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ENTREVUES - Le libraire

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L E L I B R A I R E C R A Q U E<br />

ON NE RENTRE JAMAIS À LA MAISON<br />

Stéfani Meunier, Boréal, 156 p., 20,95$<br />

Dans ce court roman, Stéfani<br />

Meunier nous fait voyager à travers<br />

une vaste gamme d’émotions. Tout<br />

débute en douceur avec Pierre-Paul,<br />

qui aime tant la maison de son<br />

enfance sur l’avenue Lorne à<br />

Montréal. <strong>Le</strong> personnage nous<br />

entraîne dans ses rêves et petits<br />

cauchemars qui nous replongent en<br />

enfance. Mais sa vie de bonheur part<br />

soudain à la dérive lorsque ses parents lui apprennent<br />

qu’ils vendent la maison. <strong>Le</strong> pire se produit alors que<br />

sa meilleure amie, Charlie, la lumineuse, disparaît tout<br />

à coup. Il en restera marqué une partie de son<br />

existence, déchiré par le sentiment de culpabilité qui<br />

le ronge et le pousse à la rechercher dans ses relations<br />

amoureuses. Ce livre est un véritable coup de cœur<br />

qui se démarque par la profondeur de son écriture.<br />

LE TATOUAGE<br />

Mélanie Charest A à Z (Baie-Comeau)<br />

Pan Bouyoucas, XYZ, 202 p., 24$<br />

Avec un sujet comme celui-là, ça<br />

passe ou ça casse. Imaginez : trois<br />

jeunes filles qui, pour souligner leur<br />

amitié, se font tatouer une petite rose<br />

sous le nombril. <strong>Le</strong> problème, c’est<br />

que les jours suivants, la rose de l’une<br />

d’elles, Zoé, se met littéralement à<br />

croître! De nouvelles feuilles, de<br />

nouveaux boutons apparaissent, d’un<br />

réalisme qu’aucun tatoueur n’aurait su rendre! Mais à<br />

partir de ce moment, rien ne va plus. La très gentille<br />

Zoé, qui n’a jamais fait de mal à personne, se retrouve<br />

avec tout le monde à dos. En cherchant une solution à<br />

son problème, elle traverse des situations plus<br />

rocambolesques les unes que les autres, au péril de sa<br />

vie. Un roman où il faut constamment retenir son<br />

souffle, un roman qui fait réfléchir sur la nature<br />

humaine. Étrange, mais vraiment bon!<br />

Shannon Desbiens <strong>Le</strong>s Bouquinistes (Chicoutimi)<br />

DÉTAILS ET DÉDALES<br />

Catherine Voyer-Léger, Septentrion,<br />

334 p., 24,95$<br />

Détails et dédales regroupe environ<br />

90 billets publiés sur le blogue de<br />

Catherine Voyer-Léger. La première<br />

partie, intitulée « Détails », donne un<br />

aperçu fidèle de la pensée vive de<br />

l’auteure, de ce qu’elle appelle les<br />

« géné ralités », qu’elles soient<br />

artistiques, politiques ou culturelles.<br />

Sa deu xième partie, « Dédales »,<br />

nous offre des chroniques davantage autobio -<br />

graphiques, plus intimes et personnelles. Pas besoin<br />

de fil d’Ariane cependant pour ces dédales, puisqu’en<br />

fait, nous sommes touchés par ce qu’elle nomme son<br />

impudeur – mais que nous nommerons honnêteté.<br />

Elle écrit « dédale », mais nous y voyons plutôt un<br />

« direct au cœur ». Des chroniques qui brassent, qui<br />

nous sortent de notre confort. À lire!<br />

Jean-Philip Guy Du Soleil (Ottawa)<br />

RAPIDE-DANSEUR<br />

Louise Desjardins, Boréal, 166 p., 20,95$<br />

Angèle, personnage central du<br />

récent roman de Louise Desjardins,<br />

pourrait s’approprier la phrase<br />

d’André Gide, « Familles, je vous<br />

hais », à un point tel qu’elle la fuit, sa<br />

famille, que ce soit sa mère<br />

envahissante ou son fils avec lequel<br />

elle n’a jamais su créer de liens<br />

affectifs. C’est au bout du monde, au<br />

fin fond de l’Abitibi, qu’elle se<br />

réfugie, chez sa tante Magdelaine. Elle tente vaille<br />

que vaille de s’y refaire une vie, mais la mort de sa<br />

mère fait remonter une foule de souvenirs plus<br />

malheureux qu’heureux, provoquant bien sûr une<br />

culpabilité obsédante. Huis clos embourbé dans la<br />

neige, encerclé de forêts, ce très beau roman a un<br />

côté envoûtant avec l’expression forte de cette voix<br />

blessée qui, quoique soutenue par ses proches, peine<br />

à émerger d’une douleur étouffante.<br />

Yves Guillet <strong>Le</strong> Fureteur (Saint-Lambert)<br />

L’ENFANT QUI SAVAIT PARLER<br />

LA LANGUE DES CHIENS<br />

