Giannada 48pp (juin 2005) (Page 1) - Le Nouvelliste
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F O N D A T I O N P I E R R E G I A N A D D A<br />
NICOLAS DE STAËL<br />
DU 18 JUIN AU 21 NOVEMBRE 2010<br />
Supplément du 16 <strong>juin</strong> 2010 Ce cahier ne peut pas être vendu séparément
Quinze ans après<br />
■ Quinze ans après sa rétrospective Nicolas de Staël,<br />
la Fondation P. Gianadda propose une nouvelle<br />
lecture de cette œuvre puissante. L’ami Jean-Louis<br />
Prat, ancien directeur de la Fondation Maeght à<br />
Saint-Paul-de-Vence, a repris son bâton de pèlerin<br />
pour rassembler plus de septante peintures et autant<br />
de dessins qui retracent la rapide ascension du peintre<br />
entre 1946 et 1955. Rapidité de travail et de maturation,<br />
ou fulgurance comme le dit Jean-Louis Prat,<br />
est la marque de cet artiste au destin hors normes<br />
dont la carrière se brisa tragiquement au pied du Fort<br />
Vauban à Antibes. <strong>Le</strong>s historiens de l’art ne cessent<br />
de relire cette œuvre à la lumière de la modernité, et<br />
Jean-Louis Prat en est un de ses plus fidèles connaisseurs.<br />
Ce cahier spécial du «<strong>Nouvelliste</strong>» annonce également<br />
la venue de l’exposition de l’hiver 2010-2011<br />
consacrée à une collection privée avec des pièces<br />
allant de Renoir à Sam Szafran.<br />
On l’oublie parfois, la Fondation Pierre Gianadda<br />
doit aussi son rayonnement à sa saison musicale, une<br />
des premières au monde à prendre sa place dans le<br />
cadre même des expositions. <strong>Le</strong> premier concert a eu<br />
lieu en 1979, un an après l’ouverture, avec le Beaux<br />
Arts Trio de New York, suivi par un récital de Yehudi<br />
et Jeremy Menuhin en 1980. Autant dire que la barre<br />
était mise assez haut dès les débuts. La saison musicale<br />
compte treize concerts et un gala de Cecilia Bartoli,<br />
l’indéfectible amie de la Fondation. I Solisti<br />
Veneti seront là, comme à chaque grande occasion,<br />
pour fêter les 75 ans de Léonard Gianadda le 23 août.<br />
Il y a trente-deux ans, quand Léonard Gianadda crée<br />
cette fondation, tout le monde ou presque ignore que<br />
cet ingénieur bâtisseur a un passé de reporter. Ses<br />
images, sorties des boîtes où elles dormaient par<br />
Jean-Henry Papilloud, directeur de la Médiathèque-<br />
Valais à Martigny, jettent une lumière nouvelle sur<br />
l’homme. Il y a bien en lui, comme le remarque Jean-<br />
Louis Prat, quelque chose d’un créateur.<br />
Véronique Ribordy<br />
SOMMAIRE<br />
4 NICOLAS DE STAËL<br />
Exposition de l’été 2010<br />
6 RENCONTRE<br />
AVEC JEAN-LOUIS PRAT<br />
La parole au connaisseur<br />
9 COULEUR ET MATIÈRE<br />
Regards sur l’œuvre<br />
15 LE COIN DES ENFANTS<br />
Jouer avec Nicolas de Staël<br />
17 SUZANNE AUBER<br />
A l’Arsenal en automne<br />
19 BAS LES MASQUES<br />
Fondation B. et C. de Watteville<br />
20 DE RENOIR À SAM SZAFRAN<br />
Exposition de l’hiver 2010-2011<br />
26 ÉTROUBLES, VAL D’AOSTE<br />
De Degas à Picasso, 40 sculptures<br />
29 EN AVANT LA MUSIQUE<br />
<strong>Le</strong>s concerts de la Fondation<br />
33 CHRISTIAN RABOUD<br />
Art brut au Musée de l’automobile<br />
34 SAISON MUSICALE<br />
38 BÉJART, UN DANSEUR<br />
SOUS L’OBJECTIF<br />
Photographies de Marcel Imsand<br />
42 PHOTOGRAPHIES<br />
DE LÉONARD GIANADDA<br />
Balades en noir et blanc<br />
COUVERTURE<br />
• Nicolas de Staël, <strong>Le</strong>s Musiciens,<br />
souvenir de Sydney Bechet, 1953, huile<br />
sur toile, 161,9 x 114,2 cm, dation 1982,<br />
Centre Pompidou, Paris,<br />
Musée national d’art moderne/Centre de<br />
création industrielle<br />
PAGE 3<br />
• Nicolas de Staël, Bouteilles, 1952, huile<br />
sur toile, 92 x 73 cm, collection particulière.<br />
IMPRESSUM<br />
Editeur Editions <strong>Le</strong> <strong>Nouvelliste</strong> S.A.,<br />
R. de l’Industrie 13, 1950 Sion<br />
Rédacteur des magazines<br />
Jean Bonnard<br />
Rédactrices Véronique Ribordy<br />
et Antoinette de Wolff<br />
©Pro Litteris, Zurich<br />
Réalisation<br />
Raphaël Bailo et Sébastien Lonfat<br />
Impression Centre d’Impression<br />
des Ronquoz S.A., Sion<br />
Diffusion encarté dans<br />
«<strong>Le</strong> <strong>Nouvelliste</strong>» et distribué<br />
à la Fondation P. Gianadda<br />
Publicité Publicitas S.A., Sion<br />
Ce magazine est gratuit et<br />
ne peut en aucun cas être vendu<br />
PAGE 3
■ Destin hors du commun que<br />
celui de Nicolas de Staël, fils<br />
d’aristocrates russes exilés,<br />
qui se donna la mort en 1955 à<br />
Antibes.<br />
Selon qu’on suive le calendrier<br />
grégorien catholique ou le calendrier<br />
julien orthodoxe, Nicolas de<br />
Staël serait né en 1914 ou 1915 à<br />
Saint-Pétersbourg.<br />
Son père, le général Vladimir de<br />
Staël, est vice-gouverneur de la<br />
forteresse Pierre-et-Paul. Proche<br />
du tsar, il est mis à la retraite dès<br />
1917. La révolution va contraindre<br />
la famille à s’exiler en Pologne.<br />
En l’espace d’une année, il<br />
perd son père et sa mère. Nicolas<br />
et ses deux sœurs sont envoyés à<br />
Bruxelles et élevés par un couple<br />
belge, les Fricero. A 16 ans, il<br />
entre aux Beaux-Arts de Bruxel-<br />
PAGE 4<br />
Nicolas de Staël, la pe<br />
DUNCAN DE SAINT-PÉTERSBOURG PHILLIPS CROYAIT QUE À ANTIBES, L’ART A LE POUVOIR DESTIN HORS D’EMBELLIR DU COMMUN LA VIE. D’UN PEI<br />
Nicolas de Staël, Footballeurs, h/t, 1952, 65 x 81 cm. Collection Fondation Pierre<br />
Gianadda, Martigny.<br />
Nicolas de Staël, La table de l’artiste (à droite) h/t, 1954, 89 x 116 cm, collection<br />
particulière, France, courtesy Galerie Applicat-Prazan, Paris.<br />
les où il suit des cours de dessin<br />
antique, se passionne pour Rembrandt<br />
et Vermeer, «les vieux<br />
Flamands, les Hollandais» qui<br />
resteront à jamais «proches de<br />
son cœur». En 1936, il découvre<br />
le Maroc. Il y rencontre Jeannine<br />
Guillou, peintre elle aussi, et<br />
continue de voyager avec elle, en<br />
Algérie, puis en Italie où le couple<br />
visite des lieux mythiques,<br />
Naples, Pompéi, Paestum. Il<br />
copie Titien, <strong>Le</strong> Greco, «les<br />
beaux primitifs, le dernier des<br />
Bellini», Mantegna, Bellini,<br />
Antonello de Messine... Dès<br />
1939, il s’engage dans la Légion<br />
étrangère et est envoyé en Tunisie.<br />
Démobilisé neuf mois plus<br />
tard, il rejoint Jeannine à Nice.<br />
<strong>Le</strong> couple se lie avec Jean Arp,<br />
Sonia et Robert Delaunay,<br />
Alberto Magnelli. Staël cherche à<br />
atteindre «une expression libre».<br />
Dès 1942, il est engagé dans la<br />
voie de l’abstraction avec un<br />
usage de la matière qui le distingue<br />
des autres peintres. Il peint<br />
au couteau, dans une matière<br />
épaisse. Alors que la modernité et<br />
l’abstraction sont classés «art<br />
dégénéré» par l’occupant, il participe<br />
en 1944 avec Domela,<br />
Kandinsky et Magnelli à l’exposition<br />
«Peintures abstraites» de la<br />
Galerie l’Esquisse. Cette même<br />
galerie lui propose aussitôt sa<br />
première exposition particulière.<br />
En 1946, Jeannine Guillou meurt<br />
des suites de privations de ces<br />
années de misère.<br />
La même année, il épouse Françoise<br />
Chapouton et rencontre ses<br />
premiers soutiens auprès des<br />
galeristes. Installé à Paris, dans<br />
un atelier proche de celui de<br />
Braque, il se rapproche de ce<br />
peintre, ainsi que de Laurens,<br />
Lanskoy, Lapicque. <strong>Le</strong> début des<br />
années 1950 marque le retour à la
inture de plein fouet<br />
NTRE DE LA MODERNITÉ: «LA PEINTURE RESTE SEULE EN PLEINE AVENTURE»<br />
figuration et les premiers succès<br />
chez Jacques Dubourg à Paris, à<br />
la Galerie Matthiesen à Londres.<br />
En 1952, il recommence à peindre<br />
d’après nature. Au mois de<br />
mars, il assiste au match France-<br />
Suède au Parc des Princes. Fortement<br />
impressionné, il met en<br />
route une série de tableaux. L’année<br />
suivante, après un voyage en<br />
Italie, il se rend à New York où<br />
son exposition rencontre le succès.<br />
Attiré par la lumière du<br />
Midi, il s’installe à Antibes en<br />
1954, dans un atelier ouvert sur<br />
la mer. En six mois, il réalise près<br />
de 300 toiles, dans une matière<br />
de plus en plus transparente et<br />
fluide. <strong>Le</strong> 16 mars 1955, il se suicide<br />
à Antibes.<br />
Véronique Ribordy<br />
UNE BIOGRAPHIE EN QUELQUES DATES<br />
1914 Naissance à Saint-Pétersbourg<br />
1919 Exil de la famille en Pologne<br />
1922 Arrivée en Belgique<br />
1933-1936 Académie royale des beaux arts de Bruxel-<br />
les et Académie Saint-Gilles<br />
1936 Voyage au Maroc<br />
1937 Voyage en Algérie avec Jeannine Guillou<br />
1939 Engagement dans la Légion étrangère<br />
1940 Mobilisation en Tunisie et retour à Nice<br />
1943 Installation à Paris<br />
1944 Peint au couteau, se tourne vers l’abstraction<br />
1950 <strong>Le</strong> Musée national d’art moderne de Paris expose<br />
une toile achetée par l’Etat. Sa toile «La Rue Gauguet»<br />
est achetée par le Musée de Boston. Fréquente Messiaen,<br />
Stravinsky, Boulez, Dora Maar, Jean Paulhan.<br />
1951 Expose chez son ami Théodore Schempp à New<br />
York. Se lie avec René Char dont il illustre les «Poèmes».<br />
1952 Peint sur le motif et revient à une peinture figurative.<br />
Match France-Suède au Parc des Princes<br />
1953 Expose à New York avec succès. Entre deux voyages<br />
en Italie, s’installe à Lagnes, puis à Ménerbes, pour<br />
peindre.<br />
1954 Expose à New York, nouveau succès. Expose à<br />
Paris, son retour à la figuration n’est pas compris de tous.<br />
S’installe à Antibes. Peint des paysages et des objets.<br />
Voyage en Espagne, voit l’exposition Courbet à Lyon.<br />
1955 Antibes. Prépare deux expositions.Travaille beaucoup.Au<br />
retour d’un concert à Paris, commence «L’orchestre»<br />
et «<strong>Le</strong> Concert».<br />
16 mars Suicide à Antibes.<br />
PAGE 5
■ Jean- Louis Prat, ancien directeur<br />
de la fondation Maeght à<br />
Saint-Paul-de-Vence, est celui<br />
qui a rendu possible et organisé<br />
cette rétrospective Nicolas de<br />
Staël à Martigny. Lors d’une<br />
conversation à bâtons rompus<br />
dans le parc de la Fondation<br />
Pierre Gianadda, ce grand<br />
connaisseur de l’art moderne<br />
livre quelques réflexions sur<br />
Nicolas de Staël et sur son métier<br />
de commissaire d’exposition.<br />
Depuis quarante ans, l’historien<br />
de l’art n’a cessé de marquer son<br />
admiration à l’œuvre du peintre<br />
d’Antibes à travers expositions et<br />
publications. Il le rappelle:<br />
«Nicolas de Staël est une vieille<br />
histoire pour moi.» En effet<br />
depuis 1972, date de la première<br />
exposition qu’il lui consacre à la<br />
PAGE 6<br />
De l’importance d’être fi<br />
Nicolas de Staël, Agrigente, h/t, 1954, 65 x 81 cm, collection privée.<br />
Fondation Maeght, Jean-Louis<br />
Prat est souvent retourné aux<br />
sources de cette œuvre. On citera<br />
pour mémoire la rétrospective de<br />
1991 à Saint-Paul-de-Vence,<br />
celle de 1995 déjà à Martigny, ou<br />
encore à La Pedrera à Barcelone<br />
en 2002, sans compter les nombreuses<br />
présentations collectives<br />
qu’il a consacrées à l’art<br />
moderne et où Staël tient toujours<br />
une place de premier plan:<br />
«Chaque lieu permet de poser un<br />
autre regard sur une œuvre.» Il<br />
rattache aussi ce peintre à une<br />
terre: «Staël a contribué à une<br />
redécouverte de la Provence et de<br />
la Méditerranée. Il a capté l’in-<br />
JEAN-LOUIS PRAT LIVRE QUELQUES CLÉS SUR LE PEINTRE...<br />
tensité de ce paysage de mer et<br />
de soleil.»<br />
Dans les années où Staël explore<br />
abstraction et figuration, le<br />
monde de la peinture est en ébullition.<br />
Son œuvre singulière est<br />
contemporaine de l’Action Painting<br />
aux Etats-Unis. Il partage<br />
avec ces peintres «la rapidité de<br />
la mise en place de la couleur, sa<br />
fulgurance». Et s’en distingue<br />
radicalement par d’autres<br />
aspects: «Il dessinait sur le motif,<br />
puis faisait les tableaux en atelier.<br />
Il réinventait d’autres tonalités,<br />
d’autres formes qui trouvaient<br />
leur justesse dans le<br />
vécu.» Nicolas de Staël plonge<br />
dans l’abstraction dès 1942. Il a<br />
aussi été un des premiers modernes<br />
à revenir à la figuration dix<br />
ans plus tard: «Il n’est pas dans la<br />
description, mais ce qu’il dit est<br />
plus vrai que ce que nous<br />
voyons. Devant chacun de ses<br />
tableaux, le spectateur voit ce<br />
qu’il n’a pas vu, mais qu’il aurait<br />
pu voir.»<br />
Et ce qu’il voit, Nicolas de<br />
Staël le traduit par une matière et<br />
une couleur uniques: «Il emploie<br />
des couleurs pures, des blancs,<br />
des rouges, des verts extraordinaires<br />
qu’il pose avec franchise<br />
et rapidité. Son voyage dans la<br />
peinture dit la vie qui passe par<br />
là.»
