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Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France

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- En 1799, Chambon parle <strong>de</strong> "sueurs profuses, suffocations"[4];<br />

- En 1802, Beclard évoque <strong>de</strong>s "acci<strong>de</strong>nts hypochondriaques"[4];<br />

- En 1824, Desormeaux décrit "vapeurs, plénitu<strong>de</strong> du pouls, chaleurs <strong>de</strong> la face,<br />

céphalalgies, bourdonnements d’oreille, convulsions générales, douleurs lancinantes dans<br />

diverses parties du corps, migraines, inégalités <strong>de</strong> l’humeur avec manies, hallucinations et<br />

pleurs <strong>sa</strong>ns motif" [4];<br />

- En 1844, Brière <strong>de</strong> Boismont rapporte "palpitations, feux, chaleur" [4];<br />

- En 1866, Courty parle <strong>de</strong> «bouffées <strong>de</strong> chaleur, étouffements, palpitations, céphalées,<br />

vertiges, hystérie, sueurs"[4];<br />

On y trouve également <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions d’irritabilité nerveuse, <strong>de</strong> névroses, <strong>de</strong><br />

changements <strong>de</strong> caractère ou encore d’hystérie, dépression et mélancolie.<br />

Les <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> <strong>de</strong> cette époque commencent à parler <strong>de</strong> "maladie climatérique". Le terme<br />

climatère a été repris par les Anglo-<strong>sa</strong>xons, au XIXe siècle, du grec "klimakter" signifiant<br />

échelle, <strong>de</strong>gré. Pour les Grecs, l’année climatérique signifiait année critique et une doctrine y<br />

était associée, basée sur le symbolisme <strong>de</strong>s chiffres 7 ou 9 selon les écoles. Ainsi la 49 e année<br />

(le produit <strong>de</strong> 7 par 7) était une année critique proche <strong>de</strong> la survenue <strong>de</strong> la ménopause. Par<br />

extension le climatère fut associé à une étape <strong>de</strong> la vie difficile à franchir, puis à la ménopause<br />

comme reconnais<strong>sa</strong>nce <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> ce cap à passer pour les femmes.<br />

Le courant <strong>de</strong> pensées <strong>de</strong> ce début du XIXe siècle met les symptômes <strong>de</strong> la ménopause<br />

en rapport avec le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s femmes citadines. Gardanne affirme que la survenue et<br />

l’intensité <strong>de</strong> ces symptômes sont liées "aux tumultes <strong>de</strong> la passion, à la profusion <strong>de</strong>s mets, à<br />

l’abus <strong>de</strong>s parfums, au laisser aller à la jouis<strong>sa</strong>nce <strong>de</strong> mille plaisirs…" [8], il rejoint les<br />

opinions <strong>de</strong> Beclard qui pense que ces symptômes sont la conséquence <strong>de</strong> mœurs trop libérés<br />

tels les "abandons fréquents aux jouis<strong>sa</strong>nces <strong>de</strong> l’amour… par l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bonne chair,<br />

par l’abus <strong>de</strong> vie et par les maladies vénériennes" [10]. Pour eux, plus une femme connaîtra<br />

une vie <strong>de</strong> débauche, plus la maladie climatérique sera intense et difficile à vivre. Les<br />

<strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> français se laissent alors influencés par la théorie <strong>de</strong>s bienfaits <strong>de</strong> "l’air libre et pur"<br />

d’Hippocrate ainsi que par le courant <strong>de</strong> pensées <strong>de</strong>s Lumières, notamment par J.J. Rousseau<br />

qui prône les bonheurs du retour à la nature. Ils incitent donc leur patientes à prendre pour<br />

modèle <strong>de</strong> vie celui <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> la campagne qui, elles, sont si peu touchées par <strong>de</strong> tels<br />

symptômes… évi<strong>de</strong>mment en omettant <strong>de</strong> prendre en compte les arguments soulevés plus<br />

haut concernant le fossé entre les femmes citadines et les autres.<br />

Ce dynamisme médical concernant la ménopause est surtout le fait <strong>de</strong> la société<br />

française. L’Angleterre victorienne, qui "cantonnait impérieusement la femme au foyer" [11]<br />

reste très en retard par rapport à la position française. La femme anglaise du XIXe siècle doit<br />

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