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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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Un monde autour de moi. <strong>Témoignage</strong> d’une <strong>Montagnais</strong>e. (1997) 26<br />

jourd’hui, ils appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t avec une certaine méthode, «la dynamique» qu’ils appell<strong>en</strong>t.<br />

C’était une religieuse qui nous faisait l’école. C’est comme ça que j’ai appris le fran-<br />

çais. Ma mère était canadi<strong>en</strong>ne et elle n’était pas capable de parler <strong>en</strong> montagnais. À<br />

la maison, tout le monde parlait les deux langues. Mon père parlait l’indi<strong>en</strong>. Ça faisait<br />

quatre ans que ma mère était avec des Indi<strong>en</strong>s quand elle a appris à parler leur lan-<br />

gue. Elle cassait l’indi<strong>en</strong> quand elle parlait, mais elle l’a appris pareil.<br />

Ma tante Christine ne s’est pas mariée. C’était une vieille fille. Elle est toujours<br />

restée avec son père pour l’aider et pour faire à manger. Son père s’appelait Malek<br />

Siméon. J’ai déjà parlé de l’oncle Daniel. C’était le garçon de Malek. Mon oncle Daniel<br />

Siméon était le dernier de la famille. Mon père était plus vieux. Le nom de famille de<br />

ma mère était Almanda Fortier. <strong>Les</strong> par<strong>en</strong>ts de ma mère étai<strong>en</strong>t de Saint-Prime.<br />

Quand elle a perdu sa mère, elle était <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> jeune, elle ne s’<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ait pas<br />

pantoute. Le père de ma mère, monsieur Fortier, s’est marié deux fois. C’est là qu’il a<br />

donné ses <strong>en</strong>fants à une de ses tantes. C’était une Paul. Maman a été élevée par une<br />

de ses tantes. Sa grand-mère a été <strong>en</strong>terrée à Saint-Prime. On a déjà fouillé et on a<br />

retrouvé l’épitaphe.<br />

[27]<br />

Retour à la table des matières<br />

Père et mère<br />

Ma mère s’est mariée à quinze ans. Elle restait avec sa tante et son oncle, qui<br />

étai<strong>en</strong>t cultivateurs. Ils gardai<strong>en</strong>t des vaches pour donner du lait. Ils avai<strong>en</strong>t des<br />

poules aussi. Mon père était à Pointe-Bleue. Dans ce temps-là, les g<strong>en</strong>s restai<strong>en</strong>t<br />

dans des t<strong>en</strong>tes, il n’y avait pas de maisons <strong>en</strong>core. Pour aller à Saint-Prime, ce n’est<br />

pas bi<strong>en</strong> loin. Tu traverses la rivière à la Chasse et, à Saint-Prime, il y a un quai et le<br />

cimetière. Il y avait un pacage où les vaches allai<strong>en</strong>t manger. Mon père allait <strong>en</strong> canot<br />

un petit boutte et il virait par là. À toutes les fois qu’elle allait tirer les vaches, ma<br />

mère voyait ce gars-là, l’Indi<strong>en</strong> qui passait avec son canot. Il virait devant elle et il<br />

s’<strong>en</strong> allait. Je suppose qu’il la trouvait belle, cette fille-là, qui allait aux vaches tous<br />

les soirs à cette heure-là. Il savait à peu près l’heure. Je p<strong>en</strong>se que, lorsqu’il v<strong>en</strong>tait,<br />

il ne pouvait pas v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> canot. Il s’<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ait à pied. Il était toujours seul. Quand ma<br />

mère n’arrivait pas, il fallait que mon père l’att<strong>en</strong>de. Il montait sur la clôture, elle

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