dèle<br />
ET SUR LUI-MÊME. RENCONTRE À LA FONDATION PIERRE GIANADDA<br />
<strong>Le</strong>s tableaux proviennent de<br />
musées, la Tate de Londres, le<br />
Centre Pompidou à Paris, la<br />
Phillips Collection de Washington,<br />
que Prat a fait venir au Musée du<br />
Luxembourg à Paris en <strong>2005</strong>, sans<br />
compter les très nombreux prêteurs<br />
privés, une constante à la<br />
Fondation.<br />
Fidèle à ses convictions qu’«une<br />
bonne exposition est toujours<br />
conçue pour un lieu», le commissaire<br />
a fait son choix en fonction<br />
de cet «amphithéâtre» martignerain<br />
qu’il connaît désormais parfaitement:<br />
«La force de Staël réside<br />
dans sa manière de bâtir une toile.<br />
Il s’agit de faire ressentir ce choc<br />
visuel.»<br />
Membre du conseil de la Fondation<br />
Pierre Gianadda, Jean-Louis Prat a<br />
tissé des liens étroits avec Léonard<br />
Jean-Louis Prat: «La fidélité est essentielle. Je continue à défendre les<br />
artistes que j’ai découverts dans les années 1960. On est marqué par les<br />
artistes qui font votre vie.»<br />
Gianadda. <strong>Le</strong>s deux hommes bâtissent<br />
une solide amitié au fil des<br />
expositions, Braque en 1992, Nicolas<br />
de Staël en 1995, Miro en 1997,<br />
Bonnard en 1999. Jean-Louis Prat<br />
se souvient de leur première rencontre:<br />
«J’ai été frappé par<br />
l’homme, son contact direct, son<br />
ton qui tranche dans le monde de<br />
l’art. C’est à la fois un créateur et<br />
un séducteur. Il a la force de<br />
conviction, l’intelligence, la chaleur.<br />
Léonard fait partie de ma<br />
famille.»<br />
Jean-Louis Prat le dit avec<br />
humour: «Imaginer une exposition<br />
est un moyen de s’imaginer créa-<br />
teur», et plus sérieusement: «<strong>Le</strong><br />
commissaire est un metteur en<br />
scène.» Chaque commissaire a sa<br />
manière. La sienne consiste à<br />
raconter une histoire. Il peut compter<br />
sur le vaste réservoir de sa<br />
mémoire, où s’entassent objets et<br />
rencontres: «Ce métier passe par<br />
l’affectif.» Il a été marqué par ses<br />
rencontres avec Miró ou Chagall:<br />
«Rien n’était faux chez eux.» Il a<br />
exposé Braque, Giacometti, Léger,<br />
Klee, Richier, Soulages, Tapiès ou<br />
Chillida, les Américains Rauschenberg,<br />
Jasper Johns ou Sam<br />
Francis. En 1995, Prat imaginait<br />
un face-à- face retentissant entre<br />
Christian Hofmann<br />
Bacon et Freud. Il sourit: «Je suis<br />
allé jusqu’à Basquiat...» Il défend<br />
fidèlement ses découvertes des<br />
années 1960: «Cela me paraît<br />
essentiel. Rien n’est pardonné à<br />
ceux qui trichent. Et on ne peut pas<br />
être tourné que vers la découverte.»<br />
S’il lui arrive de déplorer que le<br />
monde de l’art soit devenu «un<br />
monde de pouvoir, plutôt que de<br />
passion», il se réjouit de la mondialisation<br />
qui «va obliger chaque culture<br />
à se définir de manière forte».<br />
Il se souvient des réticences rencontrées<br />
lors de l’émergence de<br />
l’Ecole américaine dans les années<br />
1950 et 1960 qui a pourtant «su<br />
traduire la vitalité de cette culture<br />
et amener une nouvelle manière de<br />
penser». Et de conclure: «Il faut<br />
attendre de l’autre quelque chose<br />
de formidable.» VR<br />
PAGE 7
Vue du parc du Château de Pregny, arbres centenaires et espèces rares dont la famille Rothschild assure la pérennité<br />
depuis le 19 e siècle.<br />
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Philippe Schaff
■<br />
<strong>Le</strong> 26 mars 1952, Nicolas de<br />
Staël assiste au match de football<br />
en nocturne entre l’équipe<br />
de France et celle de la Suède,<br />
au Parc des Princes à Paris.<br />
De retour à l’atelier, il met<br />
en place les grandes lignes<br />
de cette grande composition.<br />
Cette toile marque le retour de<br />
Nicolas de Staël à des sujets<br />
identifiables. Alors que le débat<br />
pour ou contre l’abstraction fait<br />
rage, Nicolas de Staël donne sa<br />
propre réponse. Toile abstraite?<br />
Toile figurative? Aujourd’hui, le<br />
spectateur relèvera avant tout l’équilibre<br />
de la composition, la<br />
force des obliques qui structurent<br />
la toile et la vibration de la couleur.<br />
Peu avant ce match, Staël avait<br />
revu la «Bataille de San<br />
Entrée en matière<br />
LORSQUE LA PEINTURE SE FAIT SCULPTURALE<br />
Nicolas de Staël, Parc des Princes, 1952, h/t, 200 x 350 cm,<br />
collection particulière.<br />
Romano» (vers 1456) de Paolo<br />
Uccello conservée à Londres. On<br />
a souvent relevé les parallèles<br />
entre les deux compositions: les<br />
grandes diagonales, la répartition<br />
de masses de couleurs, la juxtaposition<br />
des plans, etc. <strong>Le</strong> peintre<br />
était attaché à la peinture classique.<br />
Il se place dans l’héritage<br />
d’une tradition, plutôt que dans<br />
une rupture avec elle.<br />
Dans les années 1950, de nombreux<br />
peintres font des recherches<br />
de matière. Ils utilisent les<br />
effets de la pâte colorée, en accu-<br />
mulant les couches, en laissant la<br />
trace de l’instrument, en jouant<br />
sur ses capacités plastiques d’étirement<br />
ou d’entassement. Soulages,<br />
Poliakoff, Lanskoy, Fautrier,<br />
développent des pâtes plus ou<br />
moins épaisses pour faire chanter<br />
la couleur. Aux Etats-Unis, Pollock,<br />
De Kooning et d’autres suivent<br />
des voies parallèles.<br />
Dès 1942, quand il peint ses premières<br />
toiles abstraites, Nicolas<br />
de Staël alourdit progressivement<br />
la pâte et se libère de la technique<br />
classique.<br />
Entre 1945 et 1955, Nicolas de<br />
Staël joue avec une pâte triturée<br />
«dans le frais», très nourrie en<br />
huile. Il travaille au couteau, à la<br />
truelle ou même avec des taloches<br />
à mortier pour ce grand<br />
«Parc des Princes» de 1952. Son<br />
travail se rapproche de celui d’un<br />
sculpteur. Sa peinture acquiert la<br />
sensualité d’un épiderme. Mais<br />
cette série du «Parc des Princes»<br />
et des «Footballeurs» marque<br />
aussi son retour à la figure.<br />
A partir de 1953, il retrouve le<br />
pinceau pour une matière plus<br />
légère. Il commence à étaler la<br />
pâte colorée au coton ou à la gaze,<br />
en la diluant de térébenthine. La<br />
matière se dissout et devient<br />
impalpable, comme dans sa dernière<br />
toile, «<strong>Le</strong> concert».<br />
VR<br />
PAGE 9
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laissent la place aux<br />
«Paysages». «<strong>Le</strong> Lavandou»,<br />
«Grignan», «Ménerbes», «<strong>Le</strong><br />
soleil», «Ciel», etc., racontent les<br />
paysages du sud de la France.<br />
Nicolas de Staël prépare à nouveau<br />
ses toiles à l’aide de nombreux<br />
croquis où les notations de<br />
couleurs subissent de nombreuses<br />
variantes avec la «réalité», en<br />
fonction de la composition. Il<br />
abandonne le couteau à mastic<br />
pour la truelle qui lui permet de<br />
retrouver des motifs figuratifs.<br />
<strong>Le</strong> voyage en Sicile se place en<br />
août 1953. Il visite Agrigente,<br />
Syracuse. Sur place, il fait de<br />
nombreux dessins. A son retour,<br />
il transpose en peinture, à la<br />
brosse large, ses souvenirs passés<br />
au filtre de ses impressions<br />
Plein ciel<br />
LE RETOUR AU PAYSAGE CULMINE APRÈS LE VOYAGE EN SICILE DE 1953<br />
Nicolas de Staël, Agrigente, 1953, h/t, 73 x 100, Kunsthaus, Zurich, Vereinigung<br />
Zürcher Kunstfreude.<br />
visuelles. Il a conscience<br />
de dépasser le clivage figuration/abstraction<br />
en plein débat<br />
ces années-là: «Je n’oppose pas<br />
la peinture abstraite à la peinture<br />
figurative, une peinture devrait<br />
être à la fois abstraite et figurative.<br />
Abstraite en tant que mur,<br />
figurative en tant que représentation<br />
d’un espace.» Sur ces paysages,<br />
Jean-Louis Prat écrit: «<strong>Le</strong>s<br />
paysages de Sicile, saturés de<br />
couleurs, signalent l’intensité et<br />
la lumière de ce décor aride, vide<br />
de toute trace humaine; cependant<br />
celle-ci semble perceptible<br />
derrière les vastes temples et<br />
constructions qui se découpent<br />
sur les ciels embrasés. Cette<br />
absence même ajoute au tragique<br />
de cette œuvre, tout comme certains<br />
paysages peints par Alberto<br />
Giacometti où la nature semble<br />
se substituer soudain à<br />
l’homme.»<br />
Avec ce «Paysage d’Agrigente»,<br />
Nicolas de Staël utilise sa maîtrise<br />
de l’usage du noir et du blanc,<br />
une leçon qu’il tient des maîtres<br />
anciens, de Véronèse, Vélasquez<br />
ou Frans Hals. En plus de cette<br />
connaissance de l’histoire de l’art,<br />
centrale dans son œuvre, se lit ici<br />
le souvenir des mosaïques siciliennes<br />
et des Paolo Uccello vus à<br />
Florence la même année, avec<br />
leurs dominantes de noirs, de rouges<br />
et de blancs. Ce paysage tranche<br />
avec l’explosion de couleur<br />
de ses autres paysages de Sicile.<br />
Pour rendre la profondeur, il<br />
n’utilise pas la perspective classique.<br />
Il se sert de la couleur, des<br />
formes géométriques, mais aussi<br />
de la pâte plus ou moins épaisse,<br />
plus ou moins tirée, opaque ou<br />
translucide. Des accents de profondeur<br />
sont donnés en laissant<br />
apparaître en réserve les couleurs<br />
du fond. VR<br />
PAGE 11
Attenti n<br />
les vél s !<br />
LE VALAIS À BICYCLETTE<br />
du 22 mai au 29 août 2010<br />
aux Caves de Courten à Sierre<br />
Une exposition réalisée par<br />
la Médiathèque Valais - Martigny<br />
en collaboration avec<br />
l'Association des Caves de Courten<br />
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La légèreté des choses<br />
ÉCONOMIE DE MOYENS ET DISSOLUTION DE LA PÂTE COLORÉE<br />
■<br />
En 1954, de retour d’un<br />
voyage en Espagne, Nicolas<br />
de Staël s’installe à Antibes. Il<br />
prépare une exposition pour le<br />
musée Grimaldi et loue un atelier<br />
sur les remparts proches du<br />
musée. Il peint 350 tableaux en<br />
six mois dans lesquels il tente de<br />
retrouver la simplicité des grands<br />
maîtres, Vélasquez, Manet, Chardin,<br />
Matisse. Parmi cette vaste<br />
production des marines, des paysages<br />
et des ciels qu’il a sous ses<br />
yeux, il réalise une série d’«Ateliers».<br />
Ce «Coin d’atelier à Antibes»,<br />
avec ses étalements vaporeux<br />
de rouges, a probablement<br />
été réalisé au tampon d’ouate. La<br />
peinture s’épaissit à mesure que<br />
l’on se rapproche du premier<br />
plan. Par endroits, la toile laissée<br />
blanche lance des éclairs de<br />
