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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 48<br />

a le droit d’aller le rapporter quand il ne veut pas s’<strong>en</strong> aller. Comme pour nous autres<br />

dans le Péribonka: ils ont bûché là. Ils ont fait des ponts et des chemins des deux<br />

bords de la rivière. Ils nous ont <strong>en</strong>voyés de là parce que l’eau était sale. Il n’y avait<br />

pas d’eau pour boire. Il y avait ri<strong>en</strong> que de la gomme de sapin. Ils dravai<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> rivière<br />

était pleine. Va donc monter dans ça <strong>en</strong> canot! C’était ri<strong>en</strong> que du bois qui desc<strong>en</strong>dait<br />

dans toute la largeur. Ça fait que nous autres, on est partis. On a été <strong>en</strong>voyés au<br />

lac à Jim pour chasser une couple de mois. Il y a <strong>en</strong>core des lacs, par là.<br />

Retour à la table des matières<br />

Gardes-chasse<br />

Quand on est arrivés, c’était déjà l’automne. J’avais B<strong>en</strong>jamin avec moi. Raphaël,<br />

qui était là, a dit: «C’est à moi icitte le terrain, vous autres vous allez aller plus loin.»<br />

<strong>La</strong> rivière était loin. C’était à côté, après le chemin de Chibougamau. Il aurait fallu<br />

aller au quatrième [58] lac. J’ai dit: «On ne pourra pas aller là, tu n’es pas capable de<br />

portager le canot. En fin de compte, on est partis le matin de bonne heure, on a am<strong>en</strong>é<br />

notre dîner. Il y avait un lac. On a traversé le lac avec notre canot de 16 pieds et<br />

on a fait des collets l’autre bord. Il y avait une cabane de castors. Il y avait comme<br />

un portage, là. Je me suis dit: «Ça doit être à Raphaël», parce qu’il y avait fait une<br />

plaque. J’ai dit à B<strong>en</strong>jamin: «<strong>Les</strong> castors qui sont là, l’autre bord, c’est à Raphaël, il<br />

les a trouvés déjà.» Ils sont plaqués. Il dit: «Ça fait ri<strong>en</strong>, on va faire des collets pareil.»<br />

Le l<strong>en</strong>demain, il fallait bi<strong>en</strong> qu’on aille chercher nos collets. Il comm<strong>en</strong>çait à y<br />

avoir de la glace. On a été obligés de la casser pour aller l’autre bord visiter nos collets.<br />

On avait pris à peu près trois lièvres. C’était pas beaucoup parce qu’on avait<br />

quasim<strong>en</strong>t une vingtaine de collets accrochés.<br />

On est allés à notre t<strong>en</strong>te. J’ai dit:<br />

«Je me demande ce qu’on va faire icitte. Je suis pas mal inquiète de passer<br />

l’hiver, parce que ç’a l’air que le gars garde pas mal son terrain. Je sais pas ce qu’il<br />

peut nous faire. Il peut nous <strong>en</strong>voyer <strong>en</strong> plein hiver. On serait aussi bi<strong>en</strong> de déménager<br />

à peu près deux milles plus bas. On serait quasim<strong>en</strong>t vis-à-vis du terrain que le<br />

Conseil nous a donné.» Il fallait qu’on s’<strong>en</strong> aille de là avant qu’il y ait trop de neige. Le<br />

lac comm<strong>en</strong>çait un peu à geler. On avait fait un beau carré, on avait une belle grande

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