livret jarry a5 v2 - Théâtre de l'Echappée

Carnet de création “ Monsieuye Jarry “
– et ceci expliquerait qu’elle ne soit point encore toute exterminée – elle est, selon toute apparence,
plus féroce, à en juger par son cri (imitant le crissement de pneus – réaction des figurants
- puis toussant) Ha ! Ah !
Hilard :
(toussant) Ha ! Ah ! Cri qui n’est comparable qu’à…
Hilard et Grenoux :
(Ils se mettent à chanter comme ils peuvent :) Ha ! ah ! Cri qui n’est / comparable qu’à… Ha !
ah ! Cri qui n’est / comparable qu’à…
Les Palotins de l’arrêt de l’omnibus :
(ils chantent) Comparable cas Comparable cas Comparable cas
Hilard :
(Un petit temps, puis Hilard fait canarder un vieux klaxon, très affirmatif en voulant faire taire
tout le monde) …qu’à celui du canard ou de l’ornithorynque ! Ha ! Ah!
Les Palotins de l’arrêt d’omnibus :
Ha ! Ah !
Grenoux :
(petit temps) On a essayé des systèmes de pièges / sortes de huttes disposées à intervalles réguliers
/ le long de la voie et assez pareilles / à celles qui servent pour la chasse au marais….
Hilard :
Oui… et des bandes de gaillards résolus s’y embusquent et guettent le passage de l’animal !
Tous les Palotins de l’arrêt de bus tournent la tête vivement comme s’ils regardaient
un omnibus lancé à toute allure.
Grenoux :
Le plus souvent celui-ci les évente et s’enfuit, non sans donner des signes de fureur…
Tous les Palotins de l’arrêt d’omnibus, de rage, tapent dans leurs mains.
Grenoux :
(en toussant et en chassant encore la fumée) Par un froncement de sa peau postérieure, bleue
comme celle de certains singes et – tenez-vous bien - phosphorescente la nuit .Quelques spécimen
de l’espèce se sont toutefois laissé domestiquer…
Hilard :
Ah oui ?
Grenoux :
Ils obéissent avec une suffisante docilité à leur cornac / qui les fait avancer ou s’arrêter / en les
tirant par la queue (il fait le geste de tirer une sonnette et tous les Palotins aussi).
Hilard :
Tiens !
Grenoux :
La Société protectrice des animaux a obtenu que la queue de l’omnibus / fût protégée par une
poignée en bois (il fait le geste de tirer une sonnette avec poignée et tous les Palotins aussi).
Monsieuye Jarry va placer son armoire à fumée, côté jardin, au niveau des Palotins.
Hilard :
C’est fou ! Cette mesure de douceur est inconsidérée… car les individus sauvages dévorent les
hommes qu’ils attirent en les fascinant à la façon du serpent !
Grenoux :
(en confidence) Par suite d’une adaptation compliquée de leur appareil digestif, ils excrètent
leurs victimes encore vivantes, après avoir assimilé les parcelles de cuivre qu’ils ont pu en
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