Nicolas de Staël, La Lune, 1953, h/t, 162 x 97 cm , collection particulière.<br />
lumière. La maîtrise de la composition,<br />
à la fois très dépouillée<br />
et très solide, tient compte de la<br />
leçon de l’abstraction.<br />
La nature morte retient l’intérêt<br />
de Nicolas de Staël depuis 1952,<br />
tout comme le nu et le paysage,<br />
ces genres classiques de l’histoire<br />
de l’art. Ses premières natures<br />
mortes sont proches des «Compositions»<br />
mosaïquées des<br />
années précédentes. Il peint<br />
d’abord une série de pommes,<br />
par exemple ces «Cinq pommes»<br />
de 1952 présentes à Martigny.<br />
Puis viennent les bouteilles<br />
(«Bouteilles», 1952) et les fleurs.<br />
L’année suivante se place la série<br />
des ateliers peints à Antibes, avec<br />
leurs chaises, étagères, chevalet<br />
et une mise en scène de tous les<br />
outils du peintre. Ce motif très<br />
classique renvoie bien sûr à d’innombrables<br />
toiles célèbres de<br />
Vélasquez, Manet, Courbet,<br />
Matisse, etc.<br />
Au cours de ce travail, la matière<br />
se dissout, devient impalpable<br />
jusqu’à évoquer cette insoutenable<br />
légèreté des choses dont parle<br />
le poète. Une partie de l’enjeu<br />
consiste à garder la succession<br />
des plans, à suggérer la profondeur.<br />
La pâte épaisse des bouteilles<br />
de 1952 s’allège avec les<br />
ateliers, les bateaux ou les<br />
mouettes de 1955. L’exposition<br />
de Martigny se clôt avec le Nu<br />
couché de 1955, à la couleur lisse<br />
et pourtant si dense, que l’on<br />
mettra en comparaison avec les<br />
Etudes de nu au fusain. On<br />
retrouve cette économie de<br />
moyen dans les nombreux dessins<br />
au feutre ou à la plume qui<br />
prolongent et enrichissent cette<br />
rétrospective.<br />
VR<br />
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Ses tableaux sont parfois figuratifs, ce<br />
qui veut dire que tu peux y reconnaître<br />
des gens, des objets ou un paysage. Il<br />
arrive aussi qu’ils soient abstraits.<br />
Nicolas les appelait «Composition»,<br />
parce qu’il composait une image avec<br />
des lignes et des couleurs.<br />
Il y a de nombreux genres dans la<br />
peinture figurative: le nu, la nature morte,<br />
le paysage, la marine... La nature morte<br />
consiste à peindre un objet ou un groupe<br />
d’objets.<br />
Sais-tu faire la différence entre le<br />
paysage, la marine, la nature morte?<br />
__paysage __nature morte __marine<br />
Nicolas de Staël était un peintre<br />
qui aimait la couleur, le soleil et la<br />
Méditerranée. Il disait qu’être<br />
peintre, c’était une aventure, la<br />
plus grande<br />
aventure du<br />
monde.<br />
<strong>Le</strong>quel de ces tableaux est-il une composition abstraite?<br />
tableau no 1 ou tableau no2 ?<br />
Titre des œuvres<br />
1. <strong>Le</strong>s Mouettes 2. Nord.<br />
a. Paysage au ciel rose b. Nature morte aux bocaux c. Marine.<br />
c<br />
1<br />
a<br />
2<br />
b<br />
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Suzanne Auber<br />
SUZANNE AUBER, AU VIEIL ARSENAL DE LA FONDATION, DU 2 OCTOBRE AU 1 ER NOVEMBRE 2010<br />
■ Suzanne Auber est née à Mar- Suzanne Auber, Etrange magicienne, 2009, acrylique et technique mixte sur<br />
tigny en 1932, elle partage sa<br />
vie de peintre entre le Valais,<br />
la Bretagne et Paris. Elle suit les<br />
cours de l’Ecole des arts et<br />
métiers de Vevey de 1950 à 1953.<br />
Elle se consacre dès 1977 exclusivement<br />
à la peinture. Après sa<br />
rétrospective au Musée des<br />
beaux-arts de Sion en 1990, son<br />
exposition monographique au<br />
papier sous verre, 70 x 100 cm. JACQUELINE DULAC, PARIS<br />
Musée Jenisch de Vevey en 2002, «Regarder les toiles de Suzanne impose une réflexion, au sens<br />
la Fondation Pierre Gianadda se Auber c’est écouter des poèmes. exact du terme, on est contraint<br />
réjouit de présenter ici un impor- Puis c’est en pensant aux vitraux de se souvenir. Cependant on<br />
tant groupe de ses peintures que l’on accepte de mieux regar- n’est pas déconcentré, parfois<br />
récentes de très grands formats, der. <strong>Le</strong>s couleurs et les nuances, surpris mais soudain ébloui.<br />
ainsi qu’une suite de nombreuses même les plus subtiles, ont Impossible d’oublier lorsque l’on<br />
peintures sous verre de ces toutes acquis une nouvelle puissance. a regardé une des toiles de<br />
dernières années.<br />
La lumière annonce les reflets; Suzanne Auber l’impression<br />
ces reflets que l’on ne peut qu’on vient de découvrir une<br />
Nicolas Raboud admettre que dans les rêves. vision nouvelle d’un monde où<br />
Commissaire de l’exposition Dans l’univers onirique qui les couleurs ont une autre valeur,<br />
une autre puissance que celles<br />
que la vie quotidienne, la grisaille<br />
de chaque jour nous<br />
impose tyranniquement.<br />
C’est un envoûtement. La peinture,<br />
elle-même, est envoûtée<br />
mais elle a gardé sa lucidité. Elle<br />
sait que sa peinture est dominée<br />
par la clairvoyance et par la<br />
recherche d’un équilibre. Mais<br />
c’est aussi une aventure. Il faut<br />
accepter la servitude du regard et<br />
refuser les ruses de la mémoire.<br />
La spontanéité, l’audace et le<br />
courage de Suzanne Auber nous<br />
obligent à reconnaître ce qu’il y a<br />
de neuf, d’original et d’authentique<br />
dans cette peinture qui ne<br />
subit aucune influence sauf celle<br />
qui naît de son étrange personnalité;<br />
personnalité hors-série, fascinante.»<br />
Philippe Soupault<br />
PAGE 17
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de Watteville<br />
Masques de l’Himalaya<br />
Jusqu’à fin décembre 2010<br />
La première exposition de cette importance dédiée aux masques de<br />
l’Himalaya!<br />
■ Avec plus de 200 pièces présentées<br />
en alternance provenant<br />
de grandes collections<br />
privées ou d’institutions célèbres,<br />
cette exposition présente un<br />
panorama exhaustif des masques<br />
de cette partie du monde.<br />
Demeure privilégiée des dieux,<br />
terre de mystères, de magie, de<br />
surnaturel, la chaîne himalayenne<br />
a servi de centre de nais-<br />
Masque de félin,<br />
papier-mâché polychrome,<br />
Bhoutan.<br />
Collection Bernard de<br />
Watteville<br />
sance, de diffusion et de refuge<br />
aux grandes religions polythéistes<br />
et monothéistes de l’Asie.<br />
Notre exposition englobe la totalité<br />
des influences religieuses –<br />
animiste et chamanique, hindouiste<br />
ou bouddhique – et couvre<br />
toute l’aire himalayenne du<br />
Ladakh au Cachemire indien, du<br />
Népal au Bhoutan et de l’Arunachal<br />
Pradesh au Tibet.<br />
Photos Bernard Dubuis<br />
Bas les masques<br />
Des masques himalayens et suisses, à 200 m de la Fondation Pierre Gianadda<br />
<strong>Le</strong> Musée et chiens du Saint-Bernard<br />
Fondation Bernard et Caroline de Watteville<br />
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Masque Guillaume<br />
Tell, Flums, 1880,<br />
bois. Museum der<br />
Kulturen, Bâle<br />
Masque des<br />
moyennes<br />
montagnes,<br />
bois, Népal.<br />
Collection<br />
Bernard de<br />
Watteville<br />
Tschäggätä,<br />
Lötschental, bois, fait par<br />
Heinrich Rieder.<br />
Collection famille Ernst<br />
et Agnes Rieder, Wiler,<br />
Lötschental<br />
Masque de moyennes montagnes,<br />
bois, Népal. Collection Bernard de<br />
Watteville<br />
Masques du Lötschental<br />
et autres masques suisses<br />
Jusqu’à fin septembre 2010<br />
<strong>Le</strong>s masques du Lötschental et leurs fascinants Tschäggätä s’offrent<br />
une place d’honneur dans l’exposition!<br />
■ Afin d’inaugurer les nouveaux<br />
locaux au sous-sol, la Fondation<br />
Bernard et Caroline de<br />
Watteville a le plaisir de vous<br />
inviter à découvrir son exposition<br />
sur les masques suisses.<br />
Situé à seulement quelques kilomètres<br />
de Martigny, dans le<br />
Haut-Valais, le Lötschental est le<br />
fief de rituels carnavalesques<br />
ancestraux. <strong>Le</strong>s masques portés à<br />
l’occasion du carnaval constituent<br />
de formidables parallèles<br />
aux masques himalayens. Ces<br />
masques aussi effrayants que<br />
magnifiques, sont absolument<br />
Tschäggätä, Lötschental,<br />
bois. Collection famille Ernst<br />
et Agnes Rieder, Wiler,<br />
Lötschental<br />
fascinants et dignes d’une place<br />
d’honneur dans le musée.<br />
<strong>Le</strong>s cantons de Lucerne, Saint-<br />
Gall, Schwyz et Grisons sont<br />
également à l’honneur: le carnaval<br />
y est célébré avec des cortèges<br />
costumés et de magnifiques<br />
masques en bois représentant des<br />
personnages politiques caricaturés,<br />
des bouffons et des farceurs.<br />
Venez admirer notre sélection de<br />
masques suisses en provenance<br />
du Löschental, de Bâle et de la<br />
Suisse centrale ainsi que d’autres<br />
régions valaisannes.<br />
Tschäggätä,<br />
Lötschental, bois.<br />
Collection famille<br />
Ernst et Agnes<br />
Rieder, Wiler,<br />
Lötschental<br />
PAGE 19
De Renoir à Sam Szafran,<br />
PARCOURS D’UN COLLECTIONNEUR, UN EXPOSITION DE LA FONDATION PIERRE GIANADDA, DU 10 DÉCEMBRE<br />
■<br />
A plusieurs reprises, la Fondation<br />
Pierre Gianadda a présenté<br />
à ses visiteurs de grandes<br />
collections publiques... «Trésors<br />
du musée de São Paulo», 1988,<br />
«Icônes russes. <strong>Le</strong>s saints. Galerie<br />
nationale Tretiakov», Moscou,<br />
en 2000, «Chefs-d’œuvre de<br />
la Phillips Collection, Washington»,<br />
en 2004, «Musée Pouchkine,<br />
Moscou, la peinture française»,<br />
en <strong>2005</strong>, «The<br />
Metropolitan Museum of New<br />
York. Chefs-d’œuvre de la peinture<br />
européenne» en 2006... Cette<br />
fois-ci, elle a choisi de leur offrir<br />
un plaisir plus rare encore: celui<br />
de découvrir une large sélection<br />
d’œuvres appartenant à un collectionneur<br />
privé suisse. Par<br />
souci de discrétion, celui-ci tient<br />
à garder l’anonymat. Mais, sou-<br />
PAGE 20<br />
Paul Signac, Saint-Briac, les balises, 1890, h/t, 65,4 X 82 cm.<br />
cieux de pédagogie et conscient<br />
de la mission éducative des<br />
musées et des expositions, il a<br />
toujours généreusement accepté<br />
de soutenir les manifestations<br />
organisées par Léonard Gianadda<br />
et il a souvent participé aux expositions<br />
organisées à Martigny.<br />
Exceptionnellement et pour la<br />
première fois, il a accepté de partager<br />
plus largement encore ses<br />
trésors et de présenter sa collection<br />
au public, le temps d’une<br />
présentation qui durera six mois.<br />
Une sélection de cent vingt œuvres<br />
environ, peintures et dessins,<br />
