repères - Le Matin
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LE MATIN<br />
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Société<br />
Lundi 11 juin 2012<br />
d’autres informations et toutes nos rubriques pratiques : TV, jeux, météo… 21<br />
Polycliniques de la CNSS<br />
La polémique refait surface<br />
Cela fait des années que<br />
les unités médicales de la<br />
Caisse sociale sont dans<br />
le collimateur du Syndicat<br />
des médecins du secteur<br />
libéral (SMSL). Cette fois,<br />
ce dernier passe à l’attaque.<br />
La Caisse nationale de la sécurité<br />
sociale (CNSS) serait frappée par<br />
une malédiction judiciaire. En<br />
effet, après le procès qui s’est ouvert en<br />
2011 contre les ex-dirigeants de la caisse,<br />
le Syndicat des médecins du secteur libéral<br />
(SMSL) prévoit de porter plainte contre la<br />
CNSS pour dénoncer l’illégalité du travail<br />
de leurs unités médicales. Cela fait des semaines<br />
que les membres du syndicat se<br />
réunissent avec leurs avocats pour mettre<br />
au point la bonne stratégie. «Cela fait des<br />
années que les polycliniques de la CNSS<br />
travaillent illégalement. Beaucoup de mé-<br />
le Syndicat des médecins du secteur libéral (SMSL) prévoit de porter plainte contre<br />
la CNSS pour dénoncer l’illégalité du travail de ses unités médicales.<br />
decins exercent en tant que salariés au sein<br />
de ces polycliniques tout en étant en même<br />
temps des médecins de la Santé publique.<br />
De plus, ces treize unités médicales n’ont<br />
aucune légitimité. La loi qui régit le secteur<br />
de la médecine est claire : on ne peut pas<br />
ouvrir un établissement sans une autorisation<br />
officielle. Or, ce n’est pas le cas des<br />
polycliniques de la CNSS, contrairement<br />
aux autres cliniques privées du Maroc»,<br />
souligne Mohamed Naciri Bennani, président<br />
du SMSL.<br />
En effet, selon l’article 22 de la loi 10-94<br />
relative à l’exercice de la médecine, un projet<br />
d’ouverture, de réouverture ou d’exploitation<br />
d’une clinique est soumis à une autorisation<br />
administrative préalable.<br />
À cet effet, les membres fondateurs de<br />
l’établissement doivent présenter à l’administration<br />
aux fins d’approbation préalable<br />
un projet précisant le lieu d’implantation,<br />
les fonctions médicales et les modalités tech-<br />
REPÈRES<br />
■ L’Union nationale des professions<br />
libérales tiendra bientôt une assemblée<br />
générale pour déclarer une grève<br />
non limitée et une manifestation dans<br />
la rue des professionnels du secteur<br />
libéral pour revendiquer le droit à la<br />
retraite et à la couverture sociale.<br />
■ <strong>Le</strong> ministère de la Santé ainsi que<br />
l’Agence nationale de l’assurance<br />
maladie organisent une réunion ce<br />
mercredi 13 juin avec les syndicats<br />
des médecins. Parmi les thèmes de<br />
discussion figure l’irrégularité des<br />
unités médicales de la CNSS.<br />
niques d’exploitation de la clinique, l’identité<br />
et les qualités du médecin directeur. «<strong>Le</strong><br />
projet de la mise en place des polycliniques<br />
de la CNSS lancé le 10 décembre 1974<br />
était entièrement illégal. Il n’y a pas que<br />
la loi 10-94 qui le prouve. <strong>Le</strong> rapport de la<br />
cour des comptes ainsi que celui de la commission<br />
parlementaire de 2002 indiquent<br />
que ces établissements n’ont aucun fondement<br />
juridique», indique Naciri Bennani.<br />
«Pis encore, l’ancienne ministre de la Santé<br />
Yasmina Baddou l’a également reconnu lors<br />
d’une émission de télévision. Tout le monde<br />
est au courant, mais malheureusement rien<br />
n’est fait. C’est pourquoi nous avons décidé<br />
de prendre l’affaire en main et lutter sérieusement<br />
contre cette anarchie», poursuit-il.<br />
Selon la loi, on ne peut<br />
pas ouvrir une clinique<br />
sans une autorisation<br />
officielle. Or, ce n’est pas<br />
le cas des polycliniques<br />
de la CNSS.<br />
Par ailleurs, rappelons que la CNSS avait<br />
relancé le projet de la gestion déléguée de ses<br />
treize polycliniques en mars dernier. En effet,<br />
la réouverture de ce dossier mis en veilleuse<br />
depuis 2008 à la suite du non-aboutissement<br />
du premier appel d’offres lancé en 2006 est<br />
devenue urgente, car la caisse, tenue par les<br />
dispositions légales, est dans l’obligation<br />
de se désengager de la gestion des unités<br />
médicales avant décembre 2012. Un comité<br />
de pilotage présidé par le directeur général,<br />
Saïd Ahmidouch, a été créé en mars pour<br />
préparer le cahier des charges de la banque<br />
d’affaires qui doit accompagner la caisse dans<br />
le projet de gestion déléguée.<br />
<strong>Le</strong> projet de la gestion<br />
déléguée des treize<br />
polycliniques<br />
de la CNSS a été lancé<br />
en mars dernier.<br />
De son côté, le président du SMSL affirme<br />
que même ce projet est illégal. «La CNSS<br />
prévoit de déléguer la gestion de ses unités<br />
médicales à un financier ce qui est hors la loi.<br />
L’autorisation est accordée en considération<br />
de la qualité des installations de l’établissement,<br />
des cadres médicaux stables qui y<br />
exercent, du nombre du personnel permanent<br />
et de ses qualifications ainsi que du<br />
respect par le projet des normes techniques<br />
édictées par l’administration après avis du<br />
conseil national de l’Ordre des médecins et<br />
elle ne peut être accordée que si la personne<br />
chargée de l’exploitation de la clinique est<br />
un médecin inscrit à l’Ordre national pour<br />
exercer à titre privé», rapporte Naciri Bennani.<br />
Et d’ajouter «C’est pour cette raison<br />
qu’ils n’arrivent pas à trouver un gestionnaire<br />
délégué depuis plusieurs années. Tous les<br />
prétendants se rendent rapidement compte<br />
qu’ils seront dans une situation critique si<br />
jamais ils prennent en charge la gestion». ■<br />
Hajjar El Haiti<br />
ZOOM SUR LES POLYCLI-<br />
NIQUES DE LA CNSS<br />
<strong>Le</strong>s 13 polycliniques de la CNSS ont été<br />
mises en service à partir de 1979. Ces<br />
unités médicales totalisant 1 113 lits,<br />
dont 5 situées à Casablanca et une dans<br />
chacune des villes d’Agadir, El-Jadida, Kénitra,<br />
Marrakech, Mohammedia, Oujda,<br />
Settat, Tanger. Selon le Pôle des unités<br />
médicales de la CNSS, la nouvelle stratégie<br />
adoptée a permis une amélioration<br />
du chiffre d’affaires des polycliniques et<br />
aussi une subvention de 140 MDH leur a<br />
été accordée au titre de l’année 2011. <strong>Le</strong><br />
chiffre d’affaires est donc passé de 392<br />
MDH en 2009 à 489 MDH en 2010, soit<br />
une hausse de 24,7%. <strong>Le</strong> responsable du<br />
pôle unités médicales assure également<br />
que le nombre de patients admis a augmenté.<br />
Il est passé de 642 000 à 662 000<br />
personnes, soit une amélioration de 3,1%.