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36 • LE LIBRAIRE • AVRIL | MAI 2013<br />
5 mangas pour<br />
apprivoiser le genre<br />
UNE SÉLECTION DE LA LIBRAIRIE<br />
DE VERDUN (VERDUN)<br />
MONSTER (T. 1)<br />
Naoki Urasawa (Kana)<br />
Un chirurgien sauve un enfant dont<br />
les tendances meurtrières se répercuteront<br />
sur lui. Engagé dans une<br />
spirale infernale, il fuira à travers l’Europe,<br />
découvrant le passé effroyable<br />
de cet enfant mystérieux. Un thriller<br />
solide qui ne s’essouffle pas, signé par un grand maître<br />
du manga.<br />
QUARTIER LOINTAIN.<br />
L’INTÉGRALE<br />
Jirô Taniguchi (Casterman)<br />
Un retour imprévu sur les lieux de son<br />
enfance plonge un quadragénaire<br />
dans son corps de 14 ans, soit peu<br />
avant la disparition de son père. Un<br />
des chefs-d’œuvre de cet auteur<br />
phare qui ouvre une porte entre la BD et le manga. Un<br />
récit plein de nostalgie et de poésie.<br />
NUMBER 5 (T. 1)<br />
Taiyou Matsumoto (Kana)<br />
L’un des dix membres de l’armée<br />
pour la paix adulée du peuple est<br />
traqué pour désertion. Action et<br />
poésie se succèdent dans cette riche<br />
SF à la manière de Mœbius et au<br />
graphisme daliesque. Pleine d’éner -<br />
gie émanant de personnages singuliers et attachants,<br />
cette œuvre s’avère un réel succès.<br />
DRAGON HEAD (T. 1)<br />
Minetaro Mochizuki (Pika)<br />
Deux jeunes, coincés dans un tunnel<br />
ferroviaire à la suite d’un violent tremblement<br />
de terre, tenteront de survivre<br />
au chaos. La peur est au cœur de<br />
cette intrigue originale. Rarement<br />
ambiances oppressantes et personnages<br />
angoissants ont été aussi bien dépeints. Un pilier<br />
du postapocalyptique!<br />
BAKUMAN (T. 1)<br />
Tsugumi Ohba et<br />
Takeshi Obata (Kana)<br />
Plongez dans l’univers même du<br />
manga! Deux adolescents s’usent au<br />
travail pour réaliser, avant leurs 18 ans,<br />
un anime qui les propulsera au sommet<br />
de la gloire. Par les auteurs de<br />
« Death Note », cette fiction offre un bel aperçu du<br />
travail et de la vie démentielle d’un mangaka.<br />
éditeurs québécois « généraux » font le pari de publier de la BD depuis<br />
quelques années. <strong>Le</strong>s deux tomes de « Jeunauteur » (Québec Amérique),<br />
<strong>Le</strong> dragon bleu (Alto), Hop! (Michel Quintin) et <strong>Le</strong> fantôme d’Anya (La<br />
courte échelle) ne sont que quelques exemples parmi une vague<br />
déferlante de titres. L’éditeur jeunesse Boomerang publie aussi<br />
régulièrement de la bande dessinée. C’est d’ailleurs ce dernier qui<br />
parraine depuis 2007 les nouveaux « Gargouille » et on lui doit également<br />
les rééditions de la série « Bibop ».<br />
« Je ne crois pas la bande dessinée québécoise<br />
soit encore solidement ancrée. Selon moi, c’est<br />
un milieu difficile et précaire. »<br />
Encore quelques enjambées à faire<br />
Loin d’inquiéter les éditeurs précédemment établis, l’arrivée de ces<br />
nouveaux joueurs est une preuve du dynamisme de la bande dessinée<br />
québécoise. « Il y a une relève éditoriale qui met en évidence les<br />
nouveaux talents. Cela prouve la vitalité du milieu et une belle émulation<br />
également », soutient Frédéric Gauthier, de La Pastèque. Opinion<br />
partagée du côté des 400 coups : « <strong>Le</strong> fait qu’il y ait de plus en plus de<br />
maisons d’édition est plus encourageant qu’inquiétant », lance Renaud<br />
Plante, nouvel éditeur BD de la maison, qui entend par ailleurs relancer<br />
« Mécanique générale » au cours des prochains mois.<br />
Tout n’est pas non plus totalement rose. <strong>Le</strong>s éditeurs s’entendent tous<br />
pour dire qu’il est encore difficile, sinon impossible, de vivre de la BD au<br />
Québec pour la majorité des auteurs. « Malgré la grande vitalité du<br />
milieu, cela reste petit comme marché, et ce, même en s’appuyant sur la<br />
France. Et que dire des financements à la création qui sont très limités et<br />
rendent le fait de vivre de la BD pratiquement illusoire? Tout ça n’est pas<br />
impossible : Michel Rabagliati le démontre clairement, mais encore là, il<br />
s’agit d’un succès littéraire qui déborde des lectorats habituels de la BD,<br />
ce qui est nécessaire pour en vivre au Québec », croit M. Gauthier.<br />
M. Langevin, de Front froid, tient des propos similaires : « Un travail de<br />
sensibilisation auprès des instances gouvernementales qui financent la<br />
création reste encore à faire. Bien que certaines améliorations aient été<br />
apportées récemment aux programmes de bourses, nous constatons que<br />
leurs structures sont encore peu adaptées à la réalité des créateurs de<br />
bandes dessinées. Pour le Conseil des arts du Canada, nous faisons de la<br />
littérature, et pour le Conseil des arts et des lettres du Québec, nous<br />
faisons des arts visuels. La ligne d’arrivée est proche, mais il reste encore<br />
quelques enjambées à faire! »<br />
Luc Bossé semble plus catégorique : « Je ne crois pas la bande dessinée<br />
québécoise soit encore solidement ancrée. Selon moi, c’est un milieu<br />
difficile et précaire. Certaines maisons d’édition, dont la nôtre, sont de<br />
jeunes et petites structures. <strong>Le</strong>s tirages sont très petits et c’est difficile<br />
de pouvoir construire avec une vision à long terme. <strong>Le</strong>s prochaines<br />
années seront probablement déterminantes pour la plupart d’entre elles,<br />
incluant Pow Pow. » Il ajoute cependant que « même s’il faut rester<br />
réaliste, une chose est certaine, il y a une excellente énergie présen -<br />
tement et ça travaille très fort. »