Dossier PéDagogique - Le Parvis

UN TRAVAIL SUR LES ESPACES, LE JEU ET LA PEUR
Les frères Chapuisat créent des structures pénétrables où le plus souvent le visiteur est comme
un spéléologue ou même parfois réduit à l’état d’animal rampant, l’entrée et l’espace de circulation
n’excédant rarement pas les 50 centimètres. Leur goût jamais disparu pour les cabanes
d’enfants bricolées dans les arbres, leur intérêt particulier pour les cocons d’insectes, les galeries
des fourmis et les les terriers d’animaux, leur curiosité inégalée pour les grottes et tous les espaces
souterrains, voire insondables, se développent dans la construction de structures imposantes,
entre sculpture et architecture.
Ce sont des réalisations à l’in situ c’est à dire que les frères Chapuisat font chaque fois l’expérience
d’un lieu en particulier et que ce qu’ils vont construire se fait en résonnance avec un espace
donné et en fonction de ses capacités. Il y a quelque chose de l’instinct animal dans leur façon
de travailler et de comprendre l’espace, un processus de construction qui fonctionne de manière
empirique. Pour les frères Chapuisat, il s’agit de transformer le lieu d’exposition en une sorte de
cocon organique dans lequel on pourra se lover, encore faut il avoir le courage de pénétrer cette
forme labyrinthique et anxyogène.
Ils utilisent des matériaux très simples, ceux qui se présentent à eux dans les lieux à investir, ceux
qui sont sur place et disponibles, des matériaux du quotidien, parfois de récupération. C’est une
méthode de construction qui va au plus direct. Ils utilisent le bois, le béton, le métal, le carton,
les papiers, la toile, les fourrures, les peaux de bêtes, les branches des arbres et la végétation...
Un rien négatif, installation, 2006