a été faite, de façon à raconter<br />
l’évolution de la peinture depuis<br />
Jean-Baptiste Corot et Eugène<br />
Boudin, jusqu’à nos jours. Au<br />
cours de cette période, les avancées<br />
esthétiques se sont bousculées<br />
à un rythme tel qu’on ne<br />
peut la comparer qu’à la renaissance<br />
des arts dans la Florence<br />
du XV e siècle. Cette effervescence<br />
créative correspond parfaitement<br />
au goût de notre collectionneur.<br />
Il est très sensible aux<br />
charmes de la couleur en général,<br />
qu’elle soit le fruit d’une observation<br />
attentive de la nature ou<br />
d’une spéculation artistique purement<br />
abstraite. <strong>Le</strong> visiteur verra<br />
ainsi la peinture se libérer progressivement<br />
de la représentation<br />
du réel et privilégier l’expression<br />
d’une vision individuelle, de plus<br />
en plus éloignée du motif qui l’a<br />
inspirée. L’impressionnisme et le
une collection privée<br />
2010 AU 12 JUIN 2011<br />
post-impressionnisme ont joué<br />
un rôle fondamental dans cette<br />
évolution. Ils sont donc particulièrement<br />
présents dans ce<br />
panorama qui retrace une brève<br />
histoire de la peinture du préimpressionnisme<br />
à nos jours.<br />
<strong>Le</strong>s chefs-d’œuvre ne manquent<br />
pas dans cette collection: remarquons<br />
un somptueux Claude<br />
Monet, «Nymphéas» (1914-<br />
1917), «Julie au violon» peint<br />
en 1893 par Berthe Morisot,<br />
ou un vigoureux fusain<br />
d’Edgar Degas, «<strong>Le</strong>s Blanchisseuses»<br />
(vers 1902) – toutes<br />
œuvres que les fidèles de la Fondation<br />
reconnaîtront sûrement. Ils<br />
se souviendront aussi de certaines<br />
toiles magistrales peintes par<br />
Paul Signac, comme «Avant du<br />
Tub» (1890). Pratiquement<br />
Claude Monet, Nymphéas, vers 1914-1917, h/t, 140 X 120 cm.<br />
jamais vus en revanche, il y aura,<br />
parmi tant d’autres, un remarquable<br />
Maurice Denis, «Avril, les<br />
anémones» (1891), à la provenance<br />
particulièrement prestigieuse<br />
ou l’éblouissant pastel de<br />
Sam Szafran, «Imprimerie Bellini»<br />
(1972).<br />
L’intérêt d’une collection particu-<br />
lière se définit par sa cohérence<br />
et son exhaustivité, mais aussi<br />
par les choix qu’elle reflète et qui<br />
relèvent des préférences d’un<br />
individu.<br />
<strong>Le</strong>s axes qui ont été privilégiés<br />
ici sont clairs. Si l’impressionnisme<br />
est évoqué par une<br />
sélection d’œuvres magistrales<br />
signées Monet, Renoir, Sisley ou<br />
Morisot, le néo-impressionnisme<br />
est quant à lui plus largement<br />
représenté encore. Parmi les<br />
tableaux, un ensemble remarquable<br />
d’œuvres peintes par Signac<br />
illustre la passion de notre collectionneur<br />
pour cet artiste épris de<br />
lumière et de couleur. Depuis les<br />
tout premiers tableaux «divisés»<br />
comme «<strong>Le</strong>s balises, Saint-<br />
Briac» (1890) ou «Saint-Tropez.<br />
Après l’orage» (1895), jusqu’aux<br />
œuvres pré-fauves comme<br />
«L’Arc-en-ciel. Venise» (1905),<br />
c’est l’ensemble de l’œuvre de<br />
Signac qui est évoqué ici. Dans<br />
celle de Camille Pissarro, ce sont<br />
deux rares exemples de la<br />
période néo-impressionniste qui<br />
■■■<br />
PAGE 21
ont été choisis. Quant à Maximilien<br />
Luce, il est lui aussi très présent<br />
avec une sélection particulièrement<br />
pertinente de toiles,<br />
comme «<strong>Le</strong> Café» (1892) ou<br />
l’éblouissant «Port de Saint-Tropez»<br />
(1893) qui contraste avec la<br />
poésie abstraite de «Londres,<br />
Canon Street» (1893), un des<br />
nocturnes chers à l’artiste.<br />
Parmi les Nabis, remarquons les<br />
audaces chromatiques de la<br />
somptueuse «Marine à Cannes»<br />
peinte par Bonnard en 1931.<br />
Mais c’est Maurice Denis qui est<br />
privilégié. Il est en effet très présent,<br />
avec une série de tableaux<br />
de premier plan. Citons les trois<br />
Albert Marquet, La Plage de Sainte Adresse, 1906, h/t, 64,5 X 80 cm.<br />
dernières versions du «Mystère<br />
catholique» (1889 et 1890) qui<br />
se trouvent encore en mains privées<br />
ou «Ils virent des fées<br />
débarquer sur la plage» (vers<br />
1893).<br />
Il y a encore un très beau choix<br />
de paysages peints par Emile<br />
Othon Friesz au cours des années<br />
fauves comme «Port d’Anvers»<br />
(1906) ou «Bord de mer, Cassis»<br />
(1907). Car cette période artistique<br />
où la couleur est, plus que<br />
jamais, privilégiée se devait<br />
d’être bien représentée elle aussi.<br />
Citons notamment un bel ensem-<br />
ble de toiles peintes par Marquet<br />
et remarquons parmi elles l’éclatante<br />
«Plage de Sainte-Adresse»<br />
(1906) ainsi que le «Port de Marseille»<br />
(1916) sans oublier un<br />
séduisant Van Dongen, «Thé au<br />
casino (Deauville)» de 1920 , et<br />
une vigoureuse marine de Valtat,<br />
«<strong>Le</strong>s Rochers rouges» (1906).<br />
Nous l’avons dit, la couleur a<br />
souvent déterminé le choix de<br />
notre collectionneur: c’est vrai<br />
aussi parmi les dessins où elle est<br />
loin d’être absente. <strong>Le</strong> noir et<br />
blanc est évidemment à l’honneur<br />
avec, notamment, une<br />
■■■<br />
PAGE 23
emarquable feuille au crayon<br />
Conté par Charles Angrand,<br />
«Maternité». Mais remarquons<br />
aussi un éblouissant ensemble<br />
d’aquarelles peintes par Signac,<br />
ou la série des gouaches de Raoul<br />
Dufy. Kees Van Dongen n’est pas<br />
oublié, avec une rare aquarelle<br />
fauve et un ensemble inédit de<br />
gouaches peintes en 1947 pour<br />
illustrer une édition d’«A la<br />
recherche du temps perdu». Emil<br />
Nolde est là aussi, avec ses paysages<br />
quasi abstraits peints à l’aquarelle...<br />
Mais, toujours dans le<br />
domaine du dessin, la séduction<br />
des pastels retient tout particulièrement.<br />
Souvent de grand format,<br />
ils sont signés Morisot, Odilon<br />
Redon, Denis ou Szafran qui est<br />
Sam Szafran, Feuillage, 2006, aquarelle et pastel, h/t, 45,5 X 32.5 cm.<br />
représenté ici par une impressionnante<br />
sélection. Ces feuilles, souvent<br />
de très grand format, montrent<br />
que la magie colorée du<br />
pastel continue d’opérer de nos<br />
jours et de retenir les talents les<br />
plus affirmés et, plus particulièrement,<br />
celui de cet artiste original,<br />
cher à la Fondation Pierre Gia-<br />
nadda. Ils montrent aussi que l’art<br />
actuel n’est pas oublié dans cette<br />
collection.<br />
Car les grands noms de la peinture<br />
du XXe siècle sont nombreux<br />
dans cette présentation qui compte<br />
Amedeo Modigliani, Jules Pascin,<br />
Marc Chagall, André Masson,<br />
Man Ray ou encore Pablo<br />
Picasso. Sans oublier Josef Albers<br />
dont l’«Hommage au carré» apparaît<br />
ici comme un clin d’œil au<br />
point néo-impressionniste.<br />
Enfin, si la peinture française ou<br />
celle appartenant plus largement à<br />
l’Ecole de Paris sont à l’honneur<br />
dans cette présentation, l’Europe<br />
du Nord, évoquée jusqu’ici par<br />
Nolde uniquement, est loin d’être<br />
absente. Car la collection compte<br />
encore un important ensemble<br />
d’œuvres - peintes, dessinées ou<br />
gravées - de Lionel Feininger,<br />
représenté ici par un choix d’œuvres<br />
peintes et d’aquarelles.<br />
Marina Ferretti -Bocquillon<br />
Commissaire de l’exposition<br />
PAGE 25
■<br />
Etroubles, dans le Val d’Aoste,<br />
accueille cet été la collection<br />
de sculptures de la Fondation<br />
Pierre Gianadda. Cet ensemble<br />
de quarante pièces comprend des<br />
œuvres d’artistes phares, tels<br />
Picasso, Chagall, Claudel, Daumier,<br />
Degas, Giacometti, Maillol,<br />
Rodin. Cette collection est montrée<br />
pour la première fois au<br />
public dans son intégralité.<br />
La collection reflète les coups de<br />
cœur de Léonard Gianadda: «J’ai<br />
acheté des œuvres en fonction<br />
des expositions, en particulier les<br />
Giacometti, Rodin et Claudel.<br />
Cela me permettait d’avoir un<br />
collectionneur en moins à<br />
convaincre!» Certains coups de<br />
cœur des débuts, telle une céramique<br />
de Chillida ou une «Figure<br />
votive» de Dubuffet entreront des<br />
PAGE 26<br />
Un été culturel à Et<br />
années plus tard dans le catalogue<br />
d’une exposition à la Fondation.<br />
Bon nombre d’œuvres<br />
disent des histoires d’amitié.<br />
C’est le cas de la «Compression<br />
d’automobile Volvo» de César<br />
datant de 1980. Cette pièce, que<br />
César avait faite pour Pontus<br />
Hulten, a été offerte par l’artiste à<br />
Léonard en 1995. En 2003, Sam<br />
Szafran offre trois bronzes, étape<br />
d’une amitié qui culminera avec<br />
la commande par la Fondation de<br />
deux céramiques monumentales<br />
pour le parc de sculptures. Joan<br />
Gardy Artigas, céramiste chez<br />
qui de nombreux artistes, de<br />
Miro à Szafran, ont réalisé des<br />
DE DEGAS À PICASSO, QUARANTE SCULPTURES DE LA FONDATION<br />
Edgar Degas, Danseuse agrafant l’épaulette de son corsage,bronze, fondu à<br />
22 exemplaire, Paris, entre 1921 et 1931, cire datée entre 1882-1895.<br />
pièces, figure aussi dans cette<br />
collection avec trois céramiques.<br />
Certains témoignages d’amitié<br />
sont modestes, telle cette «Wrapped<br />
Bottle» envoyée en 1992 par<br />
Christo et Jeanne-Claude après<br />
une visite à la Fondation. <strong>Le</strong>s<br />
sculpteurs valaisans ne sont pas<br />
absents, Michel Favre et André<br />
Raboud ont également offert des<br />
œuvres.<br />
L’«Arlequin» de Picasso est une<br />
des pièces maîtresses de l’ensemble.<br />
Tiré en une quinzaine<br />
d’exemplaires, présent dans les<br />
plus grandes collections muséales,<br />
l’«Arlequin» est une des premières<br />
sculptures achetées par<br />
Léonard Gianadda, en 1981.<br />
Picasso a modelé son arlequin en<br />
1905, d’où sa proximité avec les<br />
saltimbanques de la période rose.<br />
<strong>Le</strong>s trois bronzes d’Alberto Giacometti<br />
sont entrés dans la collection<br />
à vingt ans d’intervalle.<br />
<strong>Le</strong> buste de «Diane Bataille»,<br />
femme de l’écrivain, le «Petit<br />
buste de Silvio», neveu des frères<br />
Giacometti, et la «Tête de femme<br />
(Flora Mayo)» constituent un<br />
hommage au sculpteur suisse le<br />
plus célèbre du vingtième siècle.<br />
Léonard Gianadda a enrichi cette<br />
collection «jusqu’à pouvoir constituer<br />
une petite exposition. Par la<br />
suite, mon intérêt s’est tourné<br />
vers des œuvres de grande taille<br />
pour les giratoires de Martigny et<br />
pour le parc de sculptures en<br />
plein air.»
