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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 24<br />

nards. Il y <strong>en</strong> avait de toutes sortes, des canards-cailles, des canards noirs. Ils fai-<br />

sai<strong>en</strong>t un bouillon avec ça. Il y avait une grande chaudière et tous les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> pre-<br />

nai<strong>en</strong>t. Il y avait une tasse, ils <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t et mettai<strong>en</strong>t ça dans un petit vaisseau.<br />

Au printemps, on retournait à la chasse à l’ours. On allait piéger et manger de<br />

l’ours. On piégeait le castor aussi. On faisait des paquetons feutrés de castor.<br />

C’était pesant; mais la loutre, le loup-cervier, le rat musqué et le vison, c’était pas<br />

pesant. Dans ce temps-là, il y avait du pékan et de la martre aussi. Je m’<strong>en</strong> souvi<strong>en</strong>s<br />

comme il faut, on les pr<strong>en</strong>ait au collet à lièvre. On <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ait itou avec des pièges à<br />

appâts.<br />

À la Pipe, il n’y avait pas beaucoup de maisons. On pr<strong>en</strong>ait nos canots à la Pipe,<br />

mais on ne traversait pas directem<strong>en</strong>t sur le lac Saint-Jean parce que c’était trop<br />

dangereux quand il v<strong>en</strong>tait. On faisait le tour du lac. Des fois, ça nous pr<strong>en</strong>ait trois<br />

jours pour faire le tour du lac et v<strong>en</strong>ir jusqu’à Pointe-Bleue, quand il ne v<strong>en</strong>tait pas.<br />

Quand il v<strong>en</strong>tait, ça nous pr<strong>en</strong>ait quatre ou cinq jours. Il fallait débarquer, la grosse<br />

mer montait dans le canot.<br />

Dans ce temps-là, on avait deux ou trois canots. <strong>Les</strong> femmes embarquai<strong>en</strong>t dans<br />

un canot à part. <strong>Les</strong> [24] gars embarquai<strong>en</strong>t pas mal de bagage. <strong>Les</strong> <strong>en</strong>fants, ma mère<br />

et ma tante, qui était vieille, embarquai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble. Mon grand-père était tout seul<br />

dans son canot. Il mettait beaucoup de bagage dedans. Mon père était tout seul aussi<br />

parce qu’il transportait du bagage. Quand le canot avait trop de bagage, ils<br />

n’embarquai<strong>en</strong>t pas les <strong>en</strong>fants parce que c’était dangereux de r<strong>en</strong>verser. En desc<strong>en</strong>dant,<br />

on r<strong>en</strong>contrait d’autres Indi<strong>en</strong>s. Dans le Péribonka, il y avait d’autres Indi<strong>en</strong>s<br />

qui desc<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t. Des fois, on desc<strong>en</strong>dait avec eux autres. Avant d’arriver à nos t<strong>en</strong>tes,<br />

ils pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t leur fusil et tirai<strong>en</strong>t des coups de fusil pour dire bonjour. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait<br />

les coups de fusil et, là, on disait: «Il y a du monde <strong>en</strong> desc<strong>en</strong>dant.» Ils arrivai<strong>en</strong>t<br />

et ils tirai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core. Ils mangeai<strong>en</strong>t avec nous autres. On partait tous <strong>en</strong>semble.<br />

Il y <strong>en</strong> avait qui desc<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t par Chicoutimi. Je me souvi<strong>en</strong>s très bi<strong>en</strong> de<br />

Paul Natipi, de Tambush et Marie-Louise Bacon.<br />

Marie-Louise Bacon est morte icitte à l’hôpital de Pointe-Bleue. Elle était avec<br />

son bonhomme et ils n’avai<strong>en</strong>t pas d’<strong>en</strong>fants. Ils desc<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t la Péribonka aussi. Des<br />

fois, ils avai<strong>en</strong>t un homme <strong>en</strong>gagé, ils avai<strong>en</strong>t beaucoup de pelleteries. C’est tout ce<br />

qu’on voyait dans le canot. Ils montai<strong>en</strong>t pas mal haut, à la tête de la Péribonka, qu’ils

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