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Villes et finances municipales - Blue acacia

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milliards à environ douze milliards. Si on compte que l’inflation, durant c<strong>et</strong>te période, était à peu près<br />

de moins de 4 %, la hausse des dépenses moyennes des municipalités a été de près de 5,5 %. En<br />

somme, les dépenses des municipalités durant toute c<strong>et</strong>te période ont été beaucoup plus élevées que<br />

l’inflation. Deuxième élément du bilan, les surplus des municipalités, parce que les municipalités au<br />

Québec n’ont pas le droit de faire de déficit, elles doivent avoir un cumul de budg<strong>et</strong> équilibré, en<br />

pratique, elles font des surplus. Mais ces surplus sont passés de 124 millions à 1 milliard 113 millions<br />

de dollars durant c<strong>et</strong>te période. Ces surplus sont passés, en somme, de 4,3 % de leur budg<strong>et</strong> à 9,5 %<br />

de leur budg<strong>et</strong>. Une croissance énorme des surplus des municipalités. Le taux d’end<strong>et</strong>tement n<strong>et</strong> des<br />

municipalités, parce que les municipalités des années 60-70, se sont end<strong>et</strong>tées de plus en plus. Dans<br />

les 25 dernières années, le taux d’end<strong>et</strong>tement n<strong>et</strong> des municipalités a diminué de 70 %. Le service de<br />

d<strong>et</strong>tes n<strong>et</strong>tes des municipalités est passé de 19,5 % à 17,75 %. Un autre indice de la santé de c<strong>et</strong>te<br />

réforme, c’est que les revenus de sources locales ont augmenté de 72 % à 87 %. Par ailleurs, les<br />

revenus de transferts ou de subventions du gouvernement ont diminué dans la même proportion. Ces<br />

chiffres suffisent à démontrer que la réforme fiscale a permis aux municipalités d’augmenter<br />

considérablement leurs dépenses, d’augmenter leurs surplus accumulés, de diminuer leurs taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement, de diminuer les subventions qu’elles recevaient du gouvernement <strong>et</strong> d’accroître leurs<br />

revenus de ressources locales sur lesquels elles ont un contrôle. Un vieil adage affirme « Dis moi qui te<br />

paie, je te dirai qui tu sers ! ». Si c’est le gouvernement central qui subventionne, se sera lui qui dictera<br />

les priorités <strong>et</strong> les choix aux municipalités. Par ailleurs, si la municipalité dispose d’une autonomie<br />

financière, d’une autonomie politique locale, ainsi se manifestera la démocratie municipale.<br />

Actuellement au Québec, les jeunes le savent, ils perçoivent là où ça se décide.<br />

Au Québec, dans les élections scolaires, il y a 8 % des citoyens qui vont voter. Dans les élections<br />

<strong>municipales</strong>, il y a 50 % des citoyens qui vont voter. Pourquoi ? Parce que les citoyens savent qu’en<br />

éducation, c’est le gouvernement du Québec qui décide, ils vont voter aux élections provinciales mais,<br />

au niveau municipal, ils savent que c’est les élus locaux qui décident. C’est pour ça qu’ils vont voter au<br />

niveau municipal. On peut se demander, dans un tel contexte, qu’est-ce qui fait que c<strong>et</strong>te réforme a eu<br />

lieu ? Qu’est-ce qui fait qu’elle a réussi <strong>et</strong> qu’elle a été améliorée encore par le dernier pack fiscal de<br />

2006 ? Quels sont les agents qui y ont travaillé ? Quels sont les facteurs qui ont amené ce<br />

changement ? Les conditions ? Une stratégie vers l’autonomie financière <strong>et</strong> l’autonomie politique des<br />

municipalités est-elle possible ? Pour convaincre nos gouvernements supérieurs qu’il peut être<br />

avantageux dans un pays de passer d’un système de tutelle financière ou d’un système mixte de<br />

revenus de subventions à un système d’autonomie financière, qu’est-ce que nous pouvons faire ? La<br />

réflexion sur le modèle québécois, à c<strong>et</strong> égard, est peut être utile. Un changement si majeur soulève<br />

plusieurs questions. Qu’est-ce qui a fait que ça a changé ? Comment s’est opéré le changement ? A<br />

quel rythme s’est-il effectué ? Quels ont été les facteurs <strong>et</strong> les conditions de changement ? Je veux vous<br />

donner quelques raisons. Le premier agent du changement a été l’Union des municipalités du Québec<br />

qui, durant 15 ou 20 ans, a constamment réclamé la totalité du champ de l’impôt foncier. Mais, le<br />

gouvernement des années 60 avait d’autres préoccupations. C’était l’éducation des années 70, de la<br />

santé, je l’ai indiqué. Mais, dans les années 80, les réformes <strong>municipales</strong>, les besoins de nature locale,<br />

sont devenus prioritaires <strong>et</strong>, à ce moment, le gouvernement a répondu « oui » à la demande constante<br />

de l’Union des municipalités qui était appuyée aussi par les communautés urbaines <strong>et</strong> appuyée<br />

également par la Fédération de l’Union des conseils de comtés qui était la Fédération des municipalités<br />

rurales.<br />

Deuxièmement, on peut se demander aussi quels sont les agents qui ont joué un rôle ? J’ai dit du côté<br />

municipal, on était pour la réforme, en concertation avec le gouvernement mais la Fédération des<br />

commissions scolaires était complètement contre parce qu’elle perdait son champ d’impôts fonciers <strong>et</strong><br />

la chose s’est réglée devant la Cour Suprême du Canada qui a dit que le gouvernement du Québec avait<br />

eu raison <strong>et</strong> avait respecté la Constitution en concluant c<strong>et</strong> accord avec les municipalités qui enlevaient<br />

le champ d’action foncier aux commissions scolaires.<br />

Au-delà de ces agents, quels sont les facteurs structurels <strong>et</strong> culturels qui ont permis ce changement ?<br />

Dans les facteurs structurels, la première, c’est qu’il y avait une forte demande des services, un<br />

accroissement de la demande des services, c’est ce que vous vivez dans la plupart de vos villes. Il y<br />

avait aussi, une demande des citoyens d’améliorer les services existants <strong>et</strong> il y avait une croissance de<br />

l’inflation à ce moment là. Il y avait aussi des conditions culturelles qui ont favorisé ce changement. Au<br />

début des années 60-70-80, il y a eu ce qu’on appelle au Québec, la révolution tranquille, la valorisation<br />

du changement. Par la suite, on a valorisé davantage l’adaptation, la tranquillité, la paix, le calme, après<br />

toutes ces turbulences. Mais, au début des années 80, on a valorisé le changement pour le<br />

changement <strong>et</strong> aussi, il y avait le gouvernement du Québec qui voulait attacher son nom à de grandes<br />

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