Les sirènes de la glace - Je me livre ... Eric Vincent
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<strong>Les</strong> <strong>sirènes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce<br />
Dès qu'elle se fut éloignée, Hubert ne put s'empêcher <strong>de</strong> grom<strong>me</strong>ler :<br />
- Celle-là ! On peut dire qu'elle est <strong>la</strong> reine <strong>de</strong>s garces !<br />
- Tonton ! Enfin !<br />
- C'est vrai, tu sais. <strong>Je</strong> n'invente rien. C'est ce que j'appelle popu<strong>la</strong>ire<strong>me</strong>nt une morveuse ! Tu<br />
l'as vue ? Non mais tu l'as vue ?<br />
- On ne peut pas dire qu'elle soit très aimable... nota Catherine avec indulgence.<br />
- Aimable ? Ah oui ! Aujourd'hui, elle est buvable. D'habitu<strong>de</strong>, elle est dix fois pire que ce<strong>la</strong>.<br />
- Tonton ?<br />
- Oui ?<br />
- Tu accepterais <strong>de</strong> faire quelque chose pour moi ?<br />
- Un service ? Bien sûr, ma chérie ! Deman<strong>de</strong> !<br />
- <strong>Je</strong> voudrais savoir où elle a acheté sa robe.<br />
- Sa robe ? Tu es connaisseuse. C'est vrai qu'elle est superbe. A mon avis, c'est mê<strong>me</strong> du<br />
gâchis. Ne t'inquiète pas. Mê<strong>me</strong> au prix <strong>de</strong> ma propre mort, je reviendrai avec le précieux<br />
renseigne<strong>me</strong>nt ! Affirma-t-il d'un ton chevaleresque.<br />
- Merci.<br />
Elle ne pouvait détacher son regard <strong>de</strong> ce savant amalga<strong>me</strong> <strong>de</strong> tissus noirs et mauves. L'habit<br />
é<strong>me</strong>ttait com<strong>me</strong> une sorte <strong>de</strong> rayonne<strong>me</strong>nt invisible. Magali portait-elle un <strong>de</strong> ces mystérieux<br />
parfums d'attirance dont on par<strong>la</strong>it parfois dans <strong>de</strong> mauvaises publicités ? Non, ces supposés<br />
parfums n'attiraient que l'argent du portefeuille <strong>de</strong>s gogos. Et puis, elle avait cru reconnaître<br />
les effluves entêtants <strong>de</strong> Poison, <strong>de</strong> Christian Dior, un nom s'accordant parfaite<strong>me</strong>nt avec le<br />
tempéra<strong>me</strong>nt <strong>de</strong> Magali. De cette robe à <strong>la</strong> coupe et au style particuliers se dégageait un<br />
magnétis<strong>me</strong> incontestable.<br />
"Pourvu que Tonton Hubert réussisse !"<br />
*<br />
* *<br />
L'assistance entière app<strong>la</strong>udit poli<strong>me</strong>nt <strong>la</strong> victoire incontestée et incontestable <strong>de</strong> Magali. Elle<br />
se pavanait sur <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> l'orchestre <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> basse-cour <strong>la</strong> dévorant <strong>de</strong>s yeux. Le genre <strong>de</strong><br />
situation dont elle raffo<strong>la</strong>it : montrer sa personne en public et faire <strong>de</strong>s envieux.<br />
Hubert Saint Parfum <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dentellière se fraya un chemin à travers le smoking impeccable et<br />
<strong>la</strong> toilette plus ou moins fraîche selon l'état <strong>de</strong>s fortunes. Il parvint à grand-peine, malgré ses<br />
jeunes trente-cinq printemps, à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> sa nièce.<br />
- Alors, tonton ?<br />
- <strong>Je</strong> te le donne en mille !<br />
- Elle vient <strong>de</strong> dire qu'il s'agissait d'une création <strong>de</strong> Christina Diamante.<br />
- Garce et <strong>me</strong>nteuse.<br />
- Quoi ?<br />
- C'est une garce doublée d'une <strong>me</strong>nteuse.<br />
- Oh... tonton ! Dis plutôt que tu ne parviens pas à <strong>la</strong> séduire, hein ?