oubles, Val d’Aoste<br />
PIERRE GIANADDA EXPOSÉES POUR LA PREMIÈRE FOIS<br />
Etroubles, village de 440 habitants,<br />
a créé des liens privilégiés<br />
avec Léonard Gianadda. L’histoire<br />
commence tout simplement,<br />
comme le raconte Massimo<br />
Tamone, le syndic parfaitement<br />
bilingue de ce village du val<br />
d’Aoste: «Je suis allé chercher un<br />
avis. Il m’a ouvert une porte, une<br />
très belle porte.» Etroubles voulait<br />
monter un musée de sculptures<br />
en plein air pour stimuler son<br />
tourisme d’été. Léonard Gianadda<br />
s’enthousiasme pour le<br />
projet qui compte déjà l’appui de<br />
nombreux artistes italiens. Il<br />
ouvre son carnet d’adresses, à<br />
commencer par l’ami Hans Erni.<br />
Aujourd’hui, le musée de plein<br />
air d’Etroubles attire 20 000 visiteurs<br />
par an. Pour remercier le<br />
Martignerain, Etroubles lui a<br />
Alberto Giacometti, Petit buste de Silvio sur double socle (bas), bronze,<br />
d'après un plâtre de 1942.<br />
offert la citoyenneté d’honneur.<br />
«Un lien d’amitié s’est créé entre<br />
nos familles» assure Massimo<br />
Tamone. «Etroubles a eu la gentillesse<br />
de me faire citoyen<br />
d’honneur. Je fais ce que je peux<br />
pour apporter une petite pierre à<br />
l’édifice», répond Léonard Gianadda.<br />
Ce qu’il peut, c’est fournir<br />
chaque été une exposition clé<br />
en main. «Rodin et Claudel» a<br />
attiré 4000 visiteurs, «<strong>Le</strong>s gravures<br />
du Grand-Saint-Bernard»,<br />
2000, et «Luigi le berger», des<br />
photographies de Marcel Imsand,<br />
3000. «Ces expositions sont très<br />
importantes pour Etroubles»,<br />
relève Massimo. Etroubles, jusqu’alors<br />
surtout connu pour sa<br />
«piste italienne» qui dévale la<br />
montagne depuis le Super Saint-<br />
Bernard, tire son épingle du jeu<br />
pendant la saison d’été. Tout le<br />
village participe à cet effort culturel<br />
et touristique. «Beaucoup<br />
de gens d’Etroubles ont visité<br />
l’exposition Rodin et Claudel.<br />
C’était inespéré.» Cet été-là, il<br />
n’était pas rare que dans les cafés<br />
d’Etroubles la conversation<br />
tourne autour du couple Auguste<br />
Rodin et Camille Claudel. Mieux<br />
encore, «des jeunes filles du<br />
village ont dédié leur été à étu-<br />
dier la vie de ces artistes et à<br />
transmettre aux visiteurs leurs<br />
connaissances, avec un énorme<br />
enthousiasme. <strong>Le</strong> succès de l’exposition<br />
leur doit beaucoup.» A<br />
chaque exposition, «la chose se<br />
répète», assure Masssimo<br />
Tamone, «les jeunes se sont pris<br />
au jeu.» Massimo Tamone<br />
connaît la collection de sculptures<br />
de la Fondation P. Gianadda<br />
pour l’avoir vue à Martigny, dans<br />
un cadre privé. Pour l’«Arlequin»,<br />
il «n’a pas de mot». Mais,<br />
assure-t-il, toutes les œuvres sont<br />
«importantes et intéressantes.<br />
Chacun se fera sa propre impression.<br />
Ce qui est sûr, c’est qu’il y<br />
aura de l’émotion.» VR<br />
Sculptures, de Degas à Picasso, collection de la<br />
Fondation P. Gianadda, centre d’exposition<br />
d’Etroubles, du 19 <strong>juin</strong> au 12 septembre, ouvert<br />
de 11 h à 20 h tous les jours.<br />
PAGE 27
SCHWEIZERISCHES NATIONAL<br />
MUSEUM. MUSÉE NATIONAL<br />
SUISSE. MUSEO NAZIONALE<br />
SVIZZERO. MUSEUM NAZIUNAL<br />
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Amitiés musicales<br />
UNE SAISON MUSICALE SOUS LE DOUBLE SIGNE DE L’AMITIÉ ET DE LA FIDÉLITÉ<br />
■ Amitié et fidélité constituent le<br />
fil rouge qui sous-tend la programmation<br />
des concerts de la<br />
Fondation Pierre Gianadda.<br />
Durant les trente-trois saisons<br />
musicales passées, de grandes<br />
amitiés se sont tissées entre les<br />
interprètes et les responsables de<br />
la programmation musicale. Mais<br />
aussi une relation toute privilégiée<br />
s’est établie entre ces artistes<br />
et le public de la Fondation qui<br />
retrouvera à nouveau cette année<br />
quelques-uns des hôtes les plus<br />
fidèles.<br />
Dans la vaste palette de l’offre<br />
culturelle de la région lémanorhodanienne,<br />
la Fondation occupe<br />
une niche bien spécifique, un lieu<br />
de rencontre avec les chefs-d’œuvre<br />
qui constituent le fondement<br />
de notre culture occidentale et qui<br />
Léonard Gianadda et Cecilia Bartoli, une longue complicité.<br />
GEORGES ANDRÉ CRETTON<br />
sont, aujourd’hui plus que jamais,<br />
une source vivifiante dans la<br />
complexité de notre temps. Aussi,<br />
les artistes invités le sont, non<br />
seulement en vertu de leur rayonnement<br />
international, mais surtout<br />
par leur implication culturelle<br />
profonde. Tous ont à cœur<br />
de restituer les œuvres du passé<br />
dans leur contexte historique<br />
exact et leur compréhension<br />
exhaustive.<br />
Cette nouvelle saison musicale<br />
sera marquée par trois anniversaires.<br />
Tout d’abord celui du créateur<br />
et infatigable animateur de la<br />
Fondation, Léonard Gianadda qui<br />
fêtera ses trois quarts de siècle.<br />
Deux concerts marqueront l’évé-<br />
nement. Fidèle parmi les fidèles,<br />
Cecilia Bartoli donnera tout d’abord<br />
une soirée Haendel, accompagnée<br />
par le kammerorchesterbasel.<br />
Il est particulièrement<br />
remarquable que cette cantatrice<br />
considérée comme la plus grande<br />
de notre temps prépare chacun de<br />
ses concerts donnés en dehors des<br />
scènes d’opéra d’un long et méticuleux<br />
travail musicologique. <strong>Le</strong><br />
lendemain sera présent celui qui a<br />
marqué toutes les dates importantes<br />
de la vie de la Fondation,<br />
Claudio Scimone et son ensemble<br />
I Solisti Veneti.<br />
La seconde commémoration sera<br />
celle du cinquantième anniversaire<br />
de l’Ensemble Vocal de<br />
Lausanne. Fondé et toujours<br />
dirigé par Michel Corboz, ce<br />
chœur interprétera les Vêpres de<br />
la Bienheureuse Vierge Marie de<br />
Claudio Monteverdi, avec l’ensemble<br />
de musique ancienne <strong>Le</strong>s<br />
Cornets Noirs. <strong>Le</strong>s yeux attardés<br />
sur les interprètes, n’oublions pas<br />
les compositeurs. «Chopin chez<br />
Pleyel le 26 avril 1841» sera restitué<br />
par Alain Planès pour marquer<br />
le deux centième anniversaire<br />
de la naissance du grand<br />
musicien romantique.<br />
D’autres pianistes marqueront la<br />
saison. Murray Perahia fait partie<br />
de ces artistes dont l’exigence<br />
artistique poussée à l’extrême ne<br />
souffre d’aucune concession.<br />
■■■<br />
PAGE 29
Du 29 mai au 24 octobre 2010<br />
présentation de la<br />
Donation<br />
Line et<br />
Jean-Philippe<br />
Racine<br />
au Musée d’art<br />
du Valais<br />
L’importante donation de ce<br />
couple de collectionneurs<br />
passionnés compte quelque<br />
60 œuvres d’artistes suisses<br />
et internationaux parmi lesquels<br />
Magdalena Abakanowicz,<br />
Suzanne Auber, Julius Bissier,<br />
Roger Bissière, Alexander Calder,<br />
Maurice Estève, Jean Lurçat,<br />
Jean-Michel Folon, Zoran Music,<br />
Mario Prassinos, Léon Zack,<br />
André Ramseyer,<br />
Giuseppe Santomaso et<br />
Francine Simonin.<br />
Musée d’art du Valais<br />
Place de la Majorie, Sion<br />
Du mardi au dimanche<br />
de 11h à 17h<br />
www.musees-valais.ch
Menahem Pressler, fut le premier<br />
artiste à toucher le piano de la<br />
Fondation. Fondateur du Beaux-<br />
Arts Trio, qui fêta son cinquantième<br />
anniversaire dans nos murs<br />
et y donna son concert d’adieux,<br />
il combla maintes fois le public<br />
par sa présence lumineuse. Professeur<br />
à l’Université de Bloomington,<br />
il est le dernier des<br />
«grands» qui, à l’instar de<br />
György Sebök et Sándor Végh ont<br />
fait bénéficier des générations<br />
d’artistes de leur immense talent<br />
et de leur rayonnement. Il sera de<br />
retour en novembre avec l’American<br />
String Quartet.<br />
Olivier Cavé, pianiste de Martigny,<br />
a enthousiasmé la critique<br />
internationale par son interprétation<br />
de Scarlatti, aboutissement<br />
d’un long travail de recherche sur<br />
Claudio Scimone, chef des Solisti Veneti, marque toute les dates importantes<br />
de la Fondation. GEORGES ANDRÉ CRETTON<br />
le compositeur, son époque et son<br />
pays d’adoption. Aussi s’est-il<br />
intéressé avec un égal bonheur<br />
aux compositeurs espagnols plus<br />
récents. Son travail de recherche<br />
s’est étendu à Muzio Clementi,<br />
compositeur trop peu joué que le<br />
public découvrira avec ravissement<br />
dans une interprétation<br />
d’une rare qualité. Marc Pantillon,<br />
autre pianiste suisse<br />
romand, sera accompagné par<br />
Christian Zacharias à la Tête de<br />
l’Orchestre de Chambre de Lausanne.<br />
Comme par le passé, la Fondation<br />
ouvre son espace à une collaboration<br />
avec d’importantes manifestations<br />
valaisannes. Accompagné<br />
par l’Orchestre du Festival d’Ernen,<br />
c’est un trio d’artistes de tout<br />
premier plan qui interprétera le<br />
Triple Concerto de Beethoven.<br />
Une nouvelle collaboration s’établit<br />
entre le Verbier Festival, le<br />
Concours International de Violon<br />
Tibor Varga et la Fondation, par<br />
la participation du Verbier Festival<br />
Chamber Orchestra pour l’accompagnement<br />
des épreuves avec<br />
orchestre et pour le concert de<br />
gala. La Fondation offre également<br />
une scène aux Solistes du<br />
Metropolitan Opera de New York<br />
qui participent de manière très<br />
active à la vie du Festival. Avec<br />
l’Opéra de Lausanne, ce sera une<br />
grande nouveauté: deux opéras<br />
baroques avec orchestre placé<br />
sous la direction de Philippe<br />
Béran, décors, costumes, et mise<br />
