La construction de ce<br />
pont, qui permettra de décongestionner la circulation à Abidjan<br />
en reliant les communes de Riviera et Marcory au-dessus de la<br />
lagune Ebrié sur une longueur de 1,9 km, est au cœur de la<br />
stratégie du gouvernement ivoirien qui tend à la mise à niveau<br />
des infrastructures et à la relance de la croissance économique<br />
du pays. C’est sous la forme d’un partenariat public-privé que ce<br />
projet sera développé et mis en œuvre à travers une convention<br />
de concession d’une durée de 30 ans octroyée à SOCOPRIM,<br />
une société de droit ivoirien, qui opérera avec le groupe français<br />
Bouygues, principal partenaire stratégique et leader renommé du<br />
secteur des BTP et des concessions d’infrastructures de transport.<br />
<strong>Le</strong>s investisseurs marocains sont également impliqués dans<br />
la construction de logements sociaux dans ce pays en vue de<br />
faire face au déficit en matière d’habitat. Juste après la crise<br />
post-électorale qu’a traversée la Côte d’Ivoire entre 2010 et<br />
2011, le groupe Addoha a investi 30 millions d’euros pour la<br />
construction d’une grande cimenterie dans la zone industrielle<br />
de Youpougon (quartier ouest d’Abidjan), qui fut d’ailleurs le<br />
premier investissement étranger de grande importance après<br />
la crise. Cette cimenterie, qui se mettra à la production dès le<br />
mois d’août prochain, devra créer plus de 1 000 emplois directs<br />
pour les Ivoiriens. À cela s’ajoute la présence de plus de 200<br />
ressortissants marocains actifs dans le secteur de la distribution<br />
de l’électroménager, l’habillement et l’artisanat. D’autres<br />
projets en matière de télécommunications et dans le secteur<br />
de l’équipement et l’ameublement sont actuellement à l’étude.<br />
Par ailleurs, du fait d’un contexte international marqué par<br />
l’intensification de la concurrence sur les marchés du Nord, le<br />
marché africain pourrait constituer une niche stratégique pour<br />
les entreprises marocaines, compte tenu de sa taille potentielle,<br />
appelée à gagner en importance avec les efforts déployés par la<br />
communauté internationale en faveur du développement du<br />
continent africain. L’Union économique et monétaire ouestafricaine<br />
(UEMOA) constitue un cadre idoine pour le Maroc<br />
qui participe régulièrement aux travaux du forum d’échanges<br />
et de partenariat d’affaires de cette structure continentale. Créée<br />
en 1994, elle regroupe huit pays : Bénin, Burkina Faso, Côte<br />
d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Ces pays<br />
ont comme monnaie commune le Franc CFA et représentent<br />
un marché de plus de 70 millions d’habitants. ■<br />
El Mahjoub Rouane<br />
La capitale<br />
Abidjan est le<br />
cœur battant de<br />
l’économie du<br />
pays<br />
La Côte d’Ivoire est la<br />
deuxième économie de<br />
l’Afrique de l’Ouest, après<br />
le Nigéria. Elle joue un<br />
rôle primordial dans le<br />
développement global de<br />
cette région du continent.<br />
REPÈRES<br />
■ <strong>Le</strong> quota accordé par le<br />
Maroc à la Côte d’Ivoire pour<br />
la formation de ses cadres<br />
dans les établissements et<br />
universités du Maroc est<br />
de l’ordre de 50 places<br />
pédagogiques avec bourses.<br />
■ Plusieurs cadres de<br />
différents départements<br />
ivoiriens ont effectué des<br />
stages au Maroc. Ces stages<br />
ciblent différents domaines,<br />
tels que la pêche maritime,<br />
l’enseignement, la formation<br />
pédagogique, la formation<br />
professionnelle, l’artisanat et<br />
les finances publiques.<br />
■ Côte d’Ivoire : un pays avec un énorme potentiel<br />
économique<br />
■ Un partenaire de poids dans la région<br />
de l’UEMOA<br />
■ Premier producteur mondial de cacao