HistoMag'44 special Front de l'est - 39-45.org
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HISTOMAG’44<br />
gauche <strong>de</strong> l'entrée principale, en haut d'un petit<br />
escalier <strong>de</strong> pierre.<br />
Le docteur Dugoujon sort <strong>de</strong> la salle à manger, au<br />
premier, et <strong>de</strong>scend l'escalier. Sur le seuil <strong>de</strong> la porte<br />
d'entrée, restée ouverte, il aperçoit un homme soigné,<br />
à la carrure militaire, qui tient à la main un parapluie<br />
déroulé. Le ciel bleu est semé <strong>de</strong> nuages sombres,<br />
que, jusqu'à présent, Dugoujon n'a pas remarqués.<br />
- « Docteur Dugoujon ? » hasar<strong>de</strong> l'homme.<br />
Dugoujon connaît tous ses mala<strong>de</strong>s, mais cet homme<br />
lui est étranger.<br />
Maison du docteur Dugoujon en 1943<br />
- « André Lassagne m'a prié <strong>de</strong> venir le prendre ici »<br />
dit l'homme au parapluie.<br />
Dugoujon l'invite à monter au premier, puis il<br />
re<strong>de</strong>scend rapi<strong>de</strong>ment. Il a du travail et il préfère<br />
éviter <strong>de</strong> rencontrer les autres visiteurs. Il entre dans<br />
la salle d'attente, à sa droite. Plusieurs <strong>de</strong> ses<br />
mala<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s femmes, atten<strong>de</strong>nt patiemment. Dans<br />
un coin <strong>de</strong> la pièce, un jeune homme brun se lève.<br />
- « Excusez-moi, docteur, je suis venu vous voir pour<br />
que vous me fassiez les analyses convenues » dit-il.<br />
- « En effet » répond Dugoujon. « J'ai quelques<br />
mala<strong>de</strong>s à voir. Voulez-vous attendre dans l'autre<br />
pièce ? ».<br />
Il monte <strong>de</strong> nouveau avec Bruno Larat, et l'introduit<br />
dans la salle à manger où attend, immobile, le colonel<br />
Lacaze, son parapluie à la main. Dugoujon les laisse<br />
seuls.<br />
Il appelle sa domestique pour lui dire que certains <strong>de</strong><br />
ses amis doivent se réunir au premier, afin <strong>de</strong> discuter<br />
d'une affaire, et qu'il lui est inutile <strong>de</strong> les faire rentrer<br />
dans la salle d'attente. Il retourne dans la salle <strong>de</strong><br />
consultations et fait entrer le premier mala<strong>de</strong>.<br />
Pendant ce temps-la, André Lassagne pédale à travers<br />
les rues <strong>de</strong> Lyon, grimpe la colline qui mène au<br />
funiculaire <strong>de</strong> Croix-Paquet.<br />
Maison du docteur Dugoujon aujourd’hui<br />
Il est <strong>de</strong>ux heures moins vingt, et déjà un petit groupe<br />
<strong>de</strong> gens atten<strong>de</strong>nt la « ficelle » <strong>de</strong> la Croix-Rousse. À<br />
quelques pas, à l'écart, il voit Henri Aubry, mais ce<br />
<strong>de</strong>rnier n’est pas seul. Il reconnaît René Hardy qui<br />
l'accompagne. Il le connaît vaguement : c’est un jeune<br />
homme blond et dynamique, qui occupe un poste <strong>de</strong><br />
moindre importance. André Lassagne se tourne vers<br />
Henri Aubry pour le sermonner énergiquement car<br />
cette présence n’est bien évi<strong>de</strong>mment pas prévue. À<br />
cet instant, René Hardy s'interpose, disant qu'il n’est<br />
là que pour apporter <strong>de</strong>s messages urgents et que le<br />
secrétaire <strong>de</strong> Max lui a dit <strong>de</strong> venir ici.<br />
Dans le petit groupe qui attend le funiculaire, une<br />
femme, en particulier, fixe attentivement les trois<br />
hommes. André Lassagne doit accepter à contrecœur<br />
la présence <strong>de</strong> ce troisième homme. Il se contente<br />
d'expliquer à Henri Aubry qu'il les retrouvera à la<br />
Croix-Rousse et que, <strong>de</strong> là, ils prendront le tramway<br />
n°33. Lui-même montera la pente à bicyclette et il<br />
leur fera signe, une fois arrivé, <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre à un<br />
endroit déterminé. De là, ils n'auront qu'à le suivre.<br />
Henri Aubry et René Hardy prennent leurs billets et<br />
suivent les autres voyageurs dans le petit wagon<br />
poussiéreux et mal éclairé. La grosse femme qui les a<br />
remarqués lors <strong>de</strong> leur discussion s'installe<br />
discrètement sur la banquette, non loin <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
hommes.<br />
Au terminus <strong>de</strong> la Croix-Rousse tout le mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scend. Henri Aubry et René Hardy traversent la<br />
place et prennent le tramway n°33 qui <strong>de</strong>scend le<br />
boulevard <strong>de</strong> la Croix-Rousse, guettant l'arrivée<br />
d’André Lassagne. La femme les suit. Ils arrivent à<br />
Caluire, et là, ils voient André Lassagne arrêté au bord<br />
<strong>de</strong> la route en pente. Il examine nonchalamment la<br />
roue avant <strong>de</strong> son vélo. Les <strong>de</strong>ux hommes <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt<br />
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