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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 36<br />

portait. Il pr<strong>en</strong>ait une autre t<strong>en</strong>te parce que les loups-cerviers ont des puces et on<br />

[41] ne pouvait pas dormir. Ma mère ne voulait pas qu’il <strong>en</strong>tre les loups-cerviers dans<br />

notre t<strong>en</strong>te. Il dégelait les bêtes dans sa t<strong>en</strong>te et il les plemait là. Ça fait que j’ai<br />

appris à tout faire quand j’étais jeune fille.<br />

Retour à la table des matières<br />

Appr<strong>en</strong>tissage<br />

Quand on montait dans le bois, mon père «m’essayait» pour voir si j’étais bonne.<br />

Il me faisait monter les rapides, pas loin des Passes Dangereuses. C’étai<strong>en</strong>t les rapides<br />

<strong>en</strong> haut du lac Tchitogama. Il y avait de beaux rapides, ça desc<strong>en</strong>dait pas mal. On<br />

montait ça à la parche. Ma tante Marie Pekutelegan était veuve et je chassais toujours<br />

avec elle. Elle est restée pas mal longtemps avec nous autres. Je me souvi<strong>en</strong>s<br />

que mon père achetait des douilles pour faire les parches. Il arrangeait tout ça comme<br />

il faut. C’était pas bi<strong>en</strong> gros, ces parches-là, mais c’était long et ça pliait des fois.<br />

Mon père disait: «On va te mettre debout dans le canot, tu vas voir que ça va parcher.»<br />

<strong>La</strong> première fois que j’ai monté les rapides, j’avais fait un bon boutte. Mon père<br />

l’a monté. Il y avait toute la famille dans le canot; il y avait tous les <strong>en</strong>fants et ma<br />

tante. Je me suis essayée à nouveau pour monter les rapides. J’ai donné un bon coup<br />

de bras pour embarquer sur le dessus de la petite pointe, c’est là que c’était dur. J’ai<br />

réussi. J’étais fière de moi. C’est comme ça que je me suis habituée. Il fallait que je<br />

le fasse. Quand tu n’es pas habituée, ça ne marche pas. J’étais <strong>en</strong>core assez forte<br />

pour faire ça et je n’avais que 14 ans.<br />

Mon père chassait à la Fourche Manouane. Il montait dans la Péribonka et plus<br />

loin <strong>en</strong>core. On [42] chassait tous les trois, mon père, ma tante et moi. Ma mère et<br />

les autres restai<strong>en</strong>t avec les jeunes. <strong>Les</strong> autres étai<strong>en</strong>t capables de scier du bois. Il<br />

y avait Jeannette qui était assez grande. C’était la deuxième de la famille. Elle sciait<br />

du bois avec un autre plus jeune. Ça fait que Jeannette et les autres faisai<strong>en</strong>t du<br />

bois pour ma mère et moi j’aidais mon père. Il n’y avait pas de gars après moi. Il y<br />

avait des petits garçons mais ils étai<strong>en</strong>t trop jeunes <strong>en</strong>core, ils ne pouvai<strong>en</strong>t pas travailler.<br />

Il y avait Clém<strong>en</strong>t et Antonio. Aller dans le bois, j’ai fait ça aussi une bonne

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