en scène d’Éric Vigié.<br />
<strong>Le</strong> violon sera mis en valeur en<br />
fin de saison. Viktoria Mullova<br />
interprétera le Concerto pour violon<br />
de Beethoven, accompagnée<br />
par le kammerorchesterbasel<br />
placé sous la direction de Giovanni<br />
Antonini. <strong>Le</strong> fondateur du<br />
célèbre Giardino Armonico dirigera<br />
également la Deuxième<br />
Symphonie de Beethoven dont<br />
l’enregistrement avec cet orchestre<br />
a eu un retentissement mondial.<br />
La saison se terminera avec<br />
le récital du tout grand violoniste<br />
américain Joshua Bell dont on<br />
attend encore sa proposition de<br />
programme.<br />
Charles Delaloye<br />
PAGE 31
THÉÂTRE<br />
de<br />
VALÈRE<br />
SEPTEMBRE<br />
Ve 24 – Enfin! par les Chasseurs en exil – Humour<br />
Je 30 – Novecento d’Alessandro Baricco<br />
Denis Rabaglia/Pierre-Isaïe Duc<br />
OCTOBRE<br />
Ma 5 – Parfum d’intimité de Michel Tremblay – Emotion et légèreté<br />
Ma 26 – Richard III de Shakespeare – Grand classique<br />
Di 31 – Symphonie n°4 de Mahler par la HEM<br />
NOVEMBRE<br />
Me 3, Je 4, Ve 5 – Dialogue d’un chien… de Jean-Marie Piemme<br />
àMartigny<br />
Me 10 – Carte d’identité de Diogène Ntarindwa – Témoignage et émotions<br />
Ma16,Me17–Espèces menacées deRayCooney–Comédie<br />
Je 25 – <strong>Le</strong>NeveudeRameaude Diderot – Grand classique<br />
DÉCEMBRE<br />
Me 1 er – Lékombinaqueneau d’après Raymond Queneau – Humour et légèreté<br />
Me 22 – Barber Shop Quartet – Humour musical<br />
JANVIER<br />
Ve 14 – OphélieGaillardetl’ensemblePulcinella– Musique baroque<br />
Je 20 – Un dimanche indécis dans la vie d’Anna de Jacques Lassalle<br />
Me 26 – Pimpinone et La Serva padrona - Opéra de Lausanne<br />
FÉVRIER<br />
Je 3 – Elles parJean-JacquesVanier–Humour tendre<br />
Di 6 – <strong>Le</strong>s Musiciens de Brême – opéra pour enfants – Hors abo<br />
Ve 11 – 4 Secrets de et par Julien Labigne – Magie et mentalisme<br />
Je 17 – Trio Smetana – Musiquedechambre<br />
Ve 25 – Hamelin de Juan Mayorga<br />
MARS<br />
Me2–Christophe Alévêque est super rebelle<br />
Je 24 – Chaquehommeestuneracede Mia Couto<br />
Me 30 – Motobécane de et avec Bernard Crombey – Emotion<br />
AVRIL<br />
Ma 5 – Harold et Maude de Colin Higgins – Classique contemporain<br />
Ma 12 – Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée de Musset<br />
Me 20 – <strong>Le</strong>Mecdelatombed’àcôtéde Katarina Mazetti<br />
MAI<br />
Ma3–Kafka sur le rivage de Haruki Murakami<br />
Di 15 – Guerra par Pippo Delbono à Monthey<br />
2010 ·2011<br />
saison<br />
Abonnez-vous! 027 323 45 61
Christian Raboud<br />
MUSÉE DE L’AUTOMOBILE DE LA FONDATION PIERRE GIANADDA DU 18 JUIN AU 21 NOVEMBRE 2010<br />
■ A l’occasion du 40e anniversaire<br />
de la Fondation<br />
valaisanne en faveur des personnes<br />
handicapées mentales,<br />
FOVAHM, les œuvres de Christian<br />
Raboud sont exposées au<br />
Musée de l’automobile. Cette<br />
Fondation recouvre tout le Valais<br />
romand et héberge dans ses ateliers,<br />
ses homes et ses appartements<br />
plus de 300 pensionnaires<br />
actifs dans de nombreux secteurs<br />
dont la création artistique.<br />
Agé de 42 ans, l’artiste Christian<br />
Raboud vit à Martigny et travaille<br />
à Saint-Maurice. Depuis bientôt<br />
trois ans, il a quitté son travail<br />
dans un atelier de serrurerie à<br />
Saxon et s’est engagé à plein<br />
temps à l’atelier artistique de la<br />
FOVAHM. Avec sept autres personnes,<br />
il est accompagné dans<br />
Christian Raboud, Sans titre, aquarelle, craie, 2009.<br />
son cheminement créateur par un<br />
maître d’atelier.<br />
Doté d’un magnifique trait de<br />
crayon, d’une sensibilité à fleur<br />
de peau, c’est avant tout grâce à<br />
la peinture, aquarelle et craies<br />
grasses que Christian Raboud<br />
peut donner la pleine mesure de<br />
son talent de coloriste. En effet,<br />
ses compositions abstraites sont<br />
structurées d’arabesques fragiles<br />
et sensibles qu’il rehausse parfois<br />
à la mine de plomb ou aux<br />
crayons de couleur. Ses œuvres<br />
dégagent une impression d’harmonie,<br />
par la musicalité des tons,<br />
la chaleur et la plénitude du message.<br />
Travailleur infatigable et<br />
libre de préjugés, Christian<br />
Raboud s’investit avec ferveur<br />
dans une production importante,<br />
se jouant avec science et<br />
dextérité des composants de<br />
l’expression picturale des différents<br />
formats, de la résonance<br />
des couleurs entre elles, de la<br />
composition des valeurs, de la<br />
transparence, de l’intensité du<br />
trait, des surfaces en épargne,<br />
dans un état d’esprit ouvert,<br />
curieux, dans une créativité sans<br />
cesse renouvelée. C’est en autodidacte,<br />
que Christian Raboud se<br />
lance dans la peinture et le dessin,<br />
avec le courage de l’artiste. Il<br />
s’expose à l’assaut tempétueux<br />
des impressions du monde alentour<br />
et au tourbillon de ses pensées.<br />
C’est avant tout dans sa relation<br />
au monde qu’il puise son inspiration<br />
, et comme il prend connaissance<br />
chaque jour des informations<br />
météorologiques, il apprête<br />
la page blanche de signes, de formes<br />
géométriques, de fioritures<br />
qui lui permettent, une fois ces<br />
éléments disposés comme un filet<br />
de protection, de laisser libre<br />
cours à sa générosité. Il s’abandonne<br />
à la peinture comme il<br />
marche dans la montagne, dans<br />
le flot des impressions qui font<br />
rage autour et au-dedans de lui, il<br />
devient le chemin qui se tortille,<br />
il se précipite hors de lui comme<br />
un torrent joyeux.<br />
Christian Bidaud<br />
PAGE 33
FONDATION PIERRE GIANADDA MARTIGNY<br />
SAISON MUSICALE 2010 / 2011<br />
Mardi 13 juillet 2010 à 20 heures<br />
EN COLLABORATION AVEC LE VERBIER FESTIVAL<br />
LES SOLISTES DU METROPOLITAN OPERA<br />
DE NEW YORK<br />
Vivaldi: Concerto pour hautbois n o 9, op. 8<br />
Prokofiev: Sonate pour deux violons, op. 56<br />
Golijov: «Mariel» pour violoncelle et marimba<br />
Schubert: Quintette à cordes, D 956<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Dimanche 25 juillet 2010 à 20 heures<br />
UNE PRODUCTION DE L'OPÉRA DE LAUSANNE<br />
ÉRIC VIGIÉ, mise en scène, décors et costumes<br />
PHILIPPE BÉRAN, direction musicale<br />
BENOÎT CAPT, EVA FIECHTER, ALEXANDRE DIAKOFF,<br />
KATIA VELLETAZ, BENJAMIN KRAATZ, CSILLA HORBER<br />
ORCHESTRE «LES CORDES DE L'OPÉRA»<br />
MARIE-CÉCILE BERTHEAU, clavecin<br />
Telemann: Pimpinone<br />
Pergolesi: La Serva Padrona<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Mardi 3 août 2010 à 20 heures<br />
CONCERT DE GALA<br />
43 e<br />
CONCOURS INTERNATIONAL<br />
DE VIOLON TIBOR VARGA<br />
GÁBOR TAKÁCS-NAGY, direction<br />
VERBIER FESTIVAL CHAMBER ORCHESTRA<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Samedi 14 août 2010 à 20 heures<br />
DANS LE CADRE DU FESTIVAL ERNEN MUSIKDORF<br />
COREY CEROVSEK, violon, XENIA JANKOVIC, violoncelle<br />
PAOLO GIACOMETTI, piano<br />
CARLO DE MARTINI, direction<br />
ORCHESTRE DU FESTIVAL D'ERNEN<br />
Mozart: Sérénade pour vents n o 12, KV 388<br />
Haydn: Symphonie n o 70, Hob I:70<br />
Beethoven: Triple Concerto, op. 56<br />
Prix des places: Fr. 30.– à 120.–<br />
Caves Orsat – Rouvinez Vins<br />
Matériaux Plus SA, Martigny<br />
CONCERTS ANNIVERSAIRE<br />
Dimanche 22 août 2010 à 20 heures<br />
SOIRÉE DE GALA (HORS ABONNEMENT)<br />
présente<br />
CECILIA BARTOLI<br />
mezzo-soprano<br />
KAMMERORCHESTER BASEL<br />
Haendel<br />
Prix des places: CHF 80.– à 250.–<br />
Lundi 23 août 2010 à 20 heures<br />
(CONCERT D’ABONNEMENT)<br />
CLAUDIO SCIMONE, direction<br />
I SOLISTI VENETI<br />
Haendel: Music for the Royal Fireworks<br />
Marcello: Concerto pour hautbois et cordes<br />
Paganini: Variations sur «Dal Tuo stellato soglio» de Rossini<br />
Vivaldi: Concerto pour violoncelle et cordes<br />
Chopin: Variations pour piccolo et cordes<br />
Bach: Suite n o 3 pour trois trompettes et cordes<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Photo: G.-A. Cretton
Vendredi 17 septembre 2010 à 20 heures<br />
ALAIN PLANÈS, piano<br />
Chopin chez Pleyel le 26 avril 1841<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Mercredi 13 octobre 2010 à 20 heures<br />
MURRAY PERAHIA, piano<br />
Bach: Suite française n o 5, BWV 816<br />
Brahms: Klavierstücke, op. 118<br />
Beethoven: Sonate n o 29, op. 106, «Hammerklavier»<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Jeudi 11 novembre 2010 à 20 heures<br />
AMERICAN STRING QUARTET<br />
MENAHEM PRESSLER, piano<br />
Schubert: Quatuor à cordes «La Jeune Fille et la Mort»<br />
Brahms: Quintette pour piano et cordes, op. 34<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Veuthey & Cie Martigny SA<br />
Dimanche 12 décembre 2010 à 17 heures<br />
CHRISTIAN ZACHARIAS, direction<br />
MARC PANTILLON, piano<br />
ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE<br />
Prokofiev: Symphonie n o 1, op. 25, dite «Classique»<br />
Poulenc: Aubade, concerto pour piano et dix-huit instruments<br />
Bizet: «L'Arlésienne», extraits de la musique de scène<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
ABONNEMENTS transmissibles<br />
Chaises: Simple: Fr. 380.- Couple: Fr. 700.-<br />
Gradins: Simple: Fr. 230.- Couple: Fr. 400.-<br />
Apprentis et étudiants (jusqu’à 25 ans): demi-tarif.<br />
En raison des expositions, pour certains concerts, des<br />
chaises d'abonnés pourront être déplacées.<br />
Vendredi 25 février 2011 à 20 heures<br />
50 e<br />
ANNIVERSAIRE DE L'ENSEMBLE VOCAL DE LAUSANNE<br />
MICHEL CORBOZ, direction<br />
ENSEMBLE VOCAL DE LAUSANNE<br />
LES CORNETS NOIRS<br />
