Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...
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M. C. SMAILI, A. BLENZAR, A. J BOUTALEB.<br />
16<br />
une conséquence de la variabilité <strong>des</strong> hôtes <strong>et</strong><br />
<strong>des</strong> cultures présentes au niveau de la région<br />
ainsi qu’à la multitude <strong>des</strong> traitements chimiques<br />
effectués.<br />
En outre, le parasitisme intervient de fin mars<br />
jusqu’à avril d’abord sur A. spireacola puis<br />
sur T. aurantii, alors que les pousses que nous<br />
avons suivies n’ont pas concerné les colonies<br />
déjà développées ou portant le parasite. Au<br />
Maroc, seulement deux parasitoi<strong>des</strong> sont<br />
identifiés sur agrumes : Aphidius ervi Haliday<br />
(Hym. : Aphidiidae) sur Myzus persicae <strong>et</strong><br />
Lysiphlebus fabarum Marshall (Hym. : Aphidiidae)<br />
sur Aphis gossypii (Stary & Sekkat<br />
1987). En revanche, dans plusieurs pays, les<br />
espèces telles que Lysiphlebus testaceipes<br />
Creson (Hym. : Aphidiidae), Lysiphlebus<br />
confusus Tremblay & Eady (Hym. : Aphidiidae),<br />
Trioxys angelicae Haliday, Aphidius<br />
matricariae Haliday <strong>et</strong> Aphidius colemanie<br />
Viereck (Hym. : Aphidiidae), sont <strong>des</strong> parasitoï<strong>des</strong><br />
importants en verger d’agrumes <strong>et</strong> sont<br />
efficaces dans le contrôle <strong>des</strong> populations de<br />
T. aurantii, A. citricola <strong>et</strong> A. gossypii (Tremblay<br />
1987 ; Persad <strong>et</strong> al. 2004 ; Kavallierratos<br />
& Tomanovic 2004 ; Ben Halima & Ben<br />
Hamouda 2005).<br />
D’autres facteurs abiotiques importants limitent<br />
également les populations de T. aurantii,<br />
notamment les facteurs, état de la pousse <strong>et</strong><br />
conditions de température. Le premier provoque<br />
la mortalité prématurée <strong>des</strong> jeunes<br />
sta<strong>des</strong> larvaires <strong>et</strong> perturbe le développement<br />
normal <strong>des</strong> autres sta<strong>des</strong>. En eff<strong>et</strong>, en vieillissant<br />
l’attractivité <strong>des</strong> pousses pour les pucerons<br />
diminue. Dans ce cas, les adultes <strong>et</strong> les<br />
nymphes âgés la quittent alors que les jeunes<br />
sta<strong>des</strong> se trouvent incapables de compléter<br />
leur développement normal vers le stade suivant<br />
<strong>et</strong> ceci engendre généralement leur mortalité.<br />
En ce qui concerne les conditions de<br />
température, leur élévation avec <strong>des</strong> maximales<br />
journalières > à <strong>35</strong> oC fin mai 2006<br />
affecte les colonies. Enfin, la disparition <strong>des</strong><br />
colonies due aux facteurs indéterminés est un<br />
autre moyen de régulation à ne pas négliger.<br />
Ceci peut être dû à l’eff<strong>et</strong> conjugué de l’écart<br />
thermique de la température <strong>et</strong> l’évolution<br />
phénologique <strong>des</strong> pousses, avant le développement<br />
compl<strong>et</strong> de T. aurantii. Il est possible<br />
aussi que les températures élevées contribuent<br />
à la régulation de certaines colonies.<br />
Durant la période d’étude, nous avons trouvé<br />
plusieurs autres espèces dans les colonies de<br />
T. aurantii. La mineuse <strong>des</strong> agrumes P.<br />
citrella est l’une d’elles <strong>et</strong> il est probable qu’il<br />
y ait compétition entre ces deux espèces pour<br />
l’accès aux jeunes feuilles estivales. C<strong>et</strong>te<br />
infestation qui peut accélérer le départ prématuré<br />
du puceron vers d’autres nouvelles<br />
jeunes pousses est considérée comme un <strong>des</strong><br />
facteurs indéterminés. Un autre exemple d’insecte<br />
compétiteur qui a rejoint les colonies de<br />
T. aurantii est celui de A. spireacola, ceci<br />
malgré la disponibilité d’autres jeunes<br />
pousses non encore infestées. Le regroupement<br />
<strong>des</strong> pucerons reflète probablement un<br />
comportement d’agrégation <strong>des</strong> individus de<br />
ces espèces, qui partageraient la même source<br />
d’alimentation (ici les pousses) <strong>et</strong> le même<br />
risque de prédation, cela leur perm<strong>et</strong>trait de<br />
réduire le taux de prédation par ces ennemis<br />
naturels.<br />
Dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude il ressort que la<br />
régulation <strong>des</strong> colonies T. aurantii a été réalisée<br />
par l’action de l’entomofaune auxiliaire<br />
associée à celle d’autres facteurs physiques<br />
tels que la température <strong>et</strong> l’état <strong>des</strong> pousses.<br />
Les résultats de c<strong>et</strong>te étude réalisée sur deux<br />
années laissent entrevoir la possibilité d’une<br />
régulation naturelle <strong>des</strong> colonies de T. aurantii<br />
par les prédateurs présents dans l’environnement<br />
<strong>et</strong> le verger. Cependant, afin de valider<br />
définitivement ce résultat, il serait<br />
souhaitable de reconduire c<strong>et</strong>te étude. De ce<br />
travail, il ressort en premier lieu que les agrumiculteurs<br />
doivent tout m<strong>et</strong>tre en œuvre pour<br />
préserver l’entomofaune prédatrice <strong>et</strong> cela<br />
passe par une meilleure connaissance <strong>des</strong><br />
principes de base de la protection intégrée <strong>des</strong><br />
vergers. Un premier pas pourrait être franchi<br />
par un positionnement correct <strong>des</strong> traitements<br />
chimiques perm<strong>et</strong>tant ainsi leur diminution,<br />
une meilleure connaissance <strong>des</strong> auxiliaires<br />
potentiels <strong>et</strong> éventuellement un aménagement<br />
judicieux <strong>des</strong> bords <strong>des</strong> vergers les favorisant.<br />
Remerciements<br />
Les auteurs remercient le D r Jean François<br />
Debras de l’INRA d’Avignon (France), pour la<br />
correction scientifique <strong>et</strong> technique de ce<br />
manuscrit <strong>et</strong> pour ses commentaires très<br />
constructifs <strong>et</strong> pertinents. Ce travail s’inscrit<br />
dans le cadre du proj<strong>et</strong> PRMT 2005-2008 de<br />
l’INRA de Kénitra.<br />
ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong>