On peut toujours chercher - National Bank of Canada Advisor ...
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INFLUENCE AOÛT • SEPTEMBRE • OCTOBRE 2008<br />
08<br />
REVUE ÉCONOMIQUE<br />
ÉTATS-UNIS<br />
OUTRE-MER<br />
www.bncconseillers.com<br />
par Clément Gignac, premier vice-président,<br />
économiste en chef et stratège de la Financière Banque <strong>National</strong>e<br />
Une récession certes,<br />
mais de nature modérée<br />
Les ménages américains sont accablés par la perte de valeur<br />
des maisons, la poussée du prix de l’essence et des aliments,<br />
le tassement du marché du travail et les conditions de crédit<br />
très rigoureuses. Aussi, l’indice de confiance des ménages<br />
du Conference Boardd est à son plus bas depuis 16 ans. Le<br />
gouvernement a tenté de contrer la morosité avec une remise<br />
d’impôt. Tout indique que cette action ne fera que retarder le<br />
premier recul en 17 ans des dépenses de consommation en termes<br />
réels, ce qui entraînera l’économie américaine en récession au<br />
cours de 2008.<br />
Toutefois, cette récession devrait être plutôt modérée, et ne<br />
pas perdurer au-delà de huit à dix mois, grâce aux interventions<br />
musclées sans précédent des différentes autorités. Outre des<br />
mesures budgétaires équivalant à 1,5 % du PIB, la Réserve<br />
fédérale a abaissé son taux directeur de quelque 325 points de<br />
base entre septembre et avril dernier. Ce dernier se situe à 2,00 %.<br />
En tenant compte de l’inflation récente, la politique monétaire<br />
est donc très expansionniste. De plus, la Réserve fédérale a<br />
pris une série d’initiatives pour réduire les primes de risque<br />
exceptionnelles en vigueur sur les marchés du crédit. De son côté,<br />
le Trésor a apporté son soutien à Freddie Mac et Fannie May, deux<br />
sociétés lourdement éprouvées par les reprises de propriété.<br />
Une croissance sous la tendance<br />
Pour le moment, la détérioration de la conjoncture j aux<br />
États-Unis ne semble pas avoir eu d’incidence significative sur la<br />
croissance économique des pays émergents. Ceci dit, malgré leur<br />
expansion fulgurante des dernières années, la Chine et l’Inde ne<br />
pèsent p pas p encore assez lourd pour p compenser p un ralentissement<br />
du G7 et une récession modérée aux États-Unis. Les pays émergents<br />
sont aussi aux prises avec la hausse du prix des aliments, qui<br />
constituent là-bas une part importante des dépenses des ménages,<br />
et de l’énergie. Si ce n’est déjà fait, plusieurs devront renoncer aux<br />
contrôles qui maintenaient les prix de l’énergie artificiellement bas.<br />
L’économie de la zone euro devrait ralentir compte tenu du<br />
resserrement du crédit et de la possibilité d’une déflation<br />
immobilière dans plusieurs pays. La BCE a néanmoins relevé son<br />
taux directeur en août dans l’espoir d’éviter que la hausse des<br />
prix des aliments et de l’énergie ne se répercute sur les prix des<br />
autres biens.<br />
Bref, après avoir affiché sa plus forte hausse séquentielle en près<br />
de 40 ans, l’économie mondiale devrait connaître une croissance<br />
modeste de 3,7 % cette année. Le ralentissement sera encore plus<br />
manifeste en 2009, avec une croissance économique de 3,2 %.<br />
CANADA<br />
Mieux positionné mais non immunisé<br />
Malgré un repli inattendu du PIB au premier trimestre, le <strong>Canada</strong><br />
jouit de facteurs fondamentaux lui permettant d’amortir le choc<br />
du revers de conjoncture américain et d’éviter ainsi la récession.<br />
Bien que le marché résidentiel soit en train de se normaliser dans<br />
l’ouest, on ne <strong>peut</strong> parler de récession immobilière au <strong>Canada</strong>.<br />
Grâce à l’assainissement des finances publiques ces dernières<br />
années, les gouvernements ont été en mesure d’abaisser impôts<br />
et taxes à travers le pays. Le marché du travail reste tendu.<br />
En conséquence, la progression du revenu personnel disponible<br />
réel demeure convaincante, contrairement à la situation au sud<br />
de la frontière. De plus, une inflation peu menaçante a permis<br />
à la Banque du <strong>Canada</strong> d’abaisser de façon préventive son taux<br />
directeur de 100 points de base depuis mars, à 3 %. Si besoin<br />
est, les surplus budgétaires pourront être utilisés pour stimuler<br />
l’économie.<br />
Par ailleurs, même s’il devait se replier en 2008, le cours du pétrole<br />
brut restera suffisamment élevé pour ne pas compromettre<br />
les investissements dans ce secteur. Du même coup, l’activité<br />
économique q devrait rester robuste dans les provinces p de l’Ouest.<br />
À l’opposé, les provinces centrales (<strong>On</strong>tario et Québec), où l’on<br />
retrouve une concentration plus forte du secteur manufacturier<br />
et qui sont dépourvues d’hydrocarbures, devraient enregistrer<br />
une croissance économique au mieux très anémique en 2008,<br />
inférieure à 1 %.<br />
MARCHÉ DES CAPITAUX<br />
La récession américaine déjà<br />
escomptée ?<br />
Les primes de risque très élevées observées actuellement sur les<br />
marchés obligataires nord-américains suggèrent que ces marchés<br />
escomptent une récession provoquée par un recul des dépenses<br />
de consommation. Sauf au <strong>Canada</strong>, les marchés boursiers de<br />
la plupart des pays industrialisés sont baissiers (correction de<br />
20 % ou plus depuis le sommet), ce qui révèle un doute quant<br />
à la capacité des économies d’outre-mer de compenser le<br />
ralentissement américain.<br />
Excluant les cas extrêmes, la bourse américaine recule<br />
habituellement de 25 % en marché baissier. Le repli de 20 %<br />
enregistré depuis le sommet d’octobre dernier suggère donc<br />
que le potentiel baissier à venir est limité. De plus, la reprise du<br />
marché boursier précède habituellement la reprise des bénéfices<br />
de quatre à huit mois en moyenne. Ceci dit, les marchés vont<br />
demeurer volatils pendant un certain temps, car le contexte<br />
économique difficile pourrait forcer plusieurs sociétés à admettre<br />
qu’elles n’atteindront pas les prévisions des analystes. Mais forte<br />
volatilité n’est pas synonyme de potentiel baissier. Par contre,<br />
la Bourse canadienne, fortement concentrée dans les ressources<br />
naturelles, est vulnérable au ralentissement appréhendé de<br />
l’économie mondiale. Ce facteur ne manquera pas aussi de<br />
toucher le dollar canadien, lequel devrait se transiger entre<br />
0,93 et 0,98 $US au cours des douze prochains mois.<br />
RÉSERVÉ AUX SPÉCIALISTES EN PLACEMENTS