Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France
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Avec les gran<strong>de</strong>s découvertes <strong>de</strong>s sciences fondamentales, notamment avec l’essor <strong>de</strong> la<br />
chimie, la mé<strong>de</strong>cine se transforme radicalement au cours du 20 e siècle grâce à la constitution<br />
d’un arsenal thérapeutique puis<strong>sa</strong>nt. Les progrès <strong>de</strong> la biologie, l’émergence <strong>de</strong> la biologie<br />
moléculaire et la découverte <strong>de</strong>s hormones et autres mes<strong>sa</strong>gers ont permis <strong>de</strong> mieux<br />
appréhen<strong>de</strong>r la physiologie <strong>de</strong> la femme. La ménopause, comme les autres secteurs <strong>de</strong> la<br />
mé<strong>de</strong>cine, va également bénéficier <strong>de</strong> ces avancées et se voir proposer <strong>de</strong>s traitements<br />
efficaces. La ménopause <strong>de</strong>vient alors un phénomène <strong>de</strong> société et <strong>sa</strong> prise en charge,<br />
intéres<strong>sa</strong>nt <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> millions <strong>de</strong> femmes <strong>de</strong>s pays développés, va <strong>de</strong>venir un enjeu <strong>de</strong><br />
<strong>sa</strong>nté publique. Cette évolution s’explique d’une part par l’augmentation considérable <strong>de</strong><br />
l’espérance <strong>de</strong> vie, en particulier celle <strong>de</strong>s femmes pas<strong>sa</strong>nt d’une moyenne <strong>de</strong> 47 ans à la fin<br />
du 19 e siècle à une moyenne <strong>de</strong> 81,4 ans en 2001, d’autre part par l’explosion du statut<br />
traditionnel <strong>de</strong> la femme , notamment familial, découlant <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong>s femmes au mon<strong>de</strong> du<br />
travail et <strong>de</strong> la libération <strong>de</strong>s mœurs, et enfin par la banali<strong>sa</strong>tion <strong>de</strong>s notions <strong>de</strong> confort et <strong>de</strong><br />
bien-être dans nos sociétés.<br />
Jusqu’à la moitié du 20 e siècle, l’évolution <strong>de</strong>s moyens proposés dans la prise en charge<br />
<strong>de</strong> la ménopause est très lente et ce n’est qu’avec la découverte <strong>de</strong>s hormones stéroïdiennes et<br />
<strong>de</strong> leurs rôles que les femmes ménopausées vont se voir pour la première fois proposer un<br />
traitement efficace pour soulager leurs maux. Le premier THS apparaît ainsi aux Etats Unis en<br />
1942. Aidé par les nouvelles habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> consommation, le THS va être l’objet<br />
d’une envolée commerciale fulgurante. Cependant après <strong>de</strong> multiples rebondissements et<br />
polémiques outre-Atlantique concernant <strong>de</strong> graves effets secondaires qu’il provoque (cancer<br />
du sein, risques cardio-vasculaires), les ventes vont s’effondrer dans un climat alarmiste à<br />
partir <strong>de</strong> 2002, aussi bien en Europe que <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> l’Atlantique. Pourtant le risque <strong>de</strong><br />
cancer du sein était suspecté <strong>de</strong>puis longtemps et même reconnu dans les notices<br />
d’information <strong>de</strong>s THS <strong>de</strong>stinées aux patientes. En fait, ce climat <strong>de</strong> panique a été créé par la<br />
publication d’enquêtes épidémiologiques qui seront repris dans <strong>de</strong>s médias grand public. En<br />
effet, ce n’est qu’ en 2002 et 2003, que les effets néfastes du THS sont objectivés pour la<br />
première fois par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s épidémiologiques dites "à haut niveau <strong>de</strong> preuve scientifique",<br />
leurs auteurs affirmant que la balance bénéfices/risques <strong>de</strong> la prise d’un THS <strong>de</strong>vient<br />
inacceptable après une exposition <strong>de</strong> cinq ans. Relayée par les médias grand public, la<br />
diffusion <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s fait l’effet d’une bombe dans la population <strong>de</strong>s femmes<br />
ménopausées et dans le mon<strong>de</strong> médical.<br />
En <strong>France</strong>, les modalités <strong>de</strong> prescription du THS se sont rapi<strong>de</strong>ment distinguées <strong>de</strong><br />
celles <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine anglo-<strong>sa</strong>xonne. En effet, les <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> français prescrivent quasiment<br />
<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> <strong>sa</strong> commerciali<strong>sa</strong>tion en <strong>France</strong>, un THS associant un estrogène "naturel" à<br />
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