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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 42<br />

sortais, le prêtre arrivait avec ma fille Léona. Ça fait qu’il est monté <strong>en</strong> haut. J’ai<br />

fait demander [49] Raymond, mon garçon. Il était au restaurant et il est v<strong>en</strong>u. Il y<br />

avait B<strong>en</strong>jamin, qui était dans le bois. Il était <strong>en</strong>vers <strong>La</strong> Lièvre. Il avait été à la chasse<br />

au lièvre avec B<strong>en</strong>jamin et ils étai<strong>en</strong>t partis la veille. J’ai dit à Léona:<br />

— Il faudrait bi<strong>en</strong> aller le chercher.<br />

— Ça me pr<strong>en</strong>drait le gars qui a été les m<strong>en</strong>er. Il doit savoir où est-ce qu’ils sont<br />

t<strong>en</strong>tés.<br />

Ça fait qu’on a <strong>en</strong>voyé le gars qui avait été les m<strong>en</strong>er chercher B<strong>en</strong>jamin dans le<br />

bois. Le soir, quand on s’est couchés, on avait cordé du bois dans la porte. On avait<br />

cordé du bois un petit peu, pour une nuite. Toute la nuite le bois brassait. Je ne savais<br />

pas ce que c’était, ce barda-là. Il ne v<strong>en</strong>tait pas. On aurait dit que le bois brassait<br />

tout seul. On sortait dehors pour voir ce qui se passait et il n’y avait ri<strong>en</strong> de<br />

dérangé. On r<strong>en</strong>trait, puis ça faisait <strong>en</strong>core la même chose. C’était comme si quelqu’un<br />

v<strong>en</strong>ait brasser le bois. On n’a pas dormi de la nuite.<br />

B<strong>en</strong>jamin était parti le matin de bonne heure pour aller <strong>en</strong> raquettes. Il a été<br />

obligé de revirer, ses cordes de raquettes étai<strong>en</strong>t toujours détachées. Il nous a dit:<br />

«C’est la première fois que ça m’arrive, je ne suis pas capable de marcher avec mes<br />

raquettes.» <strong>Les</strong> autres, qui étai<strong>en</strong>t dans le bois, sont arrivés le soir.<br />

Il avait été malade beaucoup avant sa mort. Quand on était dans le bois, il avait<br />

toujours un point dans le côté, il a traîné ça longtemps. C’était tout le temps de même,<br />

il avait de la misère à souffler. Ça lui coupait le souffle. Il disait souv<strong>en</strong>t: «Je<br />

sais que mon père est mort [50] comme ça. Je vais mourir de même moi aussi.» Bi<strong>en</strong><br />

des fois, il allait voir le docteur et il ne savait jamais de quoi il souffrait. Le docteur<br />

lui disait: «Tu fais une pleurésie.» Il avait été soigné pour ça aussi. Il avait fait comme<br />

une pleurésie. Après ça, il avait été hospitalisé parce qu’il faisait des crises.<br />

Quand ça lui pr<strong>en</strong>ait, il était obligé de se t<strong>en</strong>ir les côtes de même et il avait de la<br />

misère à pr<strong>en</strong>dre sa respiration. Il n’y a jamais eu de médecins qui lui ont dit vraim<strong>en</strong>t<br />

sa maladie. Quand mon mari est mort, ma famille était pas mal tout élevée. Mon<br />

bébé avait quasim<strong>en</strong>t 14 ans. C’était Antoinette. C’est elle qui était née la dernière.

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