Giannada 48pp (juin 2005) (Page 1) - Le Nouvelliste
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Saintes comme des images,<br />
DEPUIS 1000 ANS LES ICÔNES RUSSES FONT LE PORTRAIT DU DIVIN<br />
■<br />
<strong>Le</strong> mot grec «eikôn», image, a<br />
donné son nom aux images<br />
sacrées des chrétiens orthodoxes.<br />
Dans les pays orthodoxes,<br />
le mot désigne une représentation<br />
des saints, de la Vierge ou du<br />
Christ, ou encore une peinture<br />
des scènes de leur vie. Ces images<br />
codifiées sont regroupées<br />
depuis des siècles sur l’iconostase<br />
des églises orthodoxes. Sur<br />
cette cloison qui sépare les fidèles<br />
du lieu du mystère où le prêtre<br />
officie, les icônes se superposent,<br />
dans un ordre préétabli. Il<br />
arrive aussi que l’«Image» entre<br />
dans les habitations pour des<br />
dévotions privées.<br />
<strong>Le</strong> culte des icônes peut s’épanouir<br />
lorsque le christianisme<br />
devient religion d’Etat, sous le<br />
règne de l’empereur Constantin.<br />
PAGE 4<br />
La «Sainte Face», Iaroslavl, dernier quart du XIV e siècle, détrempe sur bois, 104 x<br />
74 cm, provient de l’église Saint-Nicolas de Novoïé, entrée en 1966 dans le fonds<br />
de la Galerie Tretiakov. Cette représentation du visage du Christ est dite acheiropoïète,<br />
non faite de la main de l’homme. Selon la tradition, le Christ imprime les<br />
traits de son visage sur le linge que lui tend Véronique dans la montée au Calvaire.<br />
<strong>Le</strong> prénom garde le souvenir de cette légende, Véronique, la porteuse d’image, ou<br />
selon les étymologies, la vraie image. Galerie Tretiakov Moscou<br />
Dès 330, l’empereur fait de<br />
Byzance la capitale de l’Empire<br />
romain. Byzance devient Constantinople,<br />
la ville de Constantin.<br />
<strong>Le</strong>s artistes de la cour impériale<br />
donnent une iconographie officielle<br />
à la nouvelle religion. La<br />
capitale devient le berceau de la<br />
peinture d’icônes.<br />
<strong>Le</strong>s plus anciennes icônes<br />
connues datent du V e siècle. Elles<br />
sont conservées au Monastère<br />
Sainte-Catherine sur le Mont-<br />
Sinaï. En 2004, la Fondation<br />
Pierre Gianadda avait d’ailleurs<br />
accueilli une partie de la collec-<br />
tion d’icônes des moines du<br />
Mont-Sinaï lors d’une grande<br />
exposition intitulée «Trésors<br />
du monastère Sainte-Catherine,<br />
mont Sinaï Egypte».<br />
L’icône survit à deux crises iconoclastes,<br />
ou de destruction des<br />
images, aux VIII e et IX e siècles.<br />
Contrairement à l’islam et au<br />
judaïsme, le christianisme finit<br />
par autoriser la représentation des<br />
êtres divins. Mais pour se conformer<br />
au caractère sacré des images,<br />
les peintres d’icônes obéissent<br />
à des règles strictes, dans<br />
leur vie comme dans leur art.<br />
Dessin, couleurs, représentation<br />
des personnages et des scènes<br />
sont fixés par écrit. <strong>Le</strong>s icônes<br />
assument une double charge,<br />
celle d’objet de culte et d’outil de<br />
catéchisme.