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Villes et finances municipales - Blue acacia

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hésiteraient à ajouter une nouvelle dimension à un système déjà fort complexe. Il faut donc continuer<br />

pour le moment à miser sur des formules plus informelles tout en insistant pour que les autorités<br />

locales puissent se démarquer plus clairement des groupes représentant la société civile. Les<br />

interventions de vos représentants seront d’autant plus efficaces qu’elles interviendront tôt dans le<br />

processus décisionnel. Les fonctionnaires internationaux, dont c’est généralement la tâche de préparer<br />

les documents qui servent de point de départ à la réflexion, gagneraient à entendre les préoccupations<br />

des autorités <strong>municipales</strong> avant de m<strong>et</strong>tre la main à la plume. Investir des efforts dans ce travail<br />

d’information <strong>et</strong>, disons-le, d’éducation, apportera des dividendes bien plus considérables que les<br />

discours prononcés dans les assemblées publiques à un stade ultérieur, quand les jeux sont déjà faits.<br />

Une présence active de représentants des collectivités locales dans les débats internationaux est<br />

hautement désirable. Mais elle ne doit pas faire oublier l’absolue nécessité de consultation avec les<br />

autorités nationales avant que les positions qu’elles défendront dans les enceintes internationales ne<br />

soient arrêtées.<br />

Il y a fort à parier que les gouvernements seront toujours plus sensibles aux représentations faites par<br />

leurs propres comm<strong>et</strong>tants que par celles exprimées par des regroupements internationaux. Les villes<br />

des pays en développement ont des raisons encore plus pressantes de vouloir se faire entendre sur la<br />

scène internationale. Je veux parler de la place qu’occupe la coopération internationale dans l’univers<br />

des moyens à leur disposition pour satisfaire les besoins de leurs compatriotes. Il n’est pas facile de s’y<br />

r<strong>et</strong>rouver dans le réseau touffu d’agences multilatérales <strong>et</strong> de donateurs bilatéraux sans compter les<br />

milliers d’organisations non gouvernementales qui travaillent côte-à-côte mais pas toujours main dans<br />

la main. On a raison de déplorer les dédoublements <strong>et</strong> les incohérences entres les différents acteurs du<br />

développement. Les récipiendaires de l’aide internationale doivent composer avec les exigences de<br />

chacun de leurs partenaires. Il a été amplement démontré que la gestion de ces partenariats impose<br />

aux autorités des pays en développement une dépense d’énergie <strong>et</strong> de ressources qui serait mieux<br />

employée à résoudre les problèmes pressants auxquels elles sont confrontées tous les jours. La<br />

communauté des donateurs sensible aux critiques qui lui ont été adressées prend graduellement des<br />

mesures destinées à remédier, en partie du moins, à ces problèmes. La première de ces mesures est la<br />

décision prise par plusieurs gouvernements dont le gouvernement canadien de m<strong>et</strong>tre fin à la pratique<br />

de l’aide dite liée qui commandait que la mise en œuvre de proj<strong>et</strong>s de coopération soit confiée à des<br />

entités nationales, entreprises, consultants, ONG <strong>et</strong> que les contributions en nature telle l’aide<br />

alimentaire proviennent des pays donateurs eux-mêmes. En levant c<strong>et</strong>te espèce de monopole national<br />

sur les fonds d’aide, les pays donateurs peuvent maintenant se tourner vers les agents <strong>et</strong> les<br />

fournisseurs qui peuvent offrir les services requis à des meilleurs prix. Souvent ils pourront trouver ceci<br />

dans les pays en développement humain, renforçant par le fait même les capacités locales. L’autre<br />

changement majeur introduit par certains pays dans la livraison de leur programme de coopération, est<br />

la possibilité de verser directement au budg<strong>et</strong> des pays récipiendaires les sommes qu’ils auraient<br />

autrefois acheminées par l’entreprise d’agents nationaux ou d’organismes multilatéraux. Les pays avec<br />

lesquels ce type de coopération peut s’engager doivent évidemment avoir fait la preuve de leur capacité<br />

à gérer les fonds publics avec compétence <strong>et</strong> probité. Ce n’est qu’à c<strong>et</strong>te condition que les<br />

contribuables des pays donateurs accepteront que leurs deniers soient utilisés à ces fins. Le bénéfice à<br />

long terme d’une telle approche des pays en développement est évident. Plutôt que de recevoir une<br />

aide morcelée <strong>et</strong> d’être tiraillés entre les exigences de leurs nombreux partenaires auxquels ils doivent<br />

rendre des comptes détaillés, les gouvernements des pays en développement seront mieux en mesure<br />

de répartir les fonds de coopération selon des plans d’ensemble cohérents qui répondent mieux aux<br />

besoins de leurs concitoyens. Ces deux tendances, aide multilatérale <strong>et</strong> soutien budgétaire direct,<br />

peuvent ouvrir des possibilités intéressantes pour les villes à la recherche de partenaires<br />

internationaux. Là encore, la bonne gestion des <strong>finances</strong> publiques, la probité des dirigeants, la rigueur<br />

<strong>et</strong> la cohérence de l’administration seront des atouts recherchés.<br />

Mesdames <strong>et</strong> Messieurs,<br />

Chers amis,<br />

L’un des moments les plus importants des huit années que j’ai passées aux Nations Unies fut sans<br />

contredire le somm<strong>et</strong> du millénaire. C’est à l’occasion de ce somm<strong>et</strong> que furent adoptés les Objectifs du<br />

Développement du Millénaire. Imaginez qu’en 2015 la pauvr<strong>et</strong>é absolue soit réduite de moitié, que tous<br />

les enfants, sans exception, fréquentent les écoles primaires, que l’eau potable soit universellement<br />

accessible, que la pandémie du Sida soit enfin enrayée. Voilà ce que visent les Objectifs du Millénaire.<br />

L’adoption de ces objectifs par la communauté internationale tout entière, est un bel exemple de<br />

l’impact que peuvent avoir les décisions prises au sein des institutions internationales. La réalisation<br />

des objectifs du millénaire exige une contribution de tous les acteurs du développement,<br />

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