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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 50<br />

— Tu n’as pas d’affaire à v<strong>en</strong>ir icitte. On a le droit. Ils nous ont <strong>en</strong>voyés pour<br />

chasser, nous autres. Là-bas, sur notre terrain de chasse, ils ont bûché partout.<br />

L’eau n’est pas bonne à boire. Ils nous ont <strong>en</strong>voyés icitte. Pourquoi est-ce que tu<br />

vi<strong>en</strong>s, toi?<br />

— Amène-le, il n’a pas d’affaire à v<strong>en</strong>ir nous chicaner. On s’est <strong>en</strong> allés de là-bas,<br />

à ras chez eux, parce que je le savais que c’était son terrain. On est ri<strong>en</strong> que des<br />

chasseurs de lièvres, c’est pas dangereux.<br />

<strong>Les</strong> deux gardes-chasse l’ont am<strong>en</strong>é. Ils l’ont embarqué. Raymond est arrivé le<br />

soir. Il avait am<strong>en</strong>é tous mes papiers. C’était vrai que mon terrain de chasse était au<br />

troisième lac plus haut.<br />

Raphaël – je ne suis pas capable de dire son petit nom – il est <strong>en</strong>core là où il était.<br />

On est partis de là et on est desc<strong>en</strong>dus à Saint-Edmond. Il y avait de la neige pas<br />

mal. R<strong>en</strong>dus à Saint-Edmond, j’ai dit à B<strong>en</strong>jamin: «On va essayer de se trouver un<br />

morceau de terre par là. Il doit y <strong>en</strong> avoir du lièvre là.»<br />

On y a passé une escousse. On a été là à peu près un mois. Mais c’était pas chaud,<br />

dans une t<strong>en</strong>te.<br />

[61]<br />

Raphaël ne m’a pas ménagée. Je suis partie de cet <strong>en</strong>droit quand j’ai vu que<br />

c’était de même. Après, le Conseil a dit: «Monte <strong>en</strong>core dans ce terrain. Monte <strong>en</strong>core,<br />

on va lui <strong>en</strong>voyer un papier. S’il chiale <strong>en</strong>core ou s’il fait quelque chose, il va perdre<br />

son terrain. C’est ça qu’on va faire. Il va desc<strong>en</strong>dre de là et il n’aura plus le droit<br />

d’aller à son terrain.»<br />

Quand je suis partie, on s’est <strong>en</strong> allés à Saint-Thomas. C’est là que j’ai bâti un petit<br />

chalet. On pr<strong>en</strong>ait des ski-doos et on suivait le chemin. Il y avait du lièvre de<br />

chaque côté du chemin, du castor aussi. Ti-Jean Raphaël y avait un terrain. Il y a le<br />

lac à Jim, le rang puis, après ça, de ce côté sur les montagnes, c’est là où était mon<br />

chalet. C’est pas bi<strong>en</strong> loin du lac Crapaud. C’est la compagnie qui bûchait à cet <strong>en</strong>droit<br />

qui a fait le chemin. Cet automne, on faisait des collets par là. Puis Mailloux a dit: «Il<br />

y a trop de monde qui voyage.» Il disait ça des Canadi<strong>en</strong>s. Des Canadi<strong>en</strong>s, il y <strong>en</strong> avait<br />

<strong>en</strong> masse qui montai<strong>en</strong>t et ils tuai<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> du castor, de l’orignal, du lièvre que

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