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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 28<br />

Le bébé, c’est Gérard Siméon. Dans notre famille, on était neuf. Ça fait toute une<br />

famille! Quand je me suis mariée, à quinze ans, il y avait seulem<strong>en</strong>t trois ou quatre<br />

<strong>en</strong>fants qui étai<strong>en</strong>t plus jeunes que moi.<br />

Retour à la table des matières<br />

Mariage<br />

Après mon mariage, on a continué à chasser pareil avec mon père et mon grand-<br />

père. Quand mon grand-père est mort dans le bois, ça faisait un an que j’étais ma-<br />

riée. C’était l’hiver, on était au mois de mars et on l’a desc<strong>en</strong>du sur une traîne. Il a<br />

été <strong>en</strong>terré à Saint-Cœur-de-Marie. Après ça, nous sommes restées icitte <strong>en</strong> bas,<br />

ma mère, ma tante et moi. C’est ri<strong>en</strong> que les gars qui sont remontés dans le bois. Ils<br />

ont fait la chasse du printemps. Je ne pouvais pas monter parce que j’étais <strong>en</strong>ceinte.<br />

J’ai r<strong>en</strong>contré mon mari dans le bois. Il faisait la chasse avec nous autres. Il<br />

montait dans le Péribonka aussi et dans la Fourche Manouane. Il était avec Dominic<br />

Saint-Onge, son associé. Quand je l’ai connu, mon mari n’avait plus de par<strong>en</strong>ts pantoute.<br />

Il v<strong>en</strong>ait de Betsiamites et il «avait» resté une secousse à Chicoutimi. Il y<br />

avait des Indi<strong>en</strong>s à Chicoutimi. C’est dans le Péribonka que je l’ai r<strong>en</strong>contré. Il parlait<br />

le français comme il faut. Il parlait <strong>en</strong> français avec ma mère et <strong>en</strong> indi<strong>en</strong> avec mon<br />

père. À tous les voyages, quand on le voyait, il nous faisait toujours un grand bonjour.<br />

On aurait dit que c’était comme [30] des par<strong>en</strong>ts qu’on voit et qu’on est cont<strong>en</strong>t de<br />

voir. J’étais assez grande, je faisais la chasse avec mon père et je portageais le canot.<br />

Je me souvi<strong>en</strong>s qu’il m’a dit:<br />

— Quel âge que vous avez?<br />

— Je ne suis pas bi<strong>en</strong> vieille.<br />

— T’es bi<strong>en</strong> forte! Tu as l’air d’être jeune.<br />

— Je p<strong>en</strong>se que si je «serais» plus vieille un peu, je serais plus forte.<br />

Et il riait, riait. Il voulait savoir absolum<strong>en</strong>t quel âge j’avais. Je n’avais pas mes 15<br />

ans <strong>en</strong>core quand il m’a demandé ça. J’ai fini par lui dire:<br />

— Je vais avoir 15 ans au mois de septembre.

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