Monteverdi: Vespro della Beata Vergine<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Mercredi 16 mars 2011 à 20 heures<br />
OLIVIER CAVÉ, piano<br />
Clementi: Sonate, op. 13 n o 6<br />
Beethoven: Variations et Fugue «Eroica», op. 35<br />
D. Scarlatti: Trois Sonates<br />
Granados: Danses espagnoles «Andaluza» et «Valenciana»<br />
Albéniz: Aragon, Sevilla, Castilla<br />
Villa Lobos: Impressões seresteiras, Rosa Amarela, O polichinelo<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Mardi 5 avril 2011 à 20 heures<br />
Louis et Mireille-Louise Morand<br />
VIKTORIA MULLOVA, violon<br />
GIOVANNI ANTONINI, direction<br />
KAMMERORCHESTER BASEL<br />
Schubert: Extraits de «Rosamunde»<br />
Beethoven: Concerto pour violon, en ré majeur<br />
Beethoven: Symphonie n o 2, en ré majeur<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Jeudi 14 avril 2011 à 20 heures<br />
JOSHUA BELL, violon<br />
SAM HAYWOOD, piano<br />
Prix des places: CHF 30.– à 120.–<br />
Renseignements et réservations<br />
Fondation Pierre Gianadda<br />
1920 Martigny (Suisse)<br />
Tél.: +41 (0)27 722 39 78<br />
Fax: +41 (0)27 722 52 85<br />
www.gianadda.ch – info@gianadda.ch<br />
Toutes modifications réservées
EXPOSITIONS<br />
18 <strong>juin</strong> – 21 novembre 2010<br />
NICOLAS DE STAËL<br />
1945 – 1955<br />
1 er<br />
tous les jours de 9 h. à 19 h.<br />
Au Vieil Arsenal<br />
avril – 27 septembre 2010<br />
LÉONARD DE VINCI<br />
L’INVENTEUR<br />
2 octobre – 1 er<br />
novembre 2010<br />
SUZANNE AUBER<br />
10 décembre 2010 – 12 <strong>juin</strong> 2011<br />
DE RENOIR<br />
À SAM SZAFRAN<br />
PARCOURS<br />
D'UN COLLECTIONNEUR<br />
tous les jours de 10 h. à 18 h.<br />
17 <strong>juin</strong> – 20 novembre 2011<br />
CLAUDE MONET<br />
AU MUSÉE MARMOTTAN<br />
ET DANS LES<br />
COLLECTIONS SUISSES<br />
tous les jours de 9 h. à 19 h.<br />
Salle Louis et Evelyn Franck<br />
Œuvres de<br />
Cézanne, Van Gogh, Ensor,<br />
Lautrec, Van Dongen, Picasso<br />
VISITES COMMENTÉES EN SOIRÉE<br />
sans supplément<br />
en principe, tous les mercredis à 20 h.<br />
INFORMATIONS<br />
Pour se rendre à la Fondation<br />
Autobus à partir de la gare CFF.<br />
La Fondation est également<br />
accessible de la station<br />
ferroviaire de Martigny-Bourg,<br />
sur la ligne Martigny-Orsières.<br />
La Fondation est située à<br />
environ vingt minutes à pied<br />
de la gare CFF. <strong>Le</strong> trajet est plus<br />
pittoresque en empruntant la<br />
Promenade archéologique, qui<br />
commence à l’Hôtel de Ville, sur la<br />
place Centrale, et mène à la<br />
Fondation, puis à l’Amphithéâtre<br />
romain.<br />
Forfait RailAway / CFF<br />
NICOLAS DE STAËL<br />
20% de réduction sur le voyage en<br />
train, le transfert et l’entrée à la<br />
Fondation (NICOLAS DE STAËL,<br />
collection Franck, parc de sculptures,<br />
Léonard de Vinci, musée de<br />
l’Automobile, musée gallo-romain).<br />
Italie<br />
Sur présentation d’une quittance<br />
«simple course» du tunnel du<br />
Grand-Saint-Bernard et d’une entrée<br />
à la Fondation, le retour en Italie<br />
dans les trois jours est gratuit.<br />
Jouez avec «<strong>Le</strong> <strong>Nouvelliste</strong>»<br />
Participez au concours du tableau<br />
truqué.<br />
Chaque samedi d’été,<br />
dans «<strong>Le</strong> <strong>Nouvelliste</strong>», vous trouverez<br />
la reproduction d’une œuvre de<br />
l’exposition NICOLAS DE STAËL,<br />
«truquée» par Casal, ainsi qu’une<br />
question de culture générale.<br />
Promenades<br />
du 15 juillet – 15 août 2010<br />
Promenade archéologique:<br />
les jeudis, vendredis et samedis, de<br />
15 h. à 17 h., départ de la Fondation.<br />
Visite de la ville:<br />
les mêmes jours de 11 h. à 12 h.<br />
Balades à vélo les dimanches.<br />
Renseignements à la réception de la<br />
Fondation et à l’Office du Tourisme,<br />
tél. +41 (0)27 720 49 49<br />
Renseignements, locations<br />
et réservations:<br />
FONDATION<br />
PIERRE GIANADDA<br />
1920 Martigny (Suisse)<br />
Tél. +41 (0)27 722 39 78<br />
Fax +41 (0)27 722 52 85<br />
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MARTIGNY-LA-ROMAINE<br />
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FONDATION PIERRE GIANADDA<br />
Pour nous permettre:<br />
◆ d'organiser des concerts et des<br />
expositions de qualité<br />
◆ de diversifier nos activités<br />
◆ d'acquérir des œuvres<br />
Souscrivez*:<br />
◆ une colonne de bronze CHF 250.- 175 €<br />
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* <strong>Le</strong>s prix en euros sont do nés à titre indicatif<br />
* Votre don est déductible dans votre déclaration fiscale<br />
Vous recevez gratuitement, durant une année:<br />
◆ une invitation à nos vernissages<br />
◆ des informations sur notre activité<br />
◆ nos publications et catalogues d'expositions<br />
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personnes: transmissible, elle vous permet d'en<br />
faire bénéficier vos proches, vos amis ou vos clients<br />
Vous bénéficiez de la gratuité pour les<br />
visites commentées hebdomadaires de<br />
nos expositions<br />
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et sur notre site internet: www.gianadda.ch<br />
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tél. +41 (0)27 722 39 78<br />
fax +41 (0)27 722 31 63<br />
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Amis de la Fondation Pierre Gianadda<br />
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Fondation Pierre Gianadda, 1920 Martigny - Suisse<br />
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■<br />
Dans le magnifique château de<br />
Longpra, près de Grenoble, les<br />
photographies de Marcel<br />
Imsand, «Béjart secret», ont<br />
trouvé un écrin à leur mesure. La<br />
galerie des expositions temporaires<br />
du château accueille, du 1er<br />
mai au 26 septembre, la collection<br />
des photographies originales<br />
donnée par l’artiste à Annette et<br />
Léonard Gianadda.<br />
Lors du vernissage de l’exposition,<br />
un mot est revenu comme<br />
un leitmotiv: l’amitié. L’amitié<br />
qui a uni pendant plus de quarante<br />
ans le photographe et le<br />
danseur, l’amitié qui lie depuis<br />
trente ans Marcel et Léonard, l’amitié<br />
qui a rassemblé autour de<br />
cette exposition des hommes et<br />
des femmes pour que les photographies<br />
de Maurice Béjart soient<br />
PAGE 38<br />
Maurice Béjart sous l’obj<br />
Maurice Béjard pendant la création d’A-6-Roc au Théâtre de Vidy, 1992.<br />
mises en valeur et partagées avec<br />
le public.<br />
Marcel Imsand réalise le premier<br />
portrait de Maurice Béjart en<br />
1964. Il est alors au début de sa<br />
carrière de photographe. Né le 15<br />
septembre 1929 à Pringy, en<br />
Gruyère, Marcel est le fils unique<br />
d’un ouvrier socialiste originaire<br />
du Haut-Valais et d’une couturière<br />
de Broc. Rien ne le destine<br />
à suivre un parcours artistique.<br />
Successivement porteur de pain,<br />
pâtissier, mécanicien de précision,<br />
il se découvre une passion<br />
pour la photographie. Cela<br />
l’amène à mener de front deux<br />
activités: ouvrier à l’usine durant<br />
le jour, photographe le soir. Malgré<br />
l’aide de Mylène, sa femme,<br />
il peine à concilier les deux<br />
métiers. En 1965, il choisit la<br />
photographie et installe son atelier<br />
au centre de Lausanne.<br />
La qualité de ses travaux lui<br />
ouvre des portes: il devient le<br />
photographe officiel du Comptoir<br />
suisse et du Palais de Beaulieu; il<br />
couvre les spectacles et manifestations<br />
de la région.<br />
A demi satisfait par les travaux<br />
de commande et les thèmes<br />
imposés, Marcel Imsand a besoin<br />
d’aller davantage vers les autres,<br />
LA COLLECTION OFFERTE À ANNETTE ET<br />
de transmettre, par la photographie,<br />
les émotions intenses des<br />
rencontres. <strong>Le</strong> public découvre<br />
son approche dans deux tribunes<br />
qui ont fait entrer la photographie<br />
d’art dans les foyers romands: la<br />
fameuse série quotidienne «<strong>Le</strong>s<br />
instantanés» dans la «Feuille<br />
d’Avis de Lausanne» de 1969-<br />
1970, et les portraits pour le<br />
«Sillon romand» - «Terre et<br />
nature».<br />
Ce qui lui manque encore dans<br />
ces contacts passagers, Imsand le<br />
cherche dans des relations de<br />
longue durée. Il réussit à traduire<br />
des amitiés dans des aventures<br />
photographiques qui suscitent<br />
l’étonnement et le respect. Issus<br />
de rencontres improbables, des<br />
moments uniques de partage se<br />
concrétisent dans des livres inou-
ectif de Marcel Imsand<br />
LÉONARD GIANADDA AU CHÂTEAU DE LONGPRA<br />
bliables: «Luigi le berger», «<strong>Le</strong>s<br />
frères», «Paul et Clémence». Sa<br />
longue amitié avec Barbara<br />
débouche aussi sur un bel<br />
ouvrage.<br />
Avec Maurice Béjart, comme<br />
dans toute relation humaine<br />
authentique, c’est encore autre<br />
chose. Marcel suit Maurice pendant<br />
quarante ans. Il assiste à<br />
tous ses spectacles, mais ce sont<br />
surtout les répétitions qu’il<br />
photographie. Au fil des années,<br />
un formidable ensemble de portraits<br />
du chorégraphe se constitue.<br />
Comme l’écrit Jean Pierre<br />
Pastori, Marcel Imsand nous fait<br />
voir «un Maurice Béjart aux multiples<br />
visages. Au studio, en coulisse,<br />
sur scène, dans son appartement.<br />
Un Béjart intime et parfois<br />
secret.»<br />
Un portrait de Maurice Béjart par Marcel Imsand.<br />
Malgré l’ampleur de la série et<br />
l’amitié qui unit les deux artistes,<br />
Imsand n’ambitionne pas de<br />
consacrer un album à Béjart.<br />
L’insistance de ses amis finit<br />
cependant par le convaincre. Il<br />
ressort de ses cartons les images<br />
qu’il avait soigneusement tirées.<br />
