Les sirènes de la glace - Je me livre ... Eric Vincent
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<strong>Les</strong> <strong>sirènes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce<br />
Valérie était émue. Elle n'ignorait pas qu'elle était <strong>la</strong> première à découvrir le contenu du<br />
p<strong>la</strong>card. <strong>Les</strong> parents <strong>de</strong> Sébastien eux-mê<strong>me</strong>s n'y avaient pas accès. Ils avaient à peine entrevu<br />
quelques pièces <strong>de</strong> tissu assemblées entre elles, au hasard <strong>de</strong>s irruptions volontaires ou<br />
involontaires dans <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> l'adolescent. Où que ses yeux se portaient, ce n'était<br />
qu'harmonie, bon goût, chatoie<strong>me</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> vue.<br />
- Alors ? Demanda Sébastien.<br />
- C'est... génial ! Murmura-t-elle com<strong>me</strong> si <strong>de</strong>s mots mal choisis al<strong>la</strong>ient rompre le char<strong>me</strong> qui<br />
opérait avec une puissance inégalée.<br />
- A part <strong>la</strong> mauve et noire, bien sûr, <strong>la</strong>quelle choisirais-tu ?<br />
- Elles sont toutes magnifiques.<br />
- Il y en a bien une qui te p<strong>la</strong>ît plus, non ?<br />
- Celle qui est bleu nuit... elle est superbe !<br />
- Tu veux l'essayer ?<br />
- Maintenant ?<br />
- Pourquoi pas ? Passe dans le cabinet <strong>de</strong> toilettes, à côté !<br />
Il lui offrit le satin, les accessoires et lui ouvrit <strong>la</strong> porte. Elle entra com<strong>me</strong> dans un rêve, sans<br />
savoir où se situait <strong>la</strong> limite entre <strong>la</strong> réalité et l'imaginaire, cherchant presque son chemin.<br />
*<br />
* *<br />
En se regardant dans l'im<strong>me</strong>nse miroir <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains, Valérie avait du mal à y croire. Elle<br />
avait un physique très agréable, aux dires <strong>de</strong>s garçons <strong>de</strong> son âge, et un corps fait pour <strong>la</strong><br />
danse, c'est à dire sans kilo superflu et avec <strong>de</strong>s muscles d'acier. De là à être mannequin un<br />
jour, non. Il lui manquait malheureuse<strong>me</strong>nt quelques précieux centimètres auxquels les ténors<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> haute couture accordaient beaucoup trop d'importance. Quoi ? C'est vrai ! La beauté<br />
n'est pas l'apanage <strong>de</strong>s plus du mètre soixante-quinze ! <strong>Je</strong> leur rappelle que Marilyn portait à<br />
<strong>me</strong>rveille les robes <strong>de</strong> soirée et, cependant, <strong>la</strong> nature n'avait pas propulsé <strong>la</strong> ci<strong>me</strong> <strong>de</strong> sa<br />
blon<strong>de</strong>ur à <strong>de</strong>s hauteurs vertigineuses. La plupart <strong>de</strong>s hom<strong>me</strong>s s'imaginent volontiers au bras<br />
<strong>de</strong> ces créatures télévisées et photographiées mais ils reconsidéreraient probable<strong>me</strong>nt leur<br />
juge<strong>me</strong>nt s'ils <strong>de</strong>vaient lever les yeux pour croiser le regard <strong>de</strong> leur top mo<strong>de</strong>l préféré.<br />
Valérie s'admirait dans <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce. Elle était prête <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux minutes mais elle ne<br />
parvenait pas à s'arracher <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains. Elle se croyait <strong>de</strong>venue princesse grâce à un<br />
coup <strong>de</strong> baguette magique <strong>de</strong> Sébastien l'enchanteur. Peu importe si elle mé<strong>la</strong>ngeait ou non<br />
toutes les histoires <strong>de</strong> Walt Disney, elle pensait vivre un conte <strong>de</strong> fées. Elle n'osait pas<br />
imaginer les ravages qu'elle provoquerait dans les coeurs et dans les têtes en sortant en ville,<br />
vêtue <strong>de</strong> <strong>la</strong> sorte. Mais com<strong>me</strong>nt diable Sébastien réussissait-il à créer <strong>de</strong> telles oeuvres d'art ?<br />
En bougeant, en virevoltant pour profiter <strong>de</strong> <strong>la</strong> vue sur les reflets bleutés <strong>de</strong> <strong>la</strong> robe et <strong>de</strong>s<br />
reflets f<strong>la</strong>mboyants d'accessoires en strass, une question ne cessait <strong>de</strong> hanter son esprit. La<br />
tenue <strong>de</strong> soirée lui al<strong>la</strong>it com<strong>me</strong> un gant. Curieux... Com<strong>me</strong>nt Sébastien avait-il pu réaliser ce<br />
tour <strong>de</strong> magie ? Com<strong>me</strong>nt se faisait-il que <strong>la</strong> robe soit à ses <strong>me</strong>nsurations ? Il y avait bien ici<br />
ou là, un ou au grand maximum <strong>de</strong>ux centimètres en trop mais rien d'important. La longueur,<br />
notam<strong>me</strong>nt, était parfaite<strong>me</strong>nt ajustée. La robe, un fourreau agré<strong>me</strong>nté <strong>de</strong> plis et vo<strong>la</strong>nts,<br />
semb<strong>la</strong>it avoir été conçue pour elle.