Tsveta MLADENOVA - EPHE
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primordiale, fait qui ne correspond à la situation actuelle en Europe.<br />
La recherche met en lumière également les représentations des jeunes Bulgares concernant<br />
les pays européens et leurs citoyens. Ainsi, les français sont décrits avec des termes comme :<br />
délicats (raffinés, cultivés, élégants, chics), esthètes (grâce, goût, culture, beauté), bons vivants,<br />
gourmets (fromage, vin, champagne), amants, libertins, sensuels (femmes, amour, sexe, « French<br />
kiss »). Les anglais sont des « gentlemen », discrets, ponctuels, conservatifs, froids, fiers,<br />
sédentaires, habillés. Ils sont associés aux termes comme : l’aristocratie, la politesse, le thé, la<br />
reine, la royaume, le collège, le snobe, le lord, etc. Les traits qui caractérisent les allemands sont<br />
les suivants : ténacité, discipline, ordre, ponctualité, nationalisme, technicien (Mercedes,<br />
machines, ingénieurs), militaires (Nazi, Aryen), bière. Les affinités des jeunes Bulgares sont plus<br />
grandes avec les italiens, les anglais et les français.<br />
L’auteur s’intéresse également aux langues parlées par les jeunes et aux éventuelles<br />
destinations de migration. Le système d’éducation nationale bulgare prévoit l’apprentissage d’une<br />
langue étrangère dès l’école primaire. L’histoire de la Bulgarie est caractérisée par des périodes<br />
de diverses influences culturelles qui influent sur la priorité dans les langues étudiées. Avant la<br />
Première Guerre mondiale, c’était le français, l’allemand – entre les deux guerres, le russe – après<br />
la Seconde Guerre mondiale et l’anglais – depuis la chute du régime communiste en 1989. Quatre<br />
vingt neuf pour cent des participants ont des connaissances d’anglais, 49 % – d’allemand, et<br />
seulement 14,3 % – de français. En ce qui concerne les destinations, les jeunes affirment vouloir<br />
partir en priorité dans les pays anglophones.<br />
La citoyenneté mobile<br />
Dans son article « Identités mobiles ? Citoyenneté mobile ? », Ditchev (2007) considère le<br />
phénomène de la mobilité comme un symptôme classique de la crise de la citoyenneté moderne.<br />
Cette crise, caractérisant la société bulgare, se traduit par une recherche de nouvelles possibilités<br />
au-delà des frontières nationales.<br />
D’après les données de l’Agence des bulgares à l’étranger, le nombre des jeunes Bulgares<br />
qui poursuivent des études ou travaillent en dehors du pays varie entre 300 et 900 milles, dont les<br />
2/3 en UE. Ces jeunes, appelés par des sociologues floating population représentent 13 % de la<br />
population, un chiffre non négligeable pour un petit pays comme la Bulgarie.<br />
Pendant les dernières décennies, le défi que la mobilité lance aux jeunes Bulgares, est<br />
<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 34