<strong>Le</strong> livre paraît. Marcel a le bonheur<br />
de le présenter à Maurice<br />
quelques jours avant sa mort.<br />
Un peu plus tard, lorsqu’il s’agit<br />
de donner un avenir aux<br />
soixante-trois tirages originaux<br />
qui sont à la base du livre, l’idée<br />
de les offrir à Annette et Léonard<br />
Gianadda lui vient naturellement.<br />
Pour les 25 ans de la Fondation,<br />
il leur avait offert la série originale<br />
de «Luigi le Berger»; pour<br />
les 30 ans, il leur offre «Béjart<br />
secret». Soucieux de la pérennité<br />
de ses photographies, Marcel<br />
Imsand sait qu’elles sont en de<br />
bonnes mains et, surtout, qu’elles<br />
continueront à vivre en partage<br />
avec le public. L’exposition au<br />
château de Longpra en est une<br />
preuve.<br />
Jean-Henry Papilloud<br />
Sophia Cantinotti<br />
Médiathèque Valais -<br />
Martigny<br />
<strong>Le</strong>s 63 photographies originales offertes<br />
par Marcel Imsand à Annette et Léonard<br />
Gianadda ont été exposées au Salon des<br />
antiquaires de Lausanne du 14 au 22<br />
novembre 2009. Après le passage au château<br />
de Longpra, du 1er mai au 26 septembre<br />
2010, elles seront présentées à la<br />
galerie du Foyer de la Fondation, dans le<br />
cadre des expositions Claude Monet au<br />
Musée Marmottan et dans les collections<br />
suisses, du 17 <strong>juin</strong> au 20 novembre 2011,<br />
et <strong>Le</strong> Portrait dans les collections du<br />
Centre Pompidou, du 2 mars au 24 <strong>juin</strong><br />
2012. <strong>Le</strong> livre «Béjart secret» de Marcel<br />
Imsand, avec des textes de Jean Pierre<br />
Pastori, accompagne l’exposition.<br />
Contacts:<br />
Château de Longpra, 38620 Saint-Geoireen-Valdaine<br />
- ww.chateaudelongpra.com -<br />
Tél. +33 4 76 07 63 48<br />
PAGE 39
20 ans /<br />
100 francs<br />
Parcours sacrés<br />
Projet Maitréya 24, 25, 26 et 27 <strong>juin</strong><br />
dans le cadre des Journées des Cinq Continents<br />
<strong>Le</strong> Manoir de la Ville de Martigny<br />
du 12 <strong>juin</strong> au 15 août 2010<br />
tous les jours de 14h à 18h, sauf le lundi et jours fériés<br />
www.manoir-martigny.ch - Place du Manoir 1, CH-1920 Martigny<br />
Restaurant Kwong-Ming<br />
Du lundi au vendredi midi:<br />
14 assiettes du jour dès Fr. 18.–<br />
Menu d’affaires Fr. 45.–<br />
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SUPERBE BUFFET ASIATIQUE FR. 42.–<br />
par pers. à discrétion<br />
Votre réservation est appréciée<br />
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Ouvert 7 jours sur 7 – Tél. 027 722 45 15<br />
Place de Rome, rue du Nord (1 er étage) MARTIGNY<br />
Contre remise de votre billet d’entrée<br />
à la Fondation Pierre Gianadda,<br />
nous nous ferons un plaisir de<br />
vous offrir l’apéritif, avant le repas.
NICOLAS DE STAËL<br />
1945 -1955<br />
Fondation Pierre Gianadda<br />
18 <strong>juin</strong> – 21 novembre 2010<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 9 h à 19 h<br />
DE RENOIR À<br />
SAM SZAFRAN<br />
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Fondation Pierre Gianadda<br />
10 décembre 2010 – 12 <strong>juin</strong> 2011<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 10 h à 18 h<br />
Au Vieil Arsenal<br />
SUZANNE AUBER<br />
Fondation Pierre Gianadda<br />
2 octobre – 1er novembre 2010<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 10 h à 18 h<br />
CLAUDE Au Vieil Arsenal MONET<br />
SUZANNE AUBER<br />
au Musée Marmottan<br />
et dans les collections suisses<br />
Fondation Pierre Gianadda<br />
17 <strong>juin</strong> – 20 novembre 2011<br />
2 octobre – 1er novembre 2010<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 9 h à 19 h<br />
Martigny Suisse Tous les jours de 10 h à 18 h
■ Après Martigny, Evian et Moscou,<br />
les photographies de Léonard<br />
Gianadda continuent leur<br />
périple à l’étranger. Comme si,<br />
cinquante ans plus tard, elles<br />
devaient absolument partir en<br />
voyage, à l’exemple du jeune<br />
reporter qui a fait ses premières<br />
armes en parcourant le monde.<br />
Partout, c’est le même accueil.<br />
D’abord, il y a la surprise de<br />
découvrir le passé artistique de<br />
celui qui a créé un lieu culturel<br />
mondialement connu. Ensuite<br />
surgit le plaisir de contempler<br />
des œuvres qui allient une technique<br />
très maîtrisée à l’émotion<br />
intense des rencontres inattendues<br />
avec des personnes de toutes<br />
conditions. L’ensemble nous<br />
plonge dans l’émerveillement<br />
esthétique et la découverte de<br />
PAGE 42<br />
<strong>Le</strong> périple des photos de<br />
EXPOSITIONS DES PHOTOGRAPHIES DE LÉONARD GIANADDA À ALBI (15 MAI -<br />
Vernissage de l’exposition des photographies de Léonard Gianadda dans<br />
les jardins de la Berbie à Albi, 15 mai 2010. MÉDIATHÈQUE VALAIS<br />
l’âme humaine.<br />
<strong>Le</strong>s étapes du périple de 2010<br />
nous emmènent en France, à Albi<br />
puis à Mornant, et en Russie, à<br />
Toula puis en Sibérie. Elles nous<br />
conduiront peut-être bientôt de<br />
l’autre côté de la grande bleue, à<br />
Marrakech et à Casablanca. A<br />
suivre...<br />
Albi: des photos dans le jardin<br />
de la Berbie. Du 15 mai au<br />
31 juillet, le Musée Toulouse-<br />
Lautrec présente, dans les jardins<br />
du Palais de la Berbie, une<br />
exposition consacrée aux photo-<br />
graphies de Léonard Gianadda.<br />
Une sélection de trente œuvres<br />
majeures, en noir et blanc,<br />
illustre ses voyages dans les pays<br />
de l’Est et autour du bassin méditerranéen.<br />
<strong>Le</strong>s photographies<br />
fleurissent la promenade du<br />
musée qui surplombe le Tarn.<br />
Placées dans un décor naturel<br />
saisissant, elles acquièrent une<br />
nouvelle dimension, une autre<br />
profondeur. Est-ce le fait de la<br />
qualité des tirages géants, de leur<br />
enchâssement dans la treille de<br />
vigne, de leur suspension dans le<br />
vide? <strong>Le</strong> spectateur a l’impression<br />
de parcourir, comme dans<br />
un rêve, un gigantesque livre<br />
d’images.<br />
Mornant: d’une image à l’autre<br />
dans la Maison de Pays. A<br />
la suite du Palais Lumière<br />
d’Evian, la Maison de Pays de<br />
Mornant présente, dans sa<br />
demeure historique du XVI e siècle,<br />
le tour du monde d’un jeune<br />
reporter-photographe de talent.<br />
Quelque 160 photographies scandent<br />
les différentes étapes de<br />
Léonard Gianadda à travers l’Europe,<br />
la Russie, les Andes et l’Afrique.<br />
Elles ouvrent les portes de<br />
mondes contrastés, mais qui ont<br />
en commun le regard du photographe.<br />
<strong>Le</strong> reporter ne s’intéresse<br />
pas beaucoup aux événements. Il<br />
se focalise surtout sur les diffé-
Léonard Gianadda continue<br />
31 JUILLET), MORNANT (26 JUIN - 5 SEPTEMBRE), TOULA (15 MAI - 31 JUILLET)<br />
rents aspects de la vie quotidienne<br />
des personnes dont il<br />
croise le chemin. Cela nous vaut<br />
des rencontres surprenantes et<br />
chargées d’émotion, que ce soit à<br />
Cinecittà, sur les pas de Charles<br />
Péguy ou dans les dédales des<br />
villes du Maghreb.<br />
Toula: Moscou 1957 revisité.<br />
Après une première escale au<br />
Musée Pouchkine de Moscou, les<br />
photographies inédites qui relatent<br />
le voyage de Léonard Gianadda<br />
au pays des Soviets sont<br />
présentées à Toula, la ville de<br />
Léon Tolstoï. <strong>Le</strong> reportage,<br />
réalisé au cours de l’été 1957,<br />
traduit les moments passionnants<br />
vécus lors du Festival international<br />
de la jeunesse organisé dans<br />
une URSS qui commence à s’ouvrir.<br />
Au-delà d’une visite des<br />
Léonard Gianadda, Rome, via Frascati, 1957.<br />
Léonard Gianadda, Paris-Chartres, 1957.<br />
lieux communs de la Russie<br />
communiste, comme la place<br />
Rouge et le tombeau de Lénine,<br />
Léonard nous fait partager de<br />
belles rencontres avec la population<br />
locale et les étudiants venus<br />
du monde entier. Très fugaces<br />
ou plus soutenus, ces moments<br />
nous transportent dans le métro,<br />
les rues de Moscou et de sa<br />
banlieue, à <strong>Le</strong>ningrad... Partout,<br />
le reporter réussit à établir un<br />
contact privilégié avec des<br />
hommes et des femmes qui,<br />
indirectement, témoignent de la<br />
situation derrière le rideau de<br />
fer. Ces images constituent le<br />
dernier grand reportage de Léonard<br />
Gianadda. En effet, la polémique<br />
qui suit le retour en Suisse<br />
des festivaliers lui ferme les portes<br />
des rédactions. Renié par ses<br />
commanditaires, profondément<br />
déçu, Léonard abandonne une<br />
carrière prometteuse de photoreporter.<br />
Jean-Henry Papilloud<br />
Sophia Cantinotti<br />
Médiathèque Valais -<br />
Martigny<br />
Publications<br />
Deux ouvrages accompagnent les expositions.<br />
<strong>Le</strong> premier, Léonard Gianadda,<br />
d’une image à l’autre, par Jean-Henry<br />
Papilloud, est un livre de 336 pages en<br />
bichromie accompagné d’un DVD contenant<br />
un portrait filmé de la série Plans-<br />
Fixes et un montage d’Antoine Cretton<br />
sur les trente ans de la Fondation. <strong>Le</strong><br />
deuxième, Moscou 1957, présente, en édition<br />
franco-russe, l’aventure du Festival<br />
international de la jeunesse.<br />
Contacts<br />
Musée Toulouse-Lautrec, Palais de la<br />
Berbie, 81003 Albi - www.musee-toulouse-lautrec.com<br />
- Tél. +33 5 63 49 48 70.<br />
Maison de Pays, Place Jacques Truphémus,<br />
69440 Mornant - www.maison-pays.com<br />
- Tél. +33 4 78 44 03 76.<br />
Musée des Beaux-Arts, ul. Engels, 300600<br />
Toula (RU).<br />
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