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Agone n° 31/32 - pdf - Atheles

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MATTHEW ROTHSCHILD 33<br />

L’expression « axe du mal » ne s’est pas trouvée là par hasard, pas plus<br />

qu’elle n’a été le terme exact du rédacteur du discours. Le vocable qui<br />

était venu sous la plume de Frum, dans le document qu’il envoya à<br />

Michael Gerson, chef des rédacteurs, était « axe de la haine ». Écoutons-le<br />

: « Gerson voulait se servir du langage théologique que Bush<br />

avait fait sien depuis le 11 septembre – ainsi, “axe de la haine” devint<br />

“axe du mal”. »<br />

Frum est plutôt enclin à reconnaître l’importance de l’intégrisme au sein<br />

de l’administration Bush. Les premiers mots qu’il prétend avoir entendus<br />

à la Maison-Blanche de la part de son locataire étaient : « Je t’ai raté<br />

aux cours de théologie. » Frum écrit : « Bush vient et parle d’une culture<br />

très différente de celle de l’individualiste Ronald Reagan : une culture<br />

d’évangélisme moderne. Pour comprendre la présidence de Bush, vous<br />

devez comprendre sa croyance prédominante. »<br />

Frum cite aussi le discours prononcé par le président à son alma mater,<br />

Yale, le 21 mai 2001. C’était un de ceux que Bush avait le plus travaillé<br />

personnellement et, aux dires de Frum, il figure parmi les plus révélateurs<br />

de sa personnalité. Bush y affirma : « La vie prend ses propres<br />

virages, formule ses propres exigences, écrit sa propre histoire. Et tout<br />

au long du chemin, on commence à prendre conscience que nous n’en<br />

sommes pas l’auteur. »<br />

Il exprima le même sentiment alors qu’il était gouverneur du Texas : « Je<br />

n’aurais pas pu être gouverneur si je n’avais pas cru en un plan divin<br />

supplantant tous les plans humains. »<br />

Lorsqu’il envisagea de se porter candidat à la présidentielle, Bush assista<br />

à une messe en compagnie de sa mère. Le pasteur parla d’un Moïse réticent,<br />

doutant de ses qualités de commandement. Barbara glissa à<br />

George qu’il était cette figure de Moïse. En pleine campagne, il invoqua<br />

lui-même le plan divin. « Ensemble, nous devons nous acquitter d’une<br />

charge », écrivit-il dans son livre de campagne, qui n’était pas trop subtilement<br />

intitulé A Charge to Keep.<br />

Que Bush s’imagine avoir été assigné à la présidence par le Très-Haut<br />

apparaît dans un autre passage de l’ouvrage de Frum. Après son discours<br />

au Congrès du 20 septembre 2001, Gerson l’appela afin de le<br />

complimenter : « Monsieur le Président, quand je vous ai vu à la télévision,<br />

j’ai pensé : “Dieu vous a voulu à ce poste.” »

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