Tsveta MLADENOVA - EPHE
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Houguenague, Vaniscotte et West (2003). Pour les étudiants, ils sont de cinq types : financiers,<br />
structurels, académiques, linguistiques et psychologiques. Dans le cas d’une mobilité spontanée,<br />
l’obstacle financier impose un certain élitisme parmi les jeunes et la mobilité se trouve de ce fait<br />
réduite, voire impossible pour les étudiants des milieux plus modestes. Parmi les obstacles<br />
structurels, les difficultés de logement dans les grandes villes universitaires occupent l’une des<br />
premières places. L’augmentation du nombre des étudiants étrangers à partir de 1988 fait qu’ils<br />
ne font l’objet d’aucune politique spécifique. L’exigence de réciprocité entre les cursus<br />
universitaires s’impose comme difficulté majeure pour les étudiants mobiles et l’instauration du<br />
système européen du transfert des crédits d’enseignements (European Credit Transfert System -<br />
ECTS) propose une solution à ce problème.<br />
En ce qu’il concerne les obstacles psychologiques, ils sont plus difficiles à prévenir. Les<br />
auteurs soulignent l’anonymat et l’enfermement des étudiants dans les universités françaises<br />
auxquels s’ajoutent des problèmes affectifs tels que la peur de l’inconnu ou le manque d’estime<br />
de soi, notamment lorsqu’il s’agit de s’exprimer dans une langue étrangère (West,<br />
Dimitropoulos, Hind & Wilkes, 2000).<br />
« L’étudiant européen voyageur, un nouvel étranger »<br />
Murphy-Lejeune (2004) souligne l’exigence politique d’une citoyenneté européenne fondée<br />
sur une meilleure connaissance mutuelle. Insérer le séjour dans un autre pays européen à la<br />
continuité des cursus universitaires est une des préoccupations des enseignements aujourd’hui.<br />
Cependant, en dehors du discours communautaire, le vécu des étudiants et l’expérience<br />
d’étrangeté sont rarement évoqués.<br />
L’auteur dégage les grands champs qui délimitent les caractères de l’étranger qui sont :<br />
spatial, temporel, social, rationnel, symbolique et identitaire en lien avec des phénomènes comme<br />
l’errance et la fixation, le présent et l’avenir, la proximité et la distance, la familiarité et<br />
l’étrangeté, l’inclusion et l’exclusion. Ainsi elle élabore une conception définissant les rapports<br />
entre ces traits et leurs manifestations.<br />
La personne mobile a quitté un espace pour arriver dans un espace autre. L’auteur fait<br />
référence à Simmel (1999) qui définit cette situation par un synthèse de deux concepts opposés :<br />
l’errance ou le nomadisme et l’attachement territorial. Le paradoxe de l’être mobile réside dans la<br />
<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 30