Joanna Gruda, Boréal, 256 p., 24,95$<br />

<strong>Le</strong> premier roman de Joanna<br />

Gruda est l’histoire véridique mais<br />

romancée de son père, Julian. Cet<br />

homme aura eu une enfance<br />

captivante, palpitante et vraiment<br />

hors du commun. Enfant de<br />

résistants polonais, sa vie était<br />

constamment menacée. En effet, il<br />

devra fuir l’occupation allemande,<br />

prendre différentes identités et être<br />

adopté par plusieurs familles, et ce, de Varsovie à Paris.<br />

Malgré les drames, le récit reste frais, candide et plein<br />

d’amour.<br />

Hélène Talbot Librairie Boutique Vénus (Rimouski)<br />

TOUTES MES SOLITUDES!<br />

Marie-Christine <strong>Le</strong>mieux-Couture, Ta Mère<br />

304 p., 15$<br />

Voilà, ça commence avec une<br />

drôle d’idée et puis, quelques<br />

jours plus tard, Chri se retrouve sur<br />

le bord de la Transcanadienne<br />

à faire de l’autostop en direction de<br />

la Colombie-Britannique. Accom -<br />

pagnée de son petit copain<br />

Jean-Couillon qui, selon les qualifi -<br />

catifs, semble plus se rapprocher<br />

du genre canin que du genre<br />

humain, elle traverse le pays à bord de véhicules<br />

conduits par des gens aussi bizarres les uns que<br />

les autres, du Jesus freak au vieux pervers. Pour<br />

avoir fait de l’autostop plus jeune, je vous assure<br />

avoir reconnu plusieurs cas! Cette lecture fut un<br />

beau voyage en compagnie de deux person -<br />

nages hors du commun avec leurs coups de<br />

gueule, leurs mésaventures, mais aussi leur<br />

touchante véracité. Un autre bon coup des<br />

éditions Ta Mère!<br />

Shannon Desbiens <strong>Le</strong>s Bouquinistes (Chicoutimi)<br />

LES CHOIX DE LA RÉDACTION<br />

CONSPIRATION AUTOUR<br />

D’UNE CHANSON D’AMOUR<br />

Émilie Andrewes, XYZ, 144 p., 21,95$<br />

Dans ce roman où il ne manque pas<br />

de revirements de situation, une<br />

écrivaine en panne d’écriture, qui de<br />

surcroît déteste Duras, fera de la prison<br />

pour contrebande de ciga rettes. Incar -<br />

cé rée, elle réalisera la douleur de son mariage avorté<br />

avec celui qui l’a quittée, menottes aux mains. À sa sortie,<br />

elle tentera de le récupérer, en Grèce, mais rien ne sera<br />

tel qu’elle l’a imaginé…<br />

CIEL MON MARI<br />

Mylène Bouchard, La Peuplade<br />

160 p., 21,95$<br />

Au-delà des récits d’adultères, Ciel<br />

mon mari regroupe des histoires<br />

d’audace et de fuite, racontées selon<br />

le point de vue de ceux qui ont tenu<br />

secrets des rêves d’ailleurs, d’autrui, voire de silence,<br />

tout simplement. En filigrane de ces nouvelles, outre la<br />

plume adroite de Mylène Bouchard (La garçonnière),<br />

on découvre des univers qui se répondent les uns<br />

les autres.<br />

CHINETOQUE<br />

Marie-Christine Arbour<br />

Triptyque, 236 p., 20$<br />

De sa plume toujours aussi habile,<br />

celle qui ensorcelle son lecteur mais<br />

laisse blessés ses personnages, Marie-<br />

Christine Arbour nous dévoile la soli -<br />

tu de d’Alice, devant qui tous les hommes s’échap pent.<br />

Viendra le jour où le Chinois qui tient le dépanneur du<br />

coin transportera vers elle la rédemption quant à<br />

l’amour. D’une beauté cruelle.<br />

BARBELÉS<br />

Pierre Ouellet, Sémaphore<br />

338 p., 26,95$<br />

L’auteur, incarcéré depuis plus de<br />

quarante ans pour des crimes allant<br />

du vol à main armée à la tentative de<br />

meurtre, cherche dans l’écriture son salut. Barbelés se<br />

présente ainsi comme un exutoire, plus qu’un portrait<br />

du milieu carcéral. De telle sorte qu’il ressort de ces<br />

textes épars une beauté déstabilisante.<br />

VILLES MORTES<br />

Sarah Berthiaume, Ta Mère<br />

100 p., 20$<br />

Entre le Tim Horton de Kandahar,<br />

une peine d’amour devant le Vésuve,<br />

un film de zombis contem porain et<br />

une scène saphique dans un frigo, on<br />

se délecte autant de la langue déliée de Sarah<br />

Berthiaume que de son originalité. Quatre mono -<br />

logues écrits pour le théâtre, qui se lisent comme des<br />

nouvelles et qui prouvent le talent de conteuse de<br />

cette jeune auteure.<br />

Q<br />

L I T T É R A T U R E Q U É B É C O I S E<br />

LE LIBRAIRE • AVRIL | MAI 